Le Beau et la Bête [BxB]

27: De nouveau ensemble

Une douce lumière caressait le visage de William. L'endroit où il était allongé était doux et chaleureux. Il entendait vaguement une voix l'appeler calmement. Le jeune homme la connaissait, il en était persuadé.

Il voulait ouvrir les yeux mais quelque chose au fond de lui l'en empêchait. Il était tellement bien !

- William... il fait beau aujourd'hui, je t'ai apporté un bouquet de roses rouges hier, j'espère qu'il te plait...

La voix lui sembla alors plus proche, plus distincte. Envoûtante, elle arriva à faire ouvrir les yeux du jeune homme à moitié endormi. Pas très loin de lui, il apercevait une forme légèrement floue près d'un carré lumineux. Probablement une fenêtre.

La forme bougeait et William eut l'impression que la voix provenait d'elle. Il tourna doucement la tête et en eut la confirmation. Mise à part la forme et lui, la pièce était vide. Il se retourna vers la fenêtre.

La personne -qui lui semblait bien plus nette- avait brusquement arrêté de parler. C'était un garçon, aux cheveux chatains, aux yeux noisette. Un grand sourire illuminait son visage angélique.

- Louis ? demanda le plus vieux d'une voix rauque qu'il ne connaissait pas.
- William ! s'exclama le garçon en s'approchant. Comment tu vas ? Tu veux de l'eau ?

Il s'était assis et avait commencé à remplir un verre en tournant de tant en tant ses beaux yeux clairs vers le jeune homme allongé.

- Je t'aime... murmura ce dernier avant de ressombrer dans un sommeil profond.

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Louis était frustré. Vraiment frustré.

William venait juste de se réveiller qu'il se rendormait déjà !

D'habitude, le plus jeune était patient mais la... il le voulait maintenant !

Il fixa le visage paisible de celui qu'il aimait puis le verre d'eau qu'il tenait dans la main. Il hésita un instant mais préféra le boire plutôt que de le renverser sur la tête de l'endormi. Il reposa le verre sur la petite table qui touchait le lit d'hôpital et se coucha contre William, écoutant les battements réguliers de son coeur.

Un long silence occupait la chambre d'hôpital, seulement entrecoupé du bip sonore d'une machine et du tic tac incessant de la pendule accrochée à l'un des murs blancs. 18h 46.

Quand 19h sonnera, l'heure des visites se terminera et Louis sera contraint de partir. Cependant, ce dernier voulait rester ici, de peur que William ne se réveille une deuxième fois.

Il était hors de question pour le jeune homme de louper ce moment ! Il en rêvait la nuit, l'imaginait en cours, le jouait dans ses pensées lors de ses venues à l'hôpital. À chaque fois, William battait lentement des paupières, ouvrait légèrement la bouche à la manière d'une fleur au matin et demandait à le voir.

Louis ferma les yeux, un sourire aux lèvres, et se rejoua une fois de plus, le réveil de celui qu'il aimait. Et comme d'habitude, ses souvenirs reprenaient le dessus et il se remémora les événements qui s'étaient déroulés trois mois plus tôt.

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Une semaine plus tard

Louis quitta son dernier cours au pas de course. Comme chaque soir, direction l'hôpital. Le soir où William s'était pratiquement réveillé, le jeune homme aux cheveux chatains s'était endormi contre lui et les médecins ne l'avaient pas viré du bâtiment, à son grand bonheur. Le lendemain, ils avaient affirmé que le plus vieux se réveillerait bientôt.

Louis avait essayé de négocier avec son père pour rester auprès de celui qui faisait battre son coeur mais il avait été intransigeant sur la question. Le garçon devait donc se dépêcher pour aller le voir à la fin de ses cours.

Essayant d'aller le plus vite possible, le jeune adolescent slalomait entre les habitants de Venise et les diverses étales qui bordaient parfois le Pô. Il s'arrêta net devant un grand bâtiment blanc. Entrant dans l'hôpital, il se dirigea vers les escaliers. Il connaissait désormais le chemin par coeur et aurait pu le faire en fermant les yeux. Monter les trente-deux marches menant au premier étage, s'avancer pendant une demi-douzaine de minutes et ouvrir la porte numéro huit.

Louis entra dans la pièce, sans frapper et referma derrière lui. À l'exception de William, il n'y avait personne. Ce dernier semblait plus agité que la veille et le plus jeune s'assit à côté de lui tout en prenant sa main, espérant le calmer. Ce qui marcha au grand soulagement du garçon.

Quelques minutes plus tard, toujours silencieux, Louis eut envie de tenter quelque chose. Il releva sa main dans laquelle il tenait celle de William et l'embrassa à la manière d'une sujet devant son prince.

- Qu'est-ce que tu fais ? demanda une voix rauque.
- C'est pas du tout ce que tu crois ! s'exclama le garçon en lâchant brusquement la main du plus vieux.

Ses yeux noisette, avec un air coupable, croisèrent ceux couleur glace de William. Il affichait un petit sourire attendri que Louis trouva adorable. Il se sentit fondre sous le regard de celui qu'il aimait. Et puis il réalisa.

- Tu es réveillé !
- Il faut croire, fit malicieusement le garçon aux cheveux noirs.

Le plus jeune le fixa avec de gros yeux.

- Tu sais que j'ai attendu pendant trois mois le temps que tu te réveilles et qu'est-ce que monsieur fait ? Il se réveille pour me dire "Je t'aime" et se rendort juste après.

Suite à sa déclaration il lui tourna le dos sous le regard ébahi de William qui ne comprenait pas ce qui lui arrivait.

- Tu boudes ? demanda-t-il ahuri.
- Oui.

Comment se faire pardonner de quelque chose dont il ne se souvenait pas ? Après réflexion, le plus vieux l'enlaça par derrière et enfouit sa tête dans son épaule.

- Pardon ?

Un grognement lui répondit.

- Au lieu de me faire la tête, si tu me racontais ce qu'il s'est passé ?

Louis se retourna vers lui, les joues gonflées. Comment pouvait-il ne pas arriver à lui en vouloir ?

Quelques minutes plus tard, William était au courant de tous les petits détails de son arrivée à l'hôpital. Ce qui s'était passé après  qu'Élise lui ait tiré dessus, comment elle était tombée de son balcon, l'aide d'Anna qui l'avait soigné et veillé jusqu'à ce qu'il reçoive les meilleurs soins...

- Et puis, chaque jour je venais te raconter...

Avant qu'il est pu finir sa phrase, William embrassa Louis, le faisant se taire dans son long discours.

- Je t'aime, murmura le blessé.

Le plus jeune le fixa en souriant avant de l'embrasser à nouveau.

Ce n'était pas comme ça que Louis avait imaginé le réveil de William mais la réalité lui plaisait beaucoup.

Fin...