24: William

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Louis arriva en courant dans la maison. Il regarda tout autour de lui, le coeur battant a tout rompre sans vraiment savoir où aller.

Dans la partie gauche ? Ou plutôt celle de droite ? Dans le jardin ?

- Louis ! s'exclama une voix d'un petit garçon.

Le jeune homme aux cheveux chatains laissa ses yeux vers la personne qui s'accrochait à ses vêtements couleur solaire. Tazza.

Dans son empressement, l'ancien habitant de Venise n'avait pas remarqué le petit monde qui se trouvait dans le hall. Louis prit une grande inspiration pour se calmer et observa rapidement les alentours. Au loin Mr Candeliere aidait une femme à se relever. Près de la porte, le chien de la maison faisait ses murs sur un tapis, avec pendant encore de sa gueule un bout de tissus à motif en forme de pizza. Assis sur les marches de l'escalier, Mme Teiera reposait sa tête contre l'épaule de Le Drôle, elle semblait exténuée. Tout en haut, dans le couloir qui séparait les deux parties de la maison, Kremlin faisait les cent pas, jettant des coups d'oeil inquiet sur tous les côtés.

Lorsque Louis leva la tête, il aperçut une poêle qui se balançait, accrochée au lustre. Le garçon ne se demanda pas comment était-elle arrivée là. Quelqu'un qu'il n'avait pas encore vu remplissait toutes ses pensées.

Il fit un sourire à Tazza avant de se diriger vers la mère du petit garçon. Une fois arriver à sa hauteur, la nourrice de William releva la tête et le scruta un court instant pour laisser un masque de soulagement quand elle le reconnut.

- Où est-il ? demanda Louis dans un souffle.
- Je sais pas... la dernière fois que je l'ai vu, il était dans sa chambre, murmura Mme Teiera.
- Fait vite, s'il te plait... supplia Le Drôle en se levant. Élise pourrait bien le tuer.

En entendant ses mots, le jeune homme aux cheveux chatains compris que celui qui lui faisait face était de leur côté. Louis hocha frénétiquement la tête, il devait le protéger à tout pris. Mme Teiera et son compagnon le laissèrent passer et le garçon habillé de jaune put gravir les escaliers quatre à quatre sans se préoccuper des bonnes manières.

Arrivé en haut des marches marbrées, Elmo Orolorgio le prit dans ses bras.

- Dépêche toi, je t'en prie.

A peine cette phrase dite que le plus vieux lacha Louis et le poussa gentillement dans le couloir situé à sa droite. Le jeune homme se mit à courir sans jeter un regard en arrière. Il devait le retrouver. Il devait le retrouver avant Élise.

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Une heure plus tôt
Dans la chambre de William

- On ne peut pas les laisser entrer ! répétait Kremlin.
- On dirait des diables ! riait Tazza.
- C'est la fin du monde... se lamentait Mr Candeliere.
- William, que faisons nous ? demanda Mme Teiera en s'approchant de ce dernier.

Le maître des lieux, lui, ne faisait point attention à ce qui l'entourait. Trop occupé à caresser les délicats pétales de sa rose et à se remémorer ses souvenirs avec celui qu'il aimait, le jeune homme aux yeux de glace n'écoutait pas le vacarme des habitants de la maison. Il esquissa un sourire attendri lorsqu'il réimagina la joie dans les yeux de Louis quand il avait découverte la bibliothèque.

- William ?

Il se tourna vers son majordome qui le regardait insistant, puis vers Kremlin qui fronçait les sourcils. Enfin, il posa ses yeux sur sa nourrice qui l'observait d'un oeil inquiet.

- Laissez les rentrer.
- Quoi ?! Mais William... s'exclama Mr Orolorgio en s'approchant du jeune homme.
- Elmo, soupira lassement ce dernier.
- Ils essayent d'ouvrir la porte avec un bélier ! fit Mme Abito en se précipitant a l'intérieur de la chambre.

Le plus jeune de la pièce -à l'exception de Tazza- répéta sa demande en ajoutant que s'ils ne faisaient rien la belle porte qui constituait la principale entrée serait bientôt détruite.

- Mais... Et Louis ? murmura Adryan Candeliere d'une telle façon que l'on pouvait croire que son monde s'écroulait autour de lui.
- Nous savons tous les deux qu'il ne reviendra pas. Ses personnes veulent me tuer ? Aucun problème...
- William ! protesta Kremlin.
- Ma raison de vivre est partie ! Alors, rien ne me retient ici, ajouta le jeune homme avant d'embrasser sa rose.

Si jamais, celui qu'il avait aimé revenait, cette fleur couleur du sang serait à lui. A cette pensée, le coeur, que William croyait de pierre, se réchauffa dans sa poitrine.

- S'il vous plaît... fit le maître des lieux en regardant tour à tour ceux qui l'avaient servit depuis tant d'années.

Un à un, les habitants de la maison quittèrent la chambre. Mme Teiera fut la dernière. Avant de partir, elle jetta tout de même un regard triste au garçon qu'elle avait élevé comme son fils. Il fixait tranquillement le ciel noir depuis sa fenêtre, le dos appuyé contre l'encadrement de bois, assis sur le rebord avec le pot d'où fleurissait la rose de sa mère posé sur ses genoux. Dans la lumière de la lune, il était magnifique.

La dame aux cheveux grisonnants imprénia cette image dans sa tête. Elle avait peur de ne plus le revoir. Louis... revient... pensa-t-elle avant de refermer doucement la porte de la chambre.

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Dans un couloir,
A trois endroits différents
de la maison

Élise marchait avec une idée bien précise de ce qu'elle allait faire. Le seul problème c'était le lieu où se cachait le monstre qui avait prit le coeur de SON Louis. Elle tourna au détour d'un couloir avant de se rabattre contre le mur. Qu'est-ce qu'il faisait la ? Il devait être a Venise !

La jeune fille blonde eut alors une pensée diabolique. C'était lui qui allait le conduire jusqu'à sa proie.

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Anna marchait tranquillement, mettant un pied devant l'autre. Le dénouement de l'histoire touchait presque à sa fin. Bientôt, ce sera a elle d'intervenir.

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Louis marchait avec un air inquiet sur le visage. Celui qu'il aimait n'était pas dans sa chambre. Où pouvait-il bien être ? Le jeune homme s'arrêta à une intersection et ferma les yeux pour se calmer. Il devait faire confiance à son instant.

Laissant ses pas le guider dans la maison, le garçon arriva rapidement devant une porte qu'il connaissait particulièrement bien. Il l'ouvrit, le coeur battant, la respiration saccadait, et entra dans sa chambre.

Il aperçut alors le jeune homme occupait toutes ses pensées.

- William, murmura-t-il au moment où ce dernier se retournait et qu'un bruit fracassant déchirait le silence de la maison.

Le Beau et la Bête [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant