chap 75: Echos

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Et personne ne me chante de berceuse

Et personne ne me force à fermer les yeux

Alors j'ouvre grand la fenêtre

Et je t'appelle par delà le ciel

- Echoes (Pink Floyd)

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Beth sourit face la mine déconfite de son frère à son entrée. Elle s'avança dans la pièce, balançant son long manteau de fourrure sur Pietro.

- Va le poser dans ma chambre.

- Eh ! Je suis pas ton ch-

- Fais ce qu'elle te dit, ordonna Henryk, ne détachant pas une seule seconde son regard de celui de sa soeur.

Pietro ne rétorqua pas mais sortit de la pièce en ruminant.

La sorcière s'assit à l'autre bout de la table, ne portant aucune importance aux trois regards haineux posés sur elle. Elle sortit sa pipe et l'alluma avec sa baguette.

Les jambes croisées, elle regarda le groupe qui lui faisait face.

- Vous faites une belle brochette d'idiots.

- Qu'est-ce que tu fais là ?, siffla Henryk. Je ne t'ai pas invité.

- Je te rappelle que c'est le manoir familial, j'ai donc le droit de venir quand je le souhaite. Ce n'est pas de ma faute si tu as décidé d'habiter dedans.

Henryk regarda sa soeur avec un tel dégout que cela fit rire la brune.

- Jak się masz Alexis? minęło dużo czasu. (Comment vas-tu Alexis ? Cela fait longtemps)

- Za mało, répondit l'homme obèse. (Pas assez)

La sorcière soupira.

- Eh bien, déjà que ce manoir est plus froid qu'un goulag en temps normal, vous n'aidez pas à réchauffer l'atmosphère...

- Ferme-la.

Beth regarda sa montre et grimaça.

Elle allait devoir les occuper pendant encore dix minutes ; c'était le temps nécessaire à Sirius pour récupérer Mia. Enfin, elle l'espérait.

Non... Elle devait croire en lui. Jamais elle n'avait vu une telle bravoure chez quelqu'un. Ses sentiments pour Mia devaient être intenses.

Alors pourquoi n'arrivait-elle pas à lire l'avenir du jeune homme ? Elle ne voyait rien. Qu'un simple vide.

- Tu sais que tu ne peux plus rien faire, remarqua Henryk. J'ai brisé son esprit, tu ne peux plus la sauver.

Le coeur de Beth s'arrêta de battre un instant.

- Tu ne pourras jamais la sauver. Elle est bonne pour la casse.

Les trois camarades rigolèrent.

La sorcière plissa les lèvres.

- Tu ne connais pas Mia, elle ne se laissera pas faire.

- Mia ? Ce n'est plus qu'une poupée sans âme, elle n'est plus bonne qu'à obéir à nos ordres.

- C'est ta nièce !, s'emporta Beth en frappant sa main sur la table.

Henryk partit dans un fou rire.

- Tu pensais vraiment que j'allais y aller doucement car c'est ma nièce ? Ce n'est qu'un monstre, elle ne mérite pas de considération humaine.

Beth allait répliquer lorsqu'un cri inhumain retentit.

Le Reflet de l'IllusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant