Le Beau et la Bête [BxB]

5: Surprise sous la neige

Un élan d'espoir. Voilà ce qu'avait Louis en ce moment.

L'espoir de retrouver son père vivant.
L'espoir d'être à nouveau réuni avec la dernière personne de sa famille. L'espoir ... l'espoir, oui il avait de l'espoir.

- Papa ...?

Personne. La rue était déserte, calme. Seuls les lampadaires éteints, majestueux et immobiles, observaient ce triste spectacle.

Louis regarda Bouritos. Le petit chien semblait heureux de le revoir et s'agrippait à son pantalon.

Le jeune homme se pencha pour le caresser avec un demi sourire triste. Il rentra dans sa maison, suivi de près par Bouritos qui courrait autour de lui.

Louis regarda d'un oeil distrait l'heure sur son engin tactile et vu une nouvelle notification. Un nouveau message de "Élise ❤".

Slt Louis! J'savais que t'allais ps m'envoyé de mess alors j'ai aussi pri ton num ❤.

- J'aurais du m'en douter ...

Tu vien en cour ajd?

Le garçon décida de ne pas lui répondre et partit plutôt se préparer pour aller au lycée.

Il se brossa les dents, après s'être habillé. Il défit sa couette et coiffa délicatement ses cheveux châtains mi-longs.

Il descendit tranquillement les escaliers de sa maison, prit deux cookies enveloppés dans un sachet en plastique, donna à manger à Bouritos et sortit de chez lui.

Louis récupéra ses clés sous le pot en terre. Le rosier rouge qui avait été planté au mois d'octobre de l'année dernière était fané, ne laissant que quelques pétales recroquevillées.

Le jeune garçon se dirigea alors vers le lycée, profitant de l'air matinal et le calme qui était là.

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Élise observait avec dégoût le nouveau couple s'embrasser devant ses yeux. Elle ne l'aimait pas, pour deux raisons. La première étant qu'il lui montrait les rejets répétés de Louis et la deuxième était que c'était deux filles qui échangeait un baiser langoureux.

- C'est vraiment répugnant.

En effet, Élise avait vécu chez des parents homophobe qui dévalorisaient constamment les personnes qu'ils considéraient comme différentes et leur jeune fille avait finalement fini par leur ressembler. De plus, elle éprouvait une joie malaisante à détruire les couples qu'elle détestait. Et ces deux jeunes filles en faisaient parties.

Elle se leva, dans l'intention d'aller les voir, quand son regard fut attiré par une personne qui marchait tranquillement près de l'entrée du lycée.

Ses cheveux détachés au vent, son sac sur l'épaule droite, Louis croquait un bout de cookie au chocolat sans s'apercevoir qu'Élise se dirigeait tout droit vers lui.

Finalement, le garçon était une proie plus amusante pour la jeune fille blonde. Elle s'occuperait du couple plus tard.

- Salut ! T'as pas rep à mon mess tout à l'heure.

Louis lança un regard à celle qui venait de lui adresser la parole avant de soupirer de lassitude.

- Je sais. lui répondit-il en terminant son gâteau. Par contre, tu m'explique la photo ?
- La photo ... ah oui ! Sur Insta ? Désolée mais t'étais vraiment trop chou !

Élise fit un grand sourire, les yeux pétillants d'amour. Louis, désespéré par son comportement lui demanda d'effacer la photo.

- Quoi ? Oh bah non ! C'est celle qui a fait le plus de vues !

Le garçon souffla de mécontentement avant de tourner les talons vers la sortie.

- Tu pars déjà ?

Louis ne prit même pas la peine de répondre et laissa Élise seule.

Cette dernière, en colère à cause du désintérêt que lui adressait le jeune homme, décida de se venger sur le couple des deux filles qui se tenaient maintenant par la main.

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Il en avait marre d'Élise. Elle pouvait pas embêter quelqu'un d'autre ?

Alors qu'il réfléchissait sur la façon de se débarrasser de la jeune fille, Louis se dirigeait vers sa maison d'un pas rapide. Il rentra chez lui et constata que Bouritos s'était endormi. La photo de sa mère le regardait, un air bienveillant sur le visage. Il tenait tout de cette dernière, à l'exception des ses yeux noisette.

Son regard se posa sur les dessins de son père. Le styliste venait tout juste de terminer un croquis sur le fonctionnement d'une nouvelle horloge. Plusieurs traits étaient encore visible, mal gommés.

Louis prit quelques feuilles blanches, un crayon et une gomme avant de ressortir de la maison, pour la deuxième fois de la journée.

Il monta sur la gondole de son père, attrapa la rame qui était resté à l'intérieur et commença à la diriger en dehors de Venise.

Marchant (ou plutôt ramant) sur les traces de son père, Louis naviguait sur les flots bleutés du Pô. Le jeune homme passa sous le pont du Rialto dépassant les autres gondoles.

- Fait attention mon garçon ! s'écria un passant sur les trottoirs, visiblement inquiet.

Le dit garçon était déjà trop loin pour répondre.

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Louis posa un pied sur la terre ferme, regardant tout autour de lui. D'après certaines rumeurs, la barque de son père aurait été retrouvé ici.

Le jeune homme n'avait jamais trouvé le courage d'y aller. Mais aujourd'hui, trois mois après sa disparition, il se trouvait là.

Le vent qui soufflait dans ses cheveux semblait lui murmurer d'avancer et, malgré le frisson qu'il eut, le fils de l'architecte se dirigea vers la forêt d'arbres nus.

Les branches enneigées formaient des squelettes de bois donnant un air d'halloween à l'endroit qui lui fit fredonner un air festif.

Un bruit de pas fit sursauter Louis qui se retourna d'un coup sec. Il se précipita derrière un tronc d'arbre. Une dame aux cheveux grisonnants marchait tranquillement sur le sentier parsemé de feuilles mortes et de neige.

Même si la cachette du jeune homme n'était pas la meilleure, la femme passa sans le voir.

La curiosité de Louis piquée au vif, ce dernier la suivit discrètement oubliant son idée principale qui était de dessiner.

La dame avançait calmement entre les arbres dénudés et arriva devant un portail de fer. Elle l'ouvrit avec délicatesse et entra dans le jardin blanc, sans prêter mégarde à la pancarte indiquant propriété privée.

Louis hésita à entrer mais ne pus s'empêcher de suivre la femme.

- Mince ... je l'ai perdu de vue ... se lamenta Louis tout bas.

Il commença brutalement à neiger, couvrant les cheveux du jeune homme d'une poudre légère.

Alors qu'il errait dans le jardin recouvert de neige imaculée, il tomba sur une maison noircie par le temps malgré le blanc qui tombait en flocon autour d'elle.

- Alors ça ... fit Louis les yeux écarquillés de surprise devant la villa inconnue.