0: Tout commence par une rose

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Il était une fois, dans le coeur secret de l'Italie, une magnifique villa blanche où demeurait un splendide jeune homme.

- Maître, le bal va bientôt commencer, il faut vous préparer ! murmura l'une des nombreuses servantes qui s'occupait de lui à longueur de journée.

En effet, il fallait savoir que le jeune homme, âgé en ce jour de 14 ans, était extrêmement riche, ce qui lui permettait de pouvoir s'acheter des majordomes et autre personnel possible et imaginable. De plus le beau "prince" était friand de bal à thème et pour cette soirée, il avait décidé de faire une fête grandiose ! L'une de ses gouvernantes avait émise l'idée d'une semblable à celle des contes de fées que l'on raconte, avec pour seules consignes: objets et vêtements de l'ancien temps. Le jeune avait été séduit par cette idée et l'avait accepté sur le champ.

Cependant bien que son argent pouvait tout lui offrir, son coeur était sombre et le jeune homme était égoïste et acariâtre. Sa mauvaise humeur le rendait irritable, violent ainsi que colérique.

Insensible, il ordonnait à la ville voisine de lui offrir milles et un présents afin d'amasser des objets les plus exceptionnels dans sa demeure. Il ne s'en servait pour la plupart aucunement, mais le seul plaisir qu'il en éprouvait était le fait de voir les habitants de cette ville au comble du désespoir.

- Maître, il est l'heure.
Le dit Maître hocha légèrement la tête avant de le congédier. Celui qu'il surnommait "Kremlin" s'en alla et, avec lui, les diverses servantes qui le coiffaient et le maquillaient.

Le jeune homme, assis dans un fauteuil de velours rouge, tourna son visage vers le grand miroir qui se trouvait là. Il s'observa minutieusement, son regard allant de ses cheveux soyeux coiffés comme à l'ancienne, à son maquillage élaboré : teint blafard, mouche noire sur la joue. Tout était parfait pour ce jour d'automne. Même la mèche rebelle qui retombait fièrement sur son front lui fit naître un sourire.

Il sortit, tout en prenant soin de lisser son costume de soie, et demanda à son fidèle maitre d'hotel si tout était prêt.

- Oui Maître.

Il s'inclina et le jeune prince partit sans lui adresser un regard. Il se dirigea vers la salle de réception, cette pièce était l'une de ses plus grandes fiertés. Afin de satisfaire la demande du beau jeune homme, elle avait été aménagée comme une salle de bal du Moyen Âge, à présent elle possédait des lustres aux milles et une bougies ainsi que des rideaux carmins pendant aux fenêtres qui donnaient vue sur les balcons fleuris de roses blanches.

Pour ce jour qui, pour lui, était important, il avait invité les personnes les plus exceptionnelles d'Italie en passant par le président de la République française allant même jusqu'à inviter le Prince de Buckingham.

Cette nuit, tout ne se passa pas comme prévu. Une étrangère se présenta à la villa, vêtue d'une cape sombre et sale, couverte de boue et avec pour seul échange, une simple rose rouge. Elle n'avait que sa capuche sombre qui cachait son visage. Révulsé par son aspect effroyable, le maître des lieux chassa la vieille femme. Cependant, elle lui conseilla de ne pas se fier aux apparences car la vraie beauté vient du coeur... mais il la congédia à nouveau. Elle releva alors sa tête dévoilant son visage d'une véritable beauté et lança alors une malédiction au prince. Ce dernier implora son pardon mais il était trop tard car elle savait que son coeur ignorait l'amour.

Pris de peur, les invités avaient disparu dans la nuit sombre malgré la tempête et se jurèrent de ne plus parler de cette journée d'octobre. Ses serviteurs, quand à eux, décidèrent de rester auprès de lui, ne voulant pas abandonner un être si jeune même s'il pouvait parfois se montrer désagréable.

Tandis que les jours devenaient des mois et les mois, des années, le jeune homme en venait à perdre tout espoir... car sa malédiction ne pourrait être levée à l'exception d'une solution : s'il parvenait à aimer et être aimé en retour alors le charme serait rompu.
Dans le cas contraire, il serait condamné à vivre seul pour l'éternité.

Car qui pourrait apprendre à aimer une bête ?

Le Beau et la Bête [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant