Cache-Cache

Chapitre 25

Me voilà à attendre la boule au ventre dans ce foutu couloir beaucoup trop blanc.

Au fond de moi je le savais, mais j'ai préféré tout occulter.

J'ai pas voulu voir la vérité en face, et voilà qu'il est déjà trop tard.

J'ai été égoïste.

Je suis là assise, pleine de regrets quand je vois ma mère arriver au loin.
Quand son regard croise le mien, elle court pour arriver rapidement à mes côtés.

Je me lève et elle me prend dans ses bras.

-Ma princesse... *dit-elle en passant ses mains dans mes cheveux*

Les larmes dévallent le long de mes joues.

-Maman, je suis désolée.

Ma mère saisit mon visage, entre ces mains.

-Tu n'as pas à l'être chérie.

-Mais j'aurais dû venir la voir plus souvent.

-Stella regarde moi, tu as une vie à construire et cela ta grand mère le sait et le comprend, d'accord ?

J'approuve d'un signe de tête.

-Sèche tes larmes, on va aller la voir.

Ma mère saisit ma main et nous dirigeons vers le service où se trouve ma grand mère.

On arrive devant, mon coeur se serre. Ma mère ouvre et nous la voyons.

Ma grand mère est là, relié a des tuyaux qui garantissent son maintien en vie.

J'ai mal en la voyant, j'aimerais que Luji soit là pour me serrer dans ses bras, me dire que tout va bien se passer, mais je ne veut pas qu'il plaque tout pour rentrer alors que tout se passe pour le mieux pour leur album.

La porte s'ouvre sur un médecin dossier en main, il nous salut.

-Bon je ne vais pas vous le cacher le pronostic vital de Madame Starc est engagée.
Quand elle entré hier matin aux urgences elle venait d'avoir un infarctus, or il arrive assez fréquemment que les patients présentent un risque d'accident vasculaire cérébral.
Comme vous l'avez sans doute deviné, votre maman à fait un AVC dans l'après midi.

Je vois ma mère resté de marbre devant le médecin, mon coeur se serre, je sais très bien ce que cela veut dire. Un silence s'installe alors.

-Comment sont ses constantes ? *je demande*

-Pas très engageantes. Sa fréquence cardiaque ne cesse de baisser tout comme sa température et sa saturation en oxygène.

Ma mère se rapproche de moi et s'agrippe à moi. Elle comprend ce qu'il est entrain de se passer.

-Combien de temps ? *demande t-elle la gorge serrée*

-Très peu.

Il ne m'apprend rien, je m'en doutais.

Je m'approche alors du lit où elle se trouve et l'embrasse.

***

-J'ai essayé de prévenir Paloma en vain. *me dit ma mère en sortant de la cafétéria*

Elle et moi avions besoin d'un café après ce que nous venions d'apprendre.

-Et Gayane ? Tu lui as dit ?

-Non... Je n'ai pas eu le courage. Ton père le fera sans doute.

Je n'ai même pas la force ni le courage de la reprendre par rapport au fait que Gabriel est mon beau père et non mon père.

-Chérie ?

-Oui maman ?

-Sache que je t'aime, d'accord.

Je pose ma tête sur son épaule.

Mon téléphone sonne et je vois son nom apparaître. Si je lui parle je sais que je vais craquer et ça je refuse, pas devant ma mère.

J'ignore son appel une fois de plus. Comme les 3 derniers jours.

A quoi bon lui répondre ? A quoi bon tenter de lui dire des trucs joyeux et faire comme si de rien n'était ? J'en suis incapable et même si j'essayais il s'en rendrait compte.

Alors je préfère éviter, ou fuir, de toute façon c'est ce que j'ai toujours fait.

-Je nous ai pris en chambre en centre ville. *me dit ma mère*

Me revoilà donc à la Rochelle, cette ville que j'avais fuis. Aujourd'hui je regrette, car c'est la ville de ma grand-mère et que j'ai l'impression qu'on l'a tous fuis.

Entre ma mère, sa fille qui a déménagé en Gironde et moi sa petite fille qui a choisi de partir vivre à Rennes, nous en voulait-elle ?

Une vingtaine de minutes plus tard nous voilà arrivé dans la chambre d'hôtel, se situant juste à côté du port.

Ma mère arrivé et me tends une lettre où mon nom est écrit.

-Ta grand-mère savait qu'elle allait mal, un mauvais pressentiment sans doute, elle m'a donc donné cette lettre  pour toi, mais tu ne dois l'ouvrir que si ça tourne mal.

"Si ça tourne mal" même ma mère a du mal à assimiler ma grand mère et le mot décès dans une même phrase, serions-nous entrain de nous voiler la face ? Sans doute...

Je prends la lettre et la glisse dans mon sac à main.

-Aussi... *commence ma mère* Abuela aurait aimé, retourner à Cordoue, chez elle.

Nous y voilà donc, les dernières volontés de ma grand-mère.

-Et que personne porte des couleurs sombre... *dis je en souriant*

-Et oui mon trésor, ta grand-mère a toujours détesté cette sois disant tradition que lors d'un décès tout le monde doit porter du noir.

-Elle était beaucoup trop joyeuse et aimait beaucoup trop la vie pour ça.

Le téléphone de ma mère se met à sonner ce qui lance un silence glacial dans la pièce, ni elle ni moi n'avons de doute concernant cet appel, il n'annoncera pas de bon présage.

Ma mère décroche et je comprends a son visage et son regard vide que ma grand mère nous a quitté.