Le Beau et la Bête [BxB]

9: Un dîner musical

- Maman ? Je le trouve trop gentil le garçon !

Sa mère ria face au comportement enfantin de son fils. Même si ce dernier était âgé de neuf ans, il était très mâture pour son âge et parlait parfois de sujets dont d'autres enfants ne connaissaient même pas l'existence.

Tazza demanda à sa mère une tasse de thé tandis que Adryan Candeliere et son ami Kremlin arrivaient en se disputant.

- Le maître a été clair ! Il ne doit pas manger ce soir.

- Donc tu veux vraiment qu'il meurt de faim ! répliqua le majordome de William.

- Je ne fais qu'écouter les ordres moi !

Mr Orologio, celui qui était surnommé Kremlin, plissa les yeux, regardant d'un air mauvais son compagnon, alors que ce dernier s'était assis face au petit garçon.

- De quoi parliez-vous Messieurs ? demanda la nourrice de William, curieuse, tout en les servant à leur tour.

- Adryan veut faire un repas au jeune homme ... comment il s'appelle déjà ? Ah oui, Louis !

- En bref, tu veux désobéir au maître ? fit la seule dame présente, soucieuse.

Le majordome aux moustaches rigolotes but une gorgée de thé avant de hocher la tête. Mme Teiera soupira, décidément cet homme faisait toujours le contraire de ce que pensait leur maître. Cependant, ce dernier n'avait jamais voulu le renvoyer, malgré ses mises en garde, et la mère de Tazza savait qu'au fond de lui, William les aimait ne pouvant ainsi les remplacer par quelqu'un d'autre.

Kremlin, ou Mr Orologio, était celui qui modérait Adryan Candeliere. Très près du jeune maître des lieux, il était aussi le plus vieil employé de la villa. Au contraire du majordome, Kremlin détestait enfreindre les règles imposées par celui qui avait été maudit.

Maudit ... en y repensant .... si ils avaient pu faire quelque chose ...

- Elmo ... je suis désolée ... mais je pense comme Adryan.

- Vraiment ? s'exclama ce dernier.

- Vous allez vous ... murmura Elmo Orologio en levant les yeux au ciel.

- C'est pas grave ça ! On t'accusera de tout façon ! s'écria Tazza ce qui fit rire les deux adultes qui complotaient derrière le dos du maître des lieux.

- Comment ? Ce n'est pas acceptable !

- Bien, comme tout le monde est d'accord ! s'écria Mr Candeliere en ignorant volontairement son ami. Qui dit dîner dit automatiquement MUSIQUE !

Il se dirigea rapidement vers la sortie afin d'aller trouver Mr Musicista, le musicien de la villa qui, avant, était chargé de mettre les invités dans l'ambiance des fêtes costumées qu'organisait William grâce à sa musique. Avant de partir, le majordome désobéissant demanda à la mère de Tazza de préparer le repas avec les trois cuisiniers sous les protestations d'Elmo.

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- Le jeune homme aux yeux de glace ne semblait pas vouloir changer d'avis.

- Il n'a pas changé d'avis, affirma le plus vieux.

Louis fronça les sourcils. Pourquoi celui qui lui faisait face lui proposait un dîner si il ne devait manger ce soir ? En soit, ne pas avoir un repas avant de dormir ne le dérangeait pas tant que ça, mais il était étonné par le comportement du majordome.

- Puisque William ne le sait pas, il ne pourra rien nous dire ! s'exclama l'homme aux moustaches blanches avec un clin d'oeil.

Louis hocha alors la tête, la curiosité l'envahissant peu à peu. Ce dernier suivit le plus vieux dans les couloirs de la villa et entra dans une grande pièce ce qui le laissa bouche bée. Jamais il avait vu une pièce aussi belle.

Lui qui avait l'habitude du confort de sa petite maison au bord de l'eau, il avait devant les yeux une salle décorée de rideaux rouges semblables à ceux de la chambre qu'il avait.

Sur la table de bois de chêne, qui trônait au centre de la pièce, avait était déposé une nappe rouge. Louis la toucha du bout des doigts. Elle était douce et semblait être de soie.

- Asseyez-vous où vous voulez, le repas arrive.

Le jeune homme aux cheveux châtains ne savait où regarder tellement qu'il trouvait la décoration fabuleuse. Il dût s'asseoir tant que la beauté des lieux le perturbait. Cette demeure était chaleureuse et magnifique, le contraire même de son propriétaire, à part peut-être pour ce qui était de la beauté.

Dire que celui qui habitait ici était laid serait mentir.

Louis fut tiré de ses pensées quand un bruit de ferraille attira son attention.

Mme Teiera entra dans la pièce suivie des trois cuisiniers souriants. Chacun portait des plateaux ou poussaient un chariot débordant de nourriture.

La mère de Tazza eut un sourire attendri à la vue du jeune prisonnier qui avait la bouche grande ouverte d'étonnement. Les quatre nouveaux arrivants déposèrent tous les plats devant Louis.

- Sers toi ! Allez ne fait pas ton timide ! fit le cuisinier en chef au garçon.

A peine avait-il fini de parler qu'une douce musique s'éleva dans les airs et Mr Candeliere arriva avec un micro improvisé qui fit rire la dame aux cheveux grisonnants.

- Mon cher monsieur, c'est avec une profonde fierté et un certain empressement que nous vous invitons ce soir. Prenez place, détendez vous, ne pensez plus à rien ... et laissez la gastronomie de notre maison vous présenter : votre dîner ! commença l'homme habillé avec les couleurs du soleil. C'est la fête ! ajouta-t-il tout joyeux.

Alors que le musicien au piano qui était placé dans un coin de la salle jouait une musique festive, le majordome se mit à danser avec la mère de Tazza. Ce dernier arriva en courant et s'assit à côté de Louis en le regardant avec les yeux brillants.

Mr et Mme Cucina suivirent les pas du majordome et de celle qui l'accompagnait pendant que Elmo Orologio pénétrait dans la pièce le visage mécontent.

- La vie est un supplice pour un domestique sans office qui ne peut faire le bonheur de ses amis ... à se promener autour de la maison ... abracadabra boum, vous voilà et c'est reparti ! continua tragiquement Mr Candeliere sous le regard réprobateur de son ami.

Ce dernier leva les yeux au ciel avec un soupir. Finalement après les avoir observé, le plus vieil employé se mit à danser sous les rires de Tazza. Mme Teiera proposa un thé à Louis qui semblait émerveillé par ce qu'il voyait.

Et pour la première fois depuis qu'il était enfermé ici, Louis sourit.