CHAPITRE 17

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Léonore

Je toussai et couvrit ma bouche avec une des serviette qu'il y avait en cuisine. Du sang. Je crachai du sang lorsque je toussais. Je lavai rapidement la serviette et continua de nettoyer la maison. Je ne me sentais pas bien, j'étais faible, fatiguée. La moindre chose me faisait perdre mon souffle, je prenais presque une demi-heure pour monter les escaliers afin de me rendre au grenier. Voilà deux semaines que j'étais sortie de prison, et voilà deux semaines que ma santé empirait et je ne voulais pas que les autres domestiques s'inquiètent pour moi. Malheureusement, Debbie avait déjà remarqué ma pâleur, et mon manque de vitalité, mais heureusement elle m'avait cru quand je lui avait dit que ce n'était que de la fatigue due à mon travail. Je m'assis sur la chaise de la cuisine et j'essaye de respirer normalement.

– Aller, debout ! – hurla Rosalina en entrant dans la cuisine – je veux que tu prépares mon chapeau vert pomme, je vais sortir. – je me levai lentement pour elle mais aussi rapidement que je le pouvais pour moi – aller ! Plus vite !

Je lui rapportai le chapeau qu'elle avait choisi et l'aida à le mettre.

– Pendant que je suis dehors, je veux que tu nettoies le lustre du salon, on y voit la poussière – m'ordonna-t-elle en sortant.

Je retournai tel une âme mourante dans la cuisine, prit l'échelle et commençai à monter les échelons de l'échelle.

– Fait attention, Saint-Clair, je ne veux pas que tu te fasses de mal – dit-il en s'enfermant dans son bureau.

J'hochai la tête, je commençai nettoyer le lustre, mais ma tête commença à tourner. J'essayai de fixer un point à l'horizon, mais ma vision devint floue. Je pris la décision de descendre pour attendre que l'étourdissement se dissipe, malheureusement je ratai un échelon et je tombai sur le parquet du salon. J'essayai de me relever, mais j'avais beaucoup trop mal à la tête. Mes oreilles bourdonnaient, mais je pu entendre la voix de monsieur Douglas. Je crois qu'il me prit dans ses bras et me déposa sur le sofa du salon.

– Est-ce que tu vas bien ? – me demanda-t-il, il avait l'air très inquiet, enfin je crois.
– Oui, j'ai... j'ai... simplement oublié un échelon... c'est tout... je... je vais bien – murmurai-je en toussant.
– Veux-tu que j'appelle Lester ? Il est médecin, je suis sûr qu'il pourra s'occuper de toi maintenant
– Non... non... je vais bien... je suis simplement fatiguée.
– Demain ne vient pas travailler.
– Je vais perdre mon travail si je ne viens pas.
– Arrête de dire des bêtises. Monte au grenier te reposer, ce soir Rosalina et moi nous irons au restaurant.

Je me redressai et après m'être recomposée, je montai au grenier. Heureusement qu'il n'y avait personne, je n'aurai pas à répondre à leur tonne de questions. Ma tête me faisait aussi mal que lorsque j'étais en prison. Mes oreilles sifflaient tels des serpents et le vent soufflait violemment contre ma fenêtre. Je ne put dormir, j'avais trop mal à la poitrine, trop mal aux oreilles, trop mal à la gorge, trop mal à la tête. Les doux rayons de soleil frappèrent mes yeux, je devais me lever et aller travailler. Debbie entra dans la pièce et me regarda.

– Mais Léonore !
– Chut ! Parle moins fort, j'ai mal à la tête. – murmurai en tournant la tête.
– Tu n'es pas bien du tout, je vais chercher un médecin.
– Arrête tes bêtises, tu ne vas rien faire. Aide-moi à me lever – lui demandai-je en lui tendant le bras.
– Non, tu vas te reposer, je vais te préparer du pain avec de la marmelade et du thé, mais toi, tu ne bouges pas.

J'avais trop mal à la gorge pour avaler, je n'allai pas manger.

– Voilà ton morceau de pain, et ton thé, j'ai rajouté un peu de miel – dit Debbie en déposant le plateau sur la table de chevet. – Bon dieu qu'il fait froid dans ta chambre !
– On ne peut pas fermer la fenêtre correctement – soufflai-je. – Debbie, tu es adorable, mais je n'arriverai pas à manger, j'ai trop mal à la gorge pour boire.
– Tu as besoin d'un médecin.
– Non, je vais guérir toute seule, ne t'en fais pas – dis-je en toussant.
– Tu saignes ! Tu craches du sang !
– Je vais bien.
– Reste ici, je dois aller travailler, mais je vais revenir te voir dès que j'ai un petit moment – dit-elle en sortant de ma chambre.

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