Lundi matin, huit heures trente. Maxime Douglas, que nous avons la chance d'avoir comme nouvel avocat associé, dépose une pile de dossiers sur mon bureau. Elastiques de chemises sous tension, feuilles qui s'échappent des cartons... du bonheur en perspective !
- J'ai l'impression qu'il y a une faille dans les comptes de la société Avicennes, dit-il en guise d'explication.
- C'est vous qui les défendez, pourquoi ne pas leur demander directement ?
- Bien sûr que je leur ai posé la question. Cela va de soi. Mais leur homme de paille ignore de toute évidence le passif de l'entreprise. J'aimerais si possible le découvrir avant la partie adverse..., ajoute t-il avec une grimace.
Son arrogance n'est pas une surprise, ce qui m'inquiète c'est la charge de boulot dont il vient de se délester sur moi.
- Mais l'audience est prévue à la fin de la semaine...
- Il y a vingt quatre dossiers, à raison de six par jour, j'attends vos conclusions pour vendredi matin.
J'ai le droit de refuser ? La sonnerie de l'entrée retentit, Maxime me quitte pour ouvrir à son client qu'il accueille avec une courtoisie sur jouée. Autoritaire et cassant avec le personnel, pétri d'attentions hypocrites pour la clientèle. Je l'apprécie de plus en plus !
Comme on est lundi, Kévin n'est pas là pour lui tenir tête en négociant le nombre de dossiers et Nicolas reste en retrait comme à son habitude.
Je tente quand même le coup en souvenir de notre complicité éclose au Portugal. A peine ai-je passé la tête à la porte de son bureau que Nicolas Guibert referme son ordinateur portable précipitamment. On dirait un gamin pris en faute, les doigts dans le pot de Nutella.
- J'arrive au mauvais moment ?
- Non Sofia. Vous avez besoin de quelque chose ?
Visiblement, on n'est pas assez complice pour que je le dérange sans une bonne raison. Je m'assois face à lui ce qui ne fait que majorer sa gêne.
- Détendez-vous, hein ! C'est pas moi la chef ici.
- Je sais.
- Nicolas, ton client est arrivé, nous annonce une voix masculine à l'accent distingué.
Maître Guibert abandonne quelques minutes son bureau pour saluer le nouveau venu dans le hall. Il me laisse seul avec son ordinateur qui semble dire ouvre-moi. Incapable de résister à la tentation, je le tourne vers moi. L'affichage du dernier fichier consulté me plonge dans la stupéfaction.
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L'audacieuse Sofia Capriaglini / Tome 6 / Présomption d'innocence
ChickLitKévin a tout fait pour m'aider : m'embaucher dans son cabinet d'avocat, me donner un fils, quitter sa femme et m'aider à surmonter mon traumatisme psychologique. Seulement quand il souhaite agrandir notre famille, c'est la panique ! Il oublie ou quo...