18: Entre le stress et l'impatience

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- Un, deux, trois. Un, deux, trois. Non pas par là !

Mr Ballerino secoua sa tête, désespéré. Cela faisait plusieurs jours maintenant que Louis lui avait demandé de lui apprendre à danser mais ce dernier n'était pas vraiment doué. Le jeune homme ne voudrait pas l'avouer mais il avait demandé au plus vieux de lui montrer ces quelques pas afin d'impressionner William.

Louis rêvait aussi de faire comme dans les contes de fées et danser avec sa princesse lors d'un bal. Et, pour une raison inconnue, le jeune homme aux cheveux châtains sentait son coeur battre plus fort en la présence du maître des lieux et ses joues rougirent lorsque ce dernier lui parlait. Mais il ne pouvait pas l'aimer ! Ils étaient tous les deux des garçons. Louis n'avait que de l'affection pour William ! Oui c'était ça ! De l'affection.

- Bon, on reprend. souffla Mr Ballerino sortant le garçon de ses pensées.

- Euh... vous êtes sûr ? demanda-t-il avec une toute petite voix.

- Je crois bien que je n'aie pas vraiment le choix. Si tu veux pouvoir danser avec William dimanche, il faut t'entraîner. affirma le plus vieux.

- Que... quoi ? Mais, mais... j'ai jamais dit ça ! s'écria Louis rouge tomate.

L'ancien professeur de danse eut un petit sourire attendri en voyant les joues teintées de couleur écarlate du jeune homme qui essayait tant bien que mal de le cacher.

- Bien. Essaye de ressentir la musique. Il ne faut pas que tu penses à être dessus, il faut que tu te laisses entraîner par l'air, lui conseilla l'ancien professeur de danse.

Louis hocha la tête et se reconcentra. A peine avait-il fait trois pas qu'il tomba et Mr Ballerino laissa échapper un soupir de désespoir. Il y avait encore beaucoup de chemin à faire.

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C'était enfin le grand jour, ou plutôt le grand soir.

William était... comment dire ? Stressé ? Il allait passer une soirée en tête à tête avec Louis et il ne savait pas comment si prendre. Après tout ça faisait près de dix ans qu'il n'avait pas fait de fête. La dernière lui avait laissé un très mauvais souvenir.

- Détendez-vous, tout va bien se passer, le rassura Mme Teiera, en continuant à le coiffer, une expression qui était inconnu au maître des lieux sur le visage. Vous mangez avec lui tous les soirs. Un conseil, soyez vous-même.

- Oui... mais s'il ne venait pas ? Et si la fête ne lui plaisait pas ? Et si je faisais tout de travers ? se questionna le jeune homme, visiblement inquiet.

- On peut refaire le monde avec des "si". Maintenant, levez-vous, il faut vous habiller.

William se leva, sans manquer de grogner, ce qui fit secouait la tête de sa nourice. Il se dirigea vers sa buanderie, ou du moins ce qu'il en restait. Il y avait quelques années déjà qu'il s'était énervé dessus. Maintenant, elle l'a voyant dans l'état déplorable où il l'avait mise, le jeune homme aux cheveux noirs en eut un peu honte.

Il sortit de l'armoire un tee-shirt rouge, un peu trop grand et retira son haut. Alors qu'il allait mettre vêtement couleur sang, Mme Abito entra avec fracas dans la pièce, le coupant net dans son élan.

- Oh non, non, non ! s'écria-t-elle en voyant ce que le maître des lieux était en train de faire. Vous n'allez pas remettre cette affreuse couleur !?

Avant que William ait pu faire un geste, la dame de la mode lui arracha des mains son tee-shirt rouge. Tandis qu'il protestait de mécontentement, elle déposa le sac qu'elle tenait en bandoulière sur le sol. La nourice du jeune homme s'approcha, curieuse, et ce dernier fit de même.

- Béatrice, aide moi s'il te plaît, demanda Amanda Abito à Mme Teiera.

Cette dernière s'approcha et commença à sortir des costumes du sac. William les regardait faire, tournant la tête de temps à autre pour regarder sa rose, et soufflais, ennuyé.

- Tiens ! J'ai trouvé ! Tu vas être magnifique dans cette couleur ! s'exclama Mme Abito en sortant un vêtement bleu.

L'ancien prince ne put dire un mot, même s'il ne semblait pas d'accord pour ce choix d'habit. Il n'avait jamais mis de bleu et ne voulais pas forcément le faire. C'était une couleur trop douce, trop associé aux garçons, trop... trop bleu. Et puis, c'était la couleur de Louis, pas de lui ! Cependant, William comprit qu'il n'avait pas le choix surtout en voyant la tête que faisait les deux femmes.

Quelques minutes plus tôt, à plusieurs mètres de là, Louis aussi se préparait pour cette fête. Au contraire du plus vieux, le jeune homme aux cheveux châtains était impatient et ne tenait plus en place. Mme Abito lui avait choisis un costume couleur or et partait maintenant vers la chambre de William. Il enfila donc, son haut jaune avant d'attacher une ceinture un peu plus foncé autour de sa taille.

- Vous êtes encore plus beau dans cette tenue, affirma Mr Candeliere qui l'observait adossé à l'un des murs aux côtés de son vieil ami Kremlin.

- Ça me fait bizarre de mettre du jaune...

- Pourtant, vous devriez en mettre plus souvent, ça vous met en valeur, confirma Mr Orologio.

Louis hocha la tête, souriant. Il tourna sur lui-même, s'observant sous tous les angles. Mme Piuma, une jeune femme chargée du ménage ainsi que la petite amie d'Adryan Candeliere, s'approcha du garçon et le prit par les épaules.

- Je vais te coiffer, tu viens ? Hors de question que tu fasses une simple couette, ajouta-t-elle doucement. Avec la longueur de tes cheveux on peut faire plus ! Tu te décale Tazza ?

Le petit garçon se leva du siège situé devant la coiffeuse et se dirigea vers le lit, où il s'assit afin de regarder ce qui allait se passer. Louis se mordit la lèvre inférieur.

- Stressé ? demanda le majordome.

- Plutôt impatient, je dirais, le contredit le jeune homme en coinçant derrière son oreille une mèche solitaire.

Mme Piuma l'enleva en attacha finalement cette dernière à l'aide d'un fil doré. Elle se recula quelques secondes après laissant à Louis la possibilité de se voir entièrement dans le miroir.

- Tu es magnifique ! s'exclamèrent en même temps les quatre employés du manoir.

- Bon bah, il va falloir y aller ! termina Tazza en sautant sur le tapis.

Le jeune homme lui était resté sans bouger et sans voix devant le grand miroir que Mme Abito avait installé pour l'occasion.

Pour une fois, il se voyait tel qu'il était vraiment.

Le Beau et la Bête [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant