Chapitre 16 - Au revoir

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Le retour au quartier général du bataillon se fit dans un silence morbide. Beaucoup trop d'événements à digérer pour de simples nouvelles recrues qui venaient à peine d'intégrer officiellement ce corps de l'armée.

Entre la trahison de leur camarade de promotion ; Annie, la soi-disant brèche dans le mur en vu de l'apparition des titans, les villages dévastés qui ne ressemblent plus qu'à de vulgaire cimetière, la découverte d'un autre titan qui est Ymir mais par dessus tout, la mort de leur camarade, frère d'arme et surtout ami : Marco Bott.

Certes, ils avaient vu la mort près d'eux. Certains l'avaient même frôlé, mais tous avait réussi à la battre. Tout le petit groupe d'amis de la 104 ème brigade d'entraînement était encore soudé jusqu'alors, jusqu'à la mort de Marco. Ils venaient tous de perdre un ami.

Le plus affecté dans cette tragédie fut Jean. Il considérait Marco comme son meilleur ami, son frère. Ils avaient passé les trois ans d'entraînement ensemble à se soutenir et se comprendre.

Marco disait de Jean qu'il n'était pas fort, ce pourquoi il comprenait les faiblesses des autres et savait diriger un groupe. Il disait de son ami qu'il avait l'âme d'un leader.

La vie était faite d'injustice. Et ça, ils venaient tous de le comprendre.

Marco était un jeune homme bon. Toujours à l'écoute des autres. Des qu'il pouvait, il aidait son prochain. Il faisait passer le bien-être collectif avant le sien. Lui aussi avait l'âme d'un leader. Ayant la faculté d'avoir une vision globale sur les situations les plus critiques, il savait quoi faire et quand. Il était aimé de tous. Serviable, aimable et extrêmement gentil.

Pourtant. La vie lui a été ôtée bien trop tôt.

Et ça, ses camarades ne l'acceptaient pas. Comment un être aussi bon a pu partir avant les plus mauvais? Comme quoi, les meilleurs partent en premier n'est-ce pas...

Jean qui n'avait pas parlé du trajet, ni même lorsqu'il ramena et dessella son cheval dans les écuries du bataillon. Son regard était vide et il ne cessait de regarder par terre.

Ronni n'était pas spécialement proche de Marco mais ils étaient amis. Elle savait ô combien il comptait pour Jean. C'est pour quoi, en sortant des écuries, elle attrapa Jean qui la regardait sans expression.

Elle avait de la peine de voir son ami si triste. Elle le regardait, le dévisageait de haut en bas, avant d'enrouler ses bras au tour de Jean. Ce dernier fut surpris d'un contact humain avant de reconnaître le haut de la tête de son amie. Il resserra à son tour ses bras autour du cou de Ronni, étant bien plus grande qu'elle.

La chaleur qu'elle lui apportait. Le soutien qu'elle lui transmettait lui fit un bien fou. Il n'avait pas besoin de parler, il voulait juste être seul pour faire son deuil. Mais il ne refusait pas l'affection qu'elle pouvait lui donner.

Il enfouit son visage dans la nuque de la jeune brune, essayant de cacher les larmes qui coulaient sans son autorisation. L'odeur naturelle de Ronni lui rappela qu'il n'était pas seul dans cette épreuve.

De l'autre côté des écuries. Hansi et Livaï n'avaient pas non plus digéré la perte de leurs compagnons. Nanaba et Mike avaient péri au combat, pour protéger les nouvelles recrues. Ils s'étaient sacrifiés pour la survie des jeunes gens. Donnant leurs maximums pour les préserver d'une mort horrible.

Malgré leurs expériences et leurs anciennetés, les deux vétérans avaient toutefois une mine décomposée. Du moins Hansi. Livaï quant à lui arborait son éternel masque impassible. Mais ses yeux le trahissait.

Il croisa les deux jeunes gens les bras dans l'autre. En temps normal, il aurait fait une remarque, surtout quand il s'agissait de Ronni mais il savait pourquoi cette embrassade. Il savait qu'ils venaient de perdre leur premier proche camarade. Il savait ce que c'était car lui aussi avait vécu ça. Beaucoup trop de fois même.

PLUS QUE TOUT (LivaixOC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant