3: Dépression et peur

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Assis seul à la table, Louis commençait à s'inquiéter. En effet, cela faisait trois heures que son père était sorti et ce dernier n'était toujours pas revenu. Son pied tapait le sol frénétiquement et, alors que son plat de Chili Con Carné refroidissait, le jeune homme aux cheveux châtains se leva. Il commença à faire des allers-retours s'inquiétant probablement pour rien.

- Il doit rentrer plus tard, je dois arrêter de m'inquiéter. Il s'est sûrement arrêté au bar... se dit-il en regardant par la fenêtre l'eau assombrie par la nuit.

Le lendemain, personne. Louis alla dans la cuisine, dans le bureau de son père et même jusqu'à sa chambre, mais ne trouva personne.

Il devait se rendre à l'évidence Bouritos et son père avaient disparu.

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- Un instant je vous prie.

La commerçante partit dans son arrière boutique à la recherche du médicament demandé.

En effet, depuis un semaine, Louis commençait à perdre espoir. Son père avait disparu dans les eaux profondes de Venise, le laissant seul dans cette ville. En entrant dans une sorte de dépression, le jeune homme été resté chez lui pendant plus de trois jours avant de ressortir, l'air tout aussi déprimé.

Il s'était finalement rendu au commissariat de police le plus proche, se trouvant dans le quartier voisin, afin de déclarer la disparition de son père.

Après avoir passé une nuit blanche dans la salle d'attente, le garçon était sorti exténué et seul.

Le lendemain, les policiers, suite à une enquête autour de la ville et sur les eaux, avaient retrouvé la gondole de son père laissée à l'abandon sur l'eau clair. Dedans, à demi caché entre les cordages et la bouée de sauvetage rouge et blanche, une petite pendule entièrement fuselée avait été oublié, seule trace du passage de son père qui ne sortait jamais sans cette pendule.

C'est à ce moment que Louis avait compris que c'était la fin.

- Voilà pour vous ! s'exclama la pharmacienne en le tirant de ses pensées.

Louis la remercia et partit avec ses anti-dépresseur. Dehors, il essayait de faire bonne mesure. Mais chez lui ... c'était une autre histoire.

A quelques mètres de là, se regardant dans un miroir, ou plus exactement dans une vitrine de vêtement, Élise parlait à son reflet en bouclant légèrement ses cheveux blonds à l'aide de ses doigts.

- Louis .. je sais que je ne te laisse pas indifférent. Je pourrais l'inviter à dîner ? Ou bien on pourrait aller au cinéma ensemble ? Oui, je pense que je vais faire ça ! Et à la fin je l'embrasserais et il m'acceptera enfin !

Élise fit un sourire machiavélique puis se reprit bien vite quand elle aperçu des adolescents de son âge. Elle s'intégra au groupe et bientôt elle discuta avec eux. C'est comme ça qu'elle apprit que le père de Louis avait disparu.

J'ai encore plus de chance, pensa-t-elle heureuse.

- A plus ! fit-elle en voyant le garçon au loin. On se revoit au lycée. Hey Louis ! ajouta-t-elle en lui sautant dessus.

Le garçon ne répliqua rien, restant toujours avec un masque triste sur le visage.

- Louis ?

Il tourna son regard vers Élise, sans changer d'expression. Cette dernière plissa les yeux et l'emmena vers chez elle.

La jeune fille rentra dans son jardin puis fit asseoir le garçon sur l'herbe jaunâtre.

- Tu veux parler ? demanda-t-elle gentiment.

Il secoua la tête.

- Attends, je reviens je vais chercher un truc à boire.

Élise se leva et partit dans sa maison. Quelques minutes plus tard, quand elle revint avec une bouteille de coca cola et deux verres, le garçon aux cheveux châtains avait disparu.

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L'homme ouvrit les yeux. Il regarda autour de lui. Il se trouvait dans ue chambre plutôt coquette mais relativement sombre.

Comment était-il arrivé là ?

Il essayait de se rappeler ... mais il éprouvait de grandes difficultés. Il ferma les yeux pour se concentrer quand un bruit le fit sursauter.

Un jeune homme entra dans la pièce et se mit à le fixer, hautain. Il était beau. Très beau.

- Étranger, je crois que tu me dois des excuses. J'attends.

Aucun son ne sortit de l'homme accusé : il était paralysé par la présence du plus petit que lui.

Ce dernier plissa ses yeux, d'un bleu hors du commun, de mécontentement avant de partir sur ces dernières paroles glaçantes :

- Pour une rose j'ai été maudis. Pour une rose tu resteras enfermé ici. Et n'essaye pas de me faire changer d'avis car ça sera non !

La porte refermée de nouveau, l'homme réussit à reprendre sa respiration. En effet il l'avait retenu sans s'en rendre compte à cause de la présence froide du jeune homme.

Pour une rose...

L'homme referma les yeux en se rappelant pourquoi il était là.

Après être descendu de la barque, pour promener son chien, il avait aperçu une femme d'un âge avancé puis l'avait suivi sans se faire remarquer, curieux. Cette dernière l'avait conduit à son insu jusqu'à une villa délabrée, couverte de lierre et noircie par le temps. Autrefois elle avait dû être d'une splendeur peu connue.

Quelques minutes plus tard, toujours curieux et oubliant toute raison, l'homme était rentré dans la demeure à la suite de la femme.

Après s'être perdu dans le dédale de couloir, il rentra dans une pièce démunie de décoration et avec pour seul mobilier, une table de bois. Posé à l'une des extrémités, un repas attendait sagement quelqu'un.

L'homme, dont le ventre venait de se mettre à gargouiller à la vue de ce festin, avait commencé à manger un bout de pain par-ci et boire la soupe qui reposait dans une assiette d'argent.

C'était un raclement de gorge qui l'avait fait sursauter et le faire se retourner vers un petit garçon qui se trouvait là.

- Qui êtes vous ? avait demandé ce dernier.

Pris de peur, l'adulte avait pris la fuite. Il avait descendu le grand escalier de marbre qui menait au jardin, récupérant au passage son chien qui s'était endormi au pied des marches.

En passant sous un arc de roses rouges il en arracha une, pour se faire pardonner du retard qu'il aurait auprès de son fils. En effet la nuit venait de tomber et l'homme était parti depuis un bon bout de temps.

Alors qu'il venait d'apercevoir la porte de sortie, une main se posa sur son épaule et il faillit faire un arrêt cardiaque.

Lorsque il se retourna, il croisa le regard bleu d'un jeune homme. Pris de peur, le plus vieux s'évanouit terrifié par la personne qui lui faisait face ainsi que tous les événements qui venaient de se passer en l'espace de quelques minutes.

- Louis ... je suis désolé, murmura le père enfermé dans la chambre d'un endroit qui lui était inconnu.

Le Beau et la Bête [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant