Ce chapitre contient des scènes à caractère sexuel susceptibles de heurter la sensibilité. Moins de 18 ans qui auraient bravé les recommandations d'accès à l'ouvrage ou personnes sensibles, passez votre chemin. Comme vous pouvez imaginer, ce chapitre n'est pas exclusivement réservé au patrimoine culturel de la Vénitie. c'est davantage un voyage de noces, mais sans la noce.
Dirigés par des gondoliers équilibristes, les touristes emmitouflés empruntent les canaux de la lagune, avant de disparaitre sous le pont où Kévin et moi nous trouvons. Il promettait me faire découvrir l'Italie depuis notre adolescence ; nous voici à Venise. Depuis la descente de l'avion, je savoure chaque moment en sa compagnie comme l'aboutissement d'un rêve. C'est sûrement un pur cliché de s'embrasser ici avec en toile de fond les dernières lueurs de ce pâle soleil d'hiver qui se reflète sur l'eau mais je cède à l'envie d'immortaliser l'instant par un selfie.
Les soirées sur les rives de l'Adriatique semblent plus douces qu'ailleurs. Le chianti qu'on a partagé au trattoria instille dans mes veines un engourdissement qui m'incite à faire une pause dans notre balade nocturne. Je fais face à Kévin, le saisis par les pans de son manteau, ce qui lui décroche un sourire puis me hisse sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Il me serre contre lui. A cet instant je réalise que je ne pourrais jamais être plus heureuse. C'est notre premier voyage en amoureux. Le trekking réunionnais s'est déroulé sous le chaperonnage de Richard et Kévin était marié. Ensuite, la majeure partie du temps passé ensemble était au travail.
Après avoir arpenté les ruelles étroites de ce labyrinthe encerclé d'eau, partagé un gellati d'un arôme improbable, nous rentrons main dans la main à l'hôtel. Il retire manteau et pull et s'allonge sur le lit pour consulter le guide touristique en prévision des excursions de demain. Je le contemple, en jean et chemise, concentré avec ses lunettes, sa barbe naissante. A mon tour, je retire mon manteau, mon gilet mais aussi mon tee-shirt et mon jean et le rejoins. Pour les visites de demain, je suis prête à improviser, décidée à savourer chaque instant en sa compagnie. Il ne lâche pas la lecture pour autant, me laissant défaire un à un les boutons de sa chemise et glisser la main sur son torse.
- On peut aller voir le verre de Murano ! On prendra le vaporetto.
Je suis en compétition avec un bouquin. Il continue de lire le guide. Je retire ma lingerie. Son regard dévie à peine des pages, à croire que les photos des églises valent davantage le détour. En ouvrant son pantalon, je découvre que j'ai quand même remporté la partie. Il pose enfin son livre et se positionne sur moi pour me pénétrer, sans prendre la peine de descendre son pantalon plus bas que les genoux.
Notre étreinte se poursuit plus tard sous l'eau chaude de la douche.
- Je suis désolé, va falloir que je te fasse attendre un peu avant de pouvoir à nouveau, s'excuse t-il. Mais je peux te faire jouir autrement.
Il s'agenouille et passe délicieusement sa langue sur mon intimité. Il me glisse une main experte entre les cuisses, enfonce un doigt dans mon vagin qu'il stimule par des vas-et vient. Il est le seul à avoir trouvé mon point G mais cette nuit, ce n'est pas ce qui l'intéresse. Il ressort le doigt bien lubrifié puis me le hasarde prudemment dans l'anus. Il ne s'y est encore jamais risqué. Un nouveau verrou de l'interdit qui tombe. Je ne regrette qu'une seule chose, cette adolescence perdue à le désirer, la décision irrévocable de nos parents respectifs de nous séparer, ses années d'errance à chercher en vain un autre homme qui comblerait le vide laissé par cet éloignement. Mes pensées sont vite rattrapées par un plaisir intense, mes cheveux ruissellent sur mon front. Derrière ce rideau je ne distingue plus rien, la buée à rempli la pièce. Je plaque une main contre la paroi en faïence et laisse échapper un cri de jouissance. Il se relève et constate le résultat, je suis pantelante, essoufflée. Lui, a retrouvé ses moyens visiblement.
- Tourne-toi. S'il te plait. Est-ce que tu m'autorises à te sodomiser ?
Je ne pensais pas pourvoir franchir encore un seuil dans l'excitation mais ses paroles inédites y parviennent. J'obtempère avec un peu d'appréhension bien vite rattrapée par la confiance inébranlable que je lui porte. Il prend soin de savonner le pourtour puis s'introduit avec précaution.
- Tu me dis, si tu as mal.
Passé le premier obstacle, je trouve même la sensation agréable. Il a des gestes si prévenants, le va-et-vient est prudent, plus emprunt de douceur que nos relations habituelles.
- Tu aimes ? se risque t-il anxieux.
- Oui, soupiré-je.
Il ne peut s'empêcher alors d'accélérer un peu, jusqu'à ce que je l'entende exploser de plaisir en moi.
Nous sommes devant la glace qui se ré embue à mesure qu'on l'essuie, entrain de se laver les dents. Il crache dans sa vasque puis s'essuie la bouche.
- Tu es la première femme à qui je le fais. T'es tellement étroite. Qu'est-ce que c'est bon !
- La première femme ? Le taquiné-je.
Il met quelques minutes à se demander où je veux en venir. Le voir pris de cours avec son beau visage surpris m'arrache un sourire. Il a enfin compris ma blague.
- La première personne. Tu le sais déjà. Avant Béné j'étais vierge. Et il n'y a eu que vous deux.
- Et l'une des deux est ta sœur...
Qu'est-ce qui me prend d'en reparler ? C'est déjà suffisamment lourd à assumer au quotidien, il faut que j'en parle dans un moment aussi intime.
- Je croyais que tu préférais éviter le sujet ?
- T'as raison.
En fait, faire comme si on était un couple standard allège ma conscience, et puis s'en convaincre, nous évite de faire des gaffes en public. Un doute m'assaille, il est rare qu'on aborde sa vie personnelle dans le détail mais quand même cette fois, la curiosité l'emporte.
- Quand tu as commencé à fréquenter Béné, tu avais (rapide calcul, Fiona a été conçue lors de leur première expérience), vingt-six ans !...
VOUS LISEZ
L'audacieuse Sofia Capriaglini / Tome 6 / Présomption d'innocence
Chick-LitKévin a tout fait pour m'aider : m'embaucher dans son cabinet d'avocat, me donner un fils, quitter sa femme et m'aider à surmonter mon traumatisme psychologique. Seulement quand il souhaite agrandir notre famille, c'est la panique ! Il oublie ou quo...