Le Beau et la Bête [BxB]

8: Besoin d'aide pour partir ?

Un bruit toqué contre la porte de sa chambre fit sursauter Louis. Il se dirigea d'un pas lent vers elle et posa ses mains dessus. Un raclement de gorge se fit entendre tandis que le jeune homme aux cheveux châtains attendait ce qui allait suivre, le coeur battant.

- Est-ce que vous souhaiterez dîner avec moi ce soir ? demanda une voix plutôt forte.

Non ? pensa Louis.

Ne sachant quoi répondre, il attendit, espérant que le maître des lieux se décide de partir. Malheureusement pour Louis, il toqua une nouvelle fois, plus violemment, ce qui le fit sursauter.

- Est-ce que vous viendrez dîner avec moi ce soir ? répéta le maître des lieux, plus férocement.

Derrière la porte, William commençait à s'énerver. Que faisait le jeune homme ? Pourquoi ne lui répondait-il pas ?

- Je vous préviens, si vous ne me répondez pas, je prendrais ça pour un non et vous ne mangerez pas ! cria-t-il.

De l'autre côté, le jeune homme aux cheveux mi-longs se figa encore plus. Décidément, celui qui l'avait enfermé n'était pas vraiment des plus aimable.

- Vous savez, fit Louis doucement mais assez fort pour que l'homme aux yeux de glace l'entende, ce n'est pas comme ça que vous arriverez à séduire une fille.

- Alors vous avez choisi : vous ne mangerez pas. Bonne nuit. répondit le maître des lieux avant de s'en aller.

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- Élise !

La jeune fille aux cheveux blonds leva la tête vers le Drôle, celui qui la suivait partout depuis qu'elle lui avait sauvé la vie trois ans plus tôt.

Depuis ce jour, le jeune homme avait beaucoup changé et avait développé des sentiments pour celle qui aimait Louis. Cette dernière était ennuyée par les sentiments de son compagnon.

- Ça n'a pas l'air d'aller.

- Louis a disparu. Et le dernier à l'avoir vu a affirmé qu'il était sur la gondole de son père. Il est probablement mort ... murmura Élise avant d'ajouter en se lamentant : je vais devoir choisir un nouveau mec !

Son fidèle ami essaya tant bien que mal de lui remonter le moral en vantant ses mérites ainsi que sa beauté.

- Élise ! Personne ne t'arrive à la cheville, tu es toujours à la pointe de la mode ! Tous les garçons sont à tes pieds, Élise tu es vraiment la plus ...

Il ne put finir sa phrase que la jeune fille l'avait attrapé par le col de son tee-shirt et l'avait attiré vers elle. Il déglutit tandis qu'elle le fixait, pensive.

- T'as raison ... je suis vraiment la plus belle. Barman ! Un verre de rhum pour moi s'vous plaît !

Malgré l'air plutôt réprobateur de l'homme qui essuyait les verres, il la servit rapidement.

Alors que le Drôle payait sa boisson et demandait au barman de mettre une musique qui ferait bouger les gens, Élise commençait à fredonner une chanson à sa gloire. Les clients du bar du quartier où vivait Élise semblaient enjoués. Il faut dire que le vendredi soir, le bistrot était ouvert jusqu'à tard dans la nuit et les habitants du quartier, venant juste de terminer une semaine parfois difficile, venaient ici pour rire, boire et rencontrer du monde.

Élise y était souvent, aimant particulièrement le silence, entrecoupé de conversations calmes avec le barman, qui y régnait lors des après-midis sans cours. Cependant, elle adorait tout aussi bien, les soirées du vendredi soir où les riverains dansaient, faisant la fête jusqu'au matin.

Mais aujourd'hui, elle n'avait pas l'envie de parler, chanter ou bien encore rire avec des inconnus et des habitués du bar. Non, elle noyait la disparition de celui qu'elle voulait pour petit ami dans un verre de rhum au litchi.

- Élise !

Un petit sourire de la part de son ami et elle se leva.

La blonde décida qu'elle devait arrêter de penser à Louis. Elle jetterait son choix sur un autre jeune homme de son lycée. Un moins beau que celui qui avait disparu mais quelqu'un de populaire ferait l'affaire. Non ? Elle envoya tout de même un message au jeune homme aux cheveux mi-longs, espérant qu'il lui réponde, avant d'aller sur la piste de danse improvisée par les clients du bar, applaudie de toutes parts.

C'était décidé, elle allait faire un show d'enfer !

Alors qu'elle commençait à peine de faire quelques pas, un homme, qui semblait avoir vieilli d'un seul coup et possédait de grandes cernes violettes, fit son apparition dans l'embrasure de la porte.

Élise le reconnu tout de suite, cet homme, c'était le père de Louis, celui qui avait disparu il y avait trois mois.

- Je vous en prie ... aidez moi. murmura-t-il désemparé.

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- Tu es sûr de toi, Adryan ?

- Oui, Monica !

La femme posa la théière qu'elle portait dans la main. Mr Candeliere s'assit face à elle et ils burent tous les deux leur thé au jasmin.

Quand ils furent à la moitié de leur tasse, le cuisinier ainsi que ces deux assistants vinrent se joindre à eux.

Tous avait entendu quelque chose de particulier. Leur maître avait été rejeté pour la première fois de sa vie. En vingt et un ans, jamais quelqu'un avait osé lui parler avec colère ou ne lui avait refusé une demande.

Cependant, le jeune homme qu'il avait emprisonné l'avait fait. Les habitants de la villa avaient été étonné par l'audace du garçon. Malgré sa jeune apparence de fille, il semblait sûr de lui et montrait qu'il n'aimait pas qu'on lui impose quelque chose.

- Je crains que le maître soit en colère. murmura timidement Mr Cuoco.

- Trois fois rien ! s'exclama Mme Cucina, la seule femme qui travaillait dans les cuisines. Il a seulement détruit un ou deux vases qui venaient d'Angleterre, déchiré le livre qu'il était en train de lire et je ne sais plus quoi d'autre ...

Mme Teiera se leva, prit une tasse ainsi que la théière encore chaude et, à l'aide d'un plateau décoré d'une lampe doré sur un fond violet, se dirigea vers la porte qui menait au couloir.

- Je vais le voir ... pour discuter un peu avec lui.

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Lorsque sa porte de chambre s'ouvrit, Louis se retourna brutalement, essayant de cacher se qu'il était entrain de faire.

La femme eut un sourire attendri en voyant qu'il essayait de s'enfuir par la fenêtre, même s'il ne voulait pas qu'elle le sache. Loin de lui en vouloir, elle déposa délicatement le plateau sur la table de chevet à côté du lit et se dirigea vers le jeune homme.

- Je pense que manger te donnera des forces avant d'entreprendre ton voyage loin d'ici.

Louis la regarda, les yeux grands ouverts. Il regarda la corde de fortune qu'il avait construite à l'aide de draps ainsi que l'horizon. Finalement, il pensa qu'il allait rester un peu. Après tout rien ne l'empêchera de fuir plus tard ...