17: Un innocent condamné

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- Ahhh !

Le hurlement poussé par Louis réveilla brutalement William qui se releva d'un seul coup. Un grand bruit se fit entendre, semblable à quelque chose qui venait de tomber au sol.

- Louis ? fit le plus vieux en le regardant avec un air inquiet.

- Qu'est-ce que tu fait là ? grogna le concerné en se frottant le dos et le cou tout en grimaçant de douleur, assit sur le parquet près du lit.

- Tu te rapelles pas ? Tu t'es mis à crier en pleine nuit, tu as demandé à me voir et tu m'as demandé de rester avec toi, raconta William, un sourire moqueur au visage.

Il se leva, fit le tour du lit à baldaquin et releva doucement le plus jeune qui semblait très gêné par la situation. Ce dernier demanda au maître des lieux si c'était vrai en rougissant et se cacha derrière ses cheveux châtains, n'osant pas le regarder dans les yeux. William éclata de rire face à la réaction de Louis.

- C'est pas drôle ! se plaignit-il alors que le plus vieux riait de plus belle.

Louis se mit à bouder, croisant ses bras sur sa poitrine. Il tourna le dos à son aîné et essaya de se remémorer les événements de la veille en vain. Il se souvenait juste de son cauchemar.

- Louis ? fit William tandis que celui-ci se retournait vers lui. Ça te dirait de passer la soirée de dimanche avec moi ?

- Comme chaque soir, se moqua gentillement le garçon, un peu pour se venger.

- En fait... je voulais dire une petite fête... ça va faire exactement deux mois que tu es là, murmura le plus vieux en regardant ses doigts.

- Déjà ? s'exclama Louis surpris. Pourquoi pas ! ajouta-t-il avec un petit sourire.

Le maître des lieux sentit son coeur battre un peu plus vite et s'excusa auprès du jeune homme aux cheveux mi-longs avant de partir rapidement dans sa chambre sous son regard incompréhensif. Ce dernier oublia bien vite cet événement et se laissa tomber sur son lit défait, les bras écartés en soupirant de bonheur.

Il avait hâte d'être dimanche soir.

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Élise rentra dans le bar qu'elle avait l'habitude de fréquenter, assez désespérée. Son "ami", qu'elle avait renommé Le drôle, lui avait envoyé un message pour qu'elle vienne le rejoindre dans ce bar. C'est important ! avait-il précisé.

Depuis un mois, la jeune fille avait laissé tomber ses recherches sur Louis. Il avait totalement disparu. Elle gardait tout de même la photo où il dormait paisiblement car il restait le plus beau garçon qu'elle avait croisé jusqu'à maintenant.

Lorsque la porte du bar se referma derrière Élise, tous les regards se tournèrent vers elle, la plupart accusateur. Avant qu'elle eut le temps d'ouvrir la bouche, le propriétaire s'avança vers la jeune fille et lui demanda directement:

- C'est vrai ce que tu as fait à Richard, Élise ?

Sa voix laissait paraître qu'il n'y croyait pas... ou du moins qu'il espérait que c'était faux. La jeune fille, quand à elle, fronça les sourcils sans comprendre. Elle se tourna vers Elna, une jeune fille à la courte chevelure brune portant un pull Trasher bleu ciel sur un tee-shirt blanc, une habituée des lieux avec qui Élise aimait passer du temps.

- Il paraît que tu as frappé puis abandonné Richard dans la forêt alors que vous alliez chercher Louis. C'est Anna qui l'a retrouvé à moitié mort. C'est vrai ? ajouta-t-elle en haussant les sourcils.

- Je... comment... c'est n'importe quoi ! Qui vous a raconté ces bêtises ?

Après la déclaration criée d'Élise, un grand silence se fit dans le bar. Quelques secondes plus tard, quelqu'un se leva provoquant un raclement de chaise lorsque celle-ci frotta contre le sol. Le visage de la jeune fille se décomposa, avant de reprendre bien vite son masque impassible, quand elle vit celui qui venait se se lever.

- Moi. affirma Richard Rowe. Et Anna est là pour en témoigner. Il suffit juste d'aller la chercher.

Élise eut un rire nerveux qu'elle cacha par sa main mais elle éclata bien vite, ne pouvant plus se retenir.

- Et vous croyez cet homme ? cria-t-elle dans le bar silencieux en le pointant du doigt. Je peux vous assurer qu'il ment. Je le vois dans ses yeux ! Mon père est médecin, je sais de quoi je parle ! Je peux vous affirmer que Richard Rowe est fou !

Si la pièce était calme, après la déclaration de la jeune femme on pouvait presque entendre une mouche voler. Le propriétaire du bar s'écarta légèrement du père de Louis en le fixant dans les yeux avec l'espoir de décerner la vérité.

- Demandez au Drôle ! Il était avec moi ! fit plus doucement Élise en se tournant vers ce dernier en l'obligeant du regard à parler.

- Euh... je euh...

Il s'arrêta dans sa phrase, observant le dit fou avec une once de regret dans ses iris chocolat.

- Il ment. termina le Drôle en détournant le regard, n'osant pas voir le visage détruit du père de Louis.

La jeune fille blonde eut un sourire victorieux et se tourna vers le propriétaire du bar. Après quelques échanges sur l'architecte d'intérieur, il fut décidé une chose ignoble et injuste à son égard: Richard était condamné à aller dans un asile.

- Il faut d'abord contacter l'institut le plus proche, mais dans tous les cas, ils ne pourront l'emmener que dimanche au plus tôt. affirma le propriétaire des lieux.

Parfait, pensa Élise. Ça lui laissait le temps de préparer sa vengeance. Le quartier était totalement de son côté et, Richard mit hors d'état de nuire, elle pourrait bien vite manipuler la plupart des personnes afin d'empêcher le jeune homme disparu de l'apprendre.

- Louis... tu vas regretter de t'être opposé à moi. murmura-t-elle avec un sourire carnassier.

A côté d'elle, le père du garçon essayait de se débattre et de clamer qu'il n'était pas fou. Élise soupira, se retourna avant de l'achever d'une phrase dont elle avait choisit les mots avec soin :

- La disparition de ton fils t'a changé Richard.

Le père de Louis la regarda, anéanti, et trois hommes qui étaient présents dans le bar purent l'emmener.

Élise avait gagné.

Le Beau et la Bête [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant