CHAPITRE 27

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Léonore

Lester venait d'annoncer la nouvelle à Edgar et ce dernier restait choqué dans notre salon. Il avait mauvaise mine. D'énormes cernes décoraient ses yeux.

– Félicitations – finit-il par dire en regardant mon ventre.
– Bon, je dois aller travailler. – annonça mon mari – je reviendrai ce soir chérie.

Il déposa un rapide baiser sur mes lèvres, puis sur mon ventre et s'en alla.

– Tu sais très bien pourquoi je ne suis pas heureux – commença Edgar – Tu es celle que je veux. J'ai passé ces quatre derniers moi à penser à toi et à lui. Je n'en peux plus ! Je te veux toi !

Mon plan fonctionnait ! J'allais enfin pouvoir me venger.

– Je suis désolée mais, je suis mariée, et j'attends un enfant de l'homme que j'aime. – dis-je en mettant un peu de distance entre nous.
– Laisse-le à Londres et partons ensemble – dit-il en s'avançant.
– Tu es si désespéré que cela ?
– Depuis que tu es entrée dans ma vie je n'ai fait que penser à toi. À t'imaginer dans mes bras, dans mon lit, dans mon appartement. Je veux que tu sois mienne.

Quelques larmes coulèrent sur ses joues.

– Pourquoi est-ce si dur pour toi de me donner ton amour ?
– Edgar, arrête.
– J'ai même écrit une lettre. – il me la tendit.
– je veux que tu la lise et reviens me voir cet après-midi.

Il se leva et s'approcha de moi. Il prit mon visage entre ses mains et m'embrassa sauvagement. J'essayai de m'extirper de ses griffes mais je n'y arrivais pas. Une de ses mains glissa jusqu'à mes fesses et remontai ma robe. Je tapais sur son torse pour qu'il me lâche, en vain. Son autre main prit mon chignon et tira mes cheveux en arrière. Il déboutonna ma chemise et je sentis sa langue sur ma poitrine. Je tirai sur ses cheveux et il me gifla. Je tombai sur le canapé mais il tira sur mon bras et je me retrouvai de nouveau dans ses bras. Ses lèvres remontèrent jusqu'au miennes et il recommença à les dévorer. Il se sépara de moi et je poussa sur le canapé.

– Tu vas me le payer – grondai-je.
– Je suis plus fort que toi, et puis n'oublie pas que si tu le dis à Lester, je pourrai dire que tu m'a cherché. Après tout je ne fais que remplir les besoins naturels d'un homme.
– Tu es abjecte.
– Reviens plus tard, quand tu auras lu ma lettre.

Il s'en alla et j'essuyai mes lèvres contre la manche de ma chemise rose. Quelques larmes coulèrent sur mes joues. Je fermai ma chemise et me recoiffai. Je pris la lettre et l'ouvrit.

Ma très chère Léonore Saint-Clair,

Je t'aime depuis le premier jour, malheureusement je sais que mes sentiments ne sont pas réciproques. Je m'en veux terriblement de ne pas avoir osé te le dire avant. Peut-être que si j'avais été plus courageux, tu serais actuellement ma femme. Si tu n'es pas mienne, je n'ai aucune raison de vivre. Ma mère est morte, et il y a quelque temps, mon père l'a rejoint. Je souffre tant lorsque je ne te vois pas. Lester a de la chance de t'avoir comme femme, tu es la plus belle femme que je n'ai jamais vu. Je sais que Rosalina a été très méchante avec toi. J'en suis navré. Je sais que je ne devrais pas te dire mais mes sentiments pour toi sont si forts que j'aimerais beaucoup t'arracher à Lester pour te garder avec moi. Lorsque je ne serais plus là, j'aimerai que tu ailles chez le notaire, mon testament est dans le deuxième tiroir à droite dans mon bureau. Je t'ai presque tout léguée. J'espère que lorsque tu recevras ma fortune tu puisses me considérer comme un vrai ami.

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