Léonore
Voilà ma seconde nuit dans cette cellule. Voilà une journée où j'avais attendu qu'une personne vienne me voir, mais personne n'était venu. Je pensais à monsieur Douglas qui devait être rouge de rage car je n'ai pas pu lui servir les repas. Ma tête me faisait toujours aussi mal, les moindres bruits aussi léger qu'ils soient martelaient mes tempes. J'avais attrapé froid car je commençais à avoir mal à la gorge. Je n'avais rien mangé depuis que j'étais enfermée injustement contre ma volonté.
(***)
Le garde ouvrit ma la porte de ma cellule où j'avais séjourné pendant trois jours.
– Quelqu'un a payé la caution – m'informa-t-il avant de laisser ladite personne entrer dans la cellule.
J'avais si mal à la tête que je ne pu reconnaître la personne qui m'avait sauvée. Il me prit dans ses bras et je pu reconnaître sa voix.
– Vous allez bien ? Comment êtes-vous atterrie ici ? – me demanda monsieur Blunt.
– J'ai très mal à la tête – murmurai-je entre la conscience et l'inconscience. – je veux juste rentrer, s'il vous plaît.Mes paupières étaient lourdes, c'était comme si chacun de mes cils pesaient au moins un quintal.
(***)
Je repris conscience sur le sofa du salon de monsieur Blunt. Ce dernier était à mon chevet et scrutait mon visage.
– Je vous ai donné un remède pour votre douleur de tête, est-ce que vous allez mieux ? – me demanda-t-il en me proposant un verre d'eau. – j'ai aussi informé votre patron de votre soudaine réapparition.
Je voulu me lever, mais il m'en empêcha.
– Monsieur Blunt, je...
– Peut-être que vous préféreriez être dans un lit ? – demanda-t-il en me coupant.Il appela sa domestique et lui demanda de préparer la chambre d'invité. Quelques minutes après il me prit dans ses bras et m'emmena dans la chambre d'invité. Doucement, il me déposa dans le lit.
– Monsieur Blunt, je suis trop sale, je vais salir vos affaires.
– Arrêter vos bêtises Léonore et reposez-vous. Le repas du soir est servis dans deux heures – dit-il en fermant la porte de la chambre.Après m'être reposée, je rejoignit monsieur Blunt pour dîner. J'entrai dans le salon, ses yeux verts glissaient sur le journal qu'il lisait. Puis ils glissèrent sur moi, et un sourire s'afficha sur son visage.
– Vous avez meilleure mine – commenta-t-il en s'approchant de moi.
– Monsieur Blunt, je vous remercie de m'avoir sorti de prison. – dis-je en baissant ma tête.
– Je ne pouvais pas vous savoir recluse dans cette cellule et ne rien faire.
– Comment avez-vous su que j'étais là-bas ?
– Ma domestique vous avait vu vous faire embarquée par les gardes.
– Mais vous avez tardé trois jours, est-ce que vous hésitiez ?
– Quoi ! Bien sûr que non. Ça ne fait que deux jours que je sais que vous avez disparue. Ma domestique me l'a dit ce matin, et je suis directement allé payer la caution pour vous faire sortir. – dit-il sur un ton agacé par ma question. – J'ai bien compris vos sentiments et je n'insisterai plus, mais je n'allais pas vous laissez là-bas.
– Excusez-moi.La domestique apparue avec une soupière. Elle me servit et servit son patron, puis elle se retira.
– Merci de me laisser manger avec vous – soufflai-je.
– Mademoiselle Saint-Clair, je ne suis pas le monstre que décrivent les rumeurs.
– Je sais, monsieur Blunt et je suis navrée de vous avoir blessé, sincèrement.
– Peu importe. Pourquoi êtes-vous allez en prison ? – me demanda-t-il, il ne voulait pas parler de notre relation, alors je décidai que je n'allais pas forcer avec le thème.
– La señorita Valverde de Castilla a mis son bracelet dans mon cabas, puis elle m'a accusé de vol, les garde m'ont directement envoyé dans cette cellule.
– Vous en lui aviez rien volé ?
– Bien sûr que non !
– Je suis navré – dit-il en posant sa main sur la mienne, puis après un instant il la retira violemment comme s'il avait reçu une décharge électrique.
– C'est moi qui suis navrée de vous avoir autant repoussé – dis-je en me levant – merci de m'avoir permis de manger et de me reposer mais je dois aller me laver et dormir, demain je dois aller servir monsieur Douglas.
– Vous pouvez utiliser ma baignoire si vous le désirez.
– Je vous remercie pour votre hospitalité, mais je dois retourner au grenier avec mes semblables.Je retournai dans mon immeuble et passai chez les Douglas afin de leur dire que demain à la première heure je leur servirai le petit-déjeuner. J'entrai par la porte de service et retrouvai monsieur Douglas dans le salon baignant dans la pénombre, un verre de whiskey à la main.
– Saint-Clair ! – s'écria-t-il en posant son verre sur la table basse. – Lester m'a dit que vous étiez en prison, qu'avez-vous fait ?
– Votre fiancée est éveillée ?
– Non, pourquoi ?
– Puis-je m'asseoir ? – quémandai-je car je sentais mes jambes s'affaiblir.
– Bien sûr que oui – dit-il en tapotant la place qui était à côté.
– Votre fiancée ne vous a rien dit ?
– Dire quoi ? Est-ce que le fait que vous soyez allée en prison à un lien avec votre balade avec ma fiancée ?
– Oui, votre fiancée m'a accusé de lui avoir volé son bracelet. Ce qui est entièrement faux. Je ne sais pas comment elle a fait pour déposer son bracelet dans mon cabas mais je ne lui ai pas volé son bracelet.
– Je vous crois, et je vous prierai de ne pas en parler avec ma fiancée. Je me suis déjà disputé avec elle à votre sujet.
– Bien monsieur Douglas, je vais aller me coucher si vous le voulez bien, je suis fatiguée, sale.
– Je parlerai avec Rosalina de cet accident, cela devait être un quiproquo.Oui ça devait être ça. Je montai les escaliers de service jusqu'à atteindre la porte du grenier. J'ouvrit la porte et les autres étaient toutes assises en train de bavarder, mais elles me défigurèrent toutes lorsqu'elle me virent. Debbie s'approcha de moi et me prit dans ses bras.
– Ma pauvre, tu vas bien ? J'ai entendu dire que tu étais en prison.
– J'aimerai aller me laver parce que ça fait trois jours je n'en ai pas eu l'occasion et je suis exténuée.Elles me laissèrent m'en aller silencieusement. Après m'être douchée, je retournai dans ma chambre glaciale. Même si la fenêtre ne se fermait pas, et par conséquent laissait passer le vent glacial de l'hiver, la chambre n'était pas aussi humide que la cellule dans laquelle j'ai séjourné. Je me couvrit de la couverture que j'aurai tant voulu avoir pendant les deux nuits passées dans la prison.
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La Domestique
RomanceLéonore Saint-Clair revient à Londres mais elle n'est plus la femme puissante qu'elle était lorsqu'elle avait quitté la ville. La richesse n'est qu'un fantôme du passé... La jeune femme déchue, doit trouver un travail si elle désire subsister. Cette...