- Vous devriez rester coucher ! protesta Louis en voyant le jeune homme aux yeux de glace debout près de la fenêtre.
Celui haussa les épaules et tendit son bras blessé vers les pétales de sa rose qui avaient fané durant sa convalescence. Il fit une grimace de douleur, la plaie cicatrisée venant juste de commencer à se refermer, et Louis souffla de mécontentement.
- Arrêtez de bouger pour un rien ! S'il n'y a que ça, je peux m'en m'occuper moi de votre fleur ! s'écria le plus jeune.
- Tu ne toucheras pas à cette rose ! rugissa William en se retournant brusquement.
Louis recula, plus étonné qu'effrayé, tandis que le maître des lieux gémissait. Il laissa cependant le garçon s'approcher de lui alors qu'il tenait fermement son bras blessé.
- Et voilà... vous l'avez rouverte en gesticulant dans tous les sens... murmura Louis en touchant délicatement le bandage qui se tachetait de rouge.
Le jeune homme aux cheveux mi-longs le fit asseoir sur son lit et partit chercher le nécessaire pour le soigner. Pendant ce temps, William pensa que son prisonnier pouvait parfois se montrer désagréable mais restait tout de même très calme, voir même patient.
Après tout il aurait très bien pu partir lorsque le blessé dormait. Une main, plutôt froide, le sortit de ses pensées et il vit le sujet de ses songes accroupis devant lui, de nouveaux pansements étalés sur le sol.
William laissa passer quelques minutes de silence pendant lesquels Louis le soigna.
- Tu... ne t'ennuie pas trop? demanda finalement le plus vieux, curieux.
- Sincèrement ? Si.
- Comment ça ? fit William alors que Louis se levait.
- Je ne sais même pas comment vous avez fait pour rester ici sans rien. C'est impressionnant ! D'habitude dans les grandes maisons... il y a toujours une bibliothèque, non ? En tout cas c'est comme ça dans les livres ! Et souvent je rêve d'en avoir une, vous vous imaginez ? Une bibliothèque pour moi tout seul !
Le jeune homme aux yeux noisettes avait les iris qui brillaient d'espoir alors qu'il regardait l'horizon. Le plus vieux, quand à lui, observait minutieusement celui qui venait de parler.
D'habitude, son prisonnier restait très discret et William venait de découvrir une facette de Louis qui fit grandir sa curiosité. Décidément, il ne ressemblait à personne. En même temps, il ne connaissait pas grand monde.
Le jeune homme aux yeux de glace voulait l'entendre parler comme il venait de le faire, il voulait le connaître un peu plus. Mais il avait peur... peur de s'attacher à lui et de le perdre, peur de ne pas savoir quoi faire.
- Je dois avoir un livre qui traîne dans le coin... tu le veux ? proposa William en espérant secrètement qu'il l'accepte.
Louis se tourna vers lui, hochant vivement la tête. Le maître des lieux eut l'impression qu'il avait face à lui un gamin de huit ans devant une montagne de cadeaux le jour de Noël.
Il dissimula un sourire en se tournant, faisant mine de chercher le livre alors qu'il savait que ce dernier se trouvait sous son lit, après qu'il l'ai jeté trois mois plus tôt, bien qu'il eut oublié de quel roman il s'agissait. Il mit finalement la main dessus et lut le titre. Roméo et Juliette. Aïe... ça risquait de ne pas lui plaire.
William se tourna et l'offrit d'une main hésitant au jeune homme qui lui faisait face. Ce dernier avait un grand sourire sur le visage. Le plus vieux scruta du coin de l'oeil Louis qui caressait délicatement la couverture.
Soudain, il sentit des bras se refermer sur son torse, et William ne put dire un mot. Le jeune homme aux cheveux châtains l'étreignit de reconnaissance avant de s'enfuir jusqu'à sa chambre.
Il laissa un William figé au milieu de la pièce alors que ce dernier sentait son coeur manquer un battement.
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- Lit moi un chapitre... s'il te plaît. suppliait William depuis un petit bout de temps.
Louis se tenait sur le pas de sa porte, un sourcil relevé. Le garçon était resté dans sa chambre toute la journée, à lire le classique de Shakespeare que le maître des lieux lui avait donné le matin même.
Il ne comprenait d'ailleurs pas la demande particulière de ce dernier. William, de son côté, avait passé tout l'après midi à se demander comment faire pour passer un autre moment avec le jeune homme aux cheveux châtains.
De plus, debout dans l'encadrement de la porte, son prisonnier était magnifique. Ses cheveux détachés retombaient gracieusement dans son dos et les habits simples qu'il portait le mettait aussi bien en valeur que pourrait le faire des vêtements de soie. William n'avait pas su résister.
- Donc... vous voulez que je vous lise un passage de Shakespeare pour que vous vous endormiez ? répéta lentement Louis ce qui tira le plus vieux de ses pensées pour la deuxième fois de la journée.
Quitte à passer pour un petit enfant, celui qui était habillé en rouge hocha la tête. Louis soupira et secoua la tête comme si il voulait dire: "sérieusement ?".
Pendant un certain temps, William crut que l'ancien habitant de Venise refuserait aussi fut-il étonné lorsque celui-ci accepta doucement.
Le maître des lieux s'empêcha de sauter de joie et d'afficher un sourire satisfait. Il entraîna donc le jeune homme dans la villa en l'attrapant par les bras alors qu'il protestait.
- Mais... mais attendez !
William l'ignorait volontairement et lorsqu'ils furent arrivés dans la chambre rouge, le plus vieux se glissa sous ses couettes.
- Vous ne m'avez même pas laissé le temps de m'attacher les cheveux, lui reprocha Louis en s'asseyant sur le coffre.
- Moi je les aime bien comme ça.
- Mmm.
Le plus jeune commença la lecture en repoussant ses mèches châtains.
Deux familles, égales en noblesse, dans la belle Vérone, où nous plaçons notre scène, sont entraînés par d'anciennes rancunes à des rixes nouvelles. Où le sang des citoyens souille les mains des citoyens. Des entrailles prédestinées de ces deux ennemies a pris naissance, sous des étoiles contraires, un couple
d'amoureux, dont la ruine néfaste et lamentable doit ensevelir dans leur tombe l'animosité de leurs parents. Les terribles péripéties de leur fatal amour et les effets de la rage obstinée de ces familles, que peut seule apaiser la mort de leurs enfants, vont en deux heures être exposés sur notre scène. Si vous daignez nous écouter patiemment, notre zèle s'efforcera de corriger notre insuffisance.Lorsqu'il eut fini sa phrase, Louis releva les yeux vers celui qui l'avait enfermé. Il était donc temps d'aller se coucher... William s'était endormi et la lune brillait de milles feux dans le ciel nocturne.
- Bonne nuit, murmura-t-il doucement avant de partir, pensant que le plus vieux dormait.
Ce dernier ouvrit les yeux en entendant ces mots et se redressa quand la porte se referma.
William eut un petit sourire, tout de même déçu de ne pas avoir pu entendre plus longtemps la voix de son prisonnier qu'il trouvait envoûtante.
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Le Beau et la Bête [BxB]
FanfictionLa Belle et la Bête version BxB Il était une fois... l'amour éternel. Dans une ville festive, un jeune homme rêvait que quelqu'un l'aime pour ce qu'il était et non pour sa beauté... Fanfiction du Disney La Belle et la Bête avec pour principal change...