Silent & The Black Sky MC. (T1) - Terminée

27

Luhan

Je n'ai que très peu de souvenirs de ma vie d'avant le Commando d'Elite des Forces Spéciales. Des visages inconnu, des paysages parfois ou même des bribes de mon enfance qui reviennent en flash quand je fais quelque chose. Comme la fois où j'ai fait tomber ma tasse de café au salon de tatouage et que j'ai entendu la voix de mon père me gronder, je n'ai pas vu son visage dans mes souvenirs mais le rire presque forcé de ma mère s'est bientôt incrusté dans mon esprit.

Maintenant que je suis prostrée sur le sol, le dos calé contre le sofa et une cigarette jouant entre mes doigts, je suis assaillit de souvenirs qui reviennent d'un coup comme un putain de boomerang qui m'éclaterait le nez a une vitesse affolante parce que je ne l'aurais pas vu revenir.

Je revois tout, mon père, ma mère. Leurs absences répétées et mes séjours plus ou moins long chez tante Lila, la cousine de mon père. Tout est revenu d'un coup, dès que j'ai lu son nom dans le dossier marron qui semble me narguer depuis la table basse. Énervée, je le balaie d'un coup de main et regarde hébétée les feuilles voleter quelques secondes puis retomber dans un bruissement sur le parquet.

- Arrête de te miner... murmure Hugo.

- Tu ne sais rien ! Crachai-je. Il va peter un plomb.

Je me lève et allume ma cigarette abîmée tout en faisant les cents pas, j'ai le cœur qui tambourine dans ma poitrine à un rythme beaucoup trop élevé. J'ai qu'une seule envie : prendre mes clics et mes claques et foutre le camp de cette maison. Partir loin, loin de toute cette putain d'histoire digne d'une série télévisée, me casser de ce bled merdique et recommencer une nouvelle vie loin d'ici.
J'ai essayé de partir tout à l'heure, Hugo m'en a empêchée. D'un simple mot il a réussit à me convaincre de rester. « Silent ». Le problème c'est que même s'il est la raison pour laquelle je veux rester, il est aussi celle pour laquelle je devrais partir.
Je n'ai pas le droit de rester ici à le consoler pour le meurtre de ses parents qui a été ordonné par Tony.

Parce que la personne qui lui a ôtée sa famille, celui qui à appuyé sur la gâchette et lui a prit sa voix en prenant la vie de ses deux parents, c'est mon père.

Emilio Diaz.

Petite je me suis toujours demandé ce que faisait mes parents pour vivre, maintenant je le sais. Parce que j'ai fait le même métier qu'eux.

Mes parents étaient des tueurs à gages. Ils bossaient au sein de C.E.F.S. Finalement, ce n'est pas un hasard si le Commando m'a sauvée la vie. Ils me connaissaient déjà.

Je ferme brièvement les yeux, j'ai l'estomac au bord des lèvres, je viens de comprendre que non seulement ils m'ont manipulée à maintes reprises mais... ils connaissaient toute ma vie et l'ont façonnée de telles manières que je devienne le soldat parfait pour eux.

- Comment tu as su ? Demandai-je. Diaz est un nom répandu de ce côté des Etats-Unis.

- Sixx savait tout de toi via ses recherches. Et à voir ta tête quand tu as lu le dossier, cela rendait évident votre lien de parenté. Dit-il en haussant les épaules.

Je marmonne un bref « ouais, t'es pas si con. » auquel il se marre puis il se lève et part dans la cuisine de laquelle il reviens quelques instants plus tard avec deux nouvelles bières.

- Merci. Dis-je en prenant celle qu'il me tend.

Il hoche la tête puis entreprend de rouler un joint avant de me le tendre une fois allumé.

- À toi l'honneur, tu en as bien besoin.

Je le remercie d'un bref sourire et tire une grande latte du parfait cône entre mes lèvres.

- Tu l'aimes pas vrai ?

Je relève les yeux vers Le Brun qui me fixe d'un air sérieux, sa question à rompu le silence qui s'était installé depuis plusieurs minutes.

- Bien sûr. Dis-je lentement. Je donnerai ma vie pour Silent si cela lui permettait d'être sur cette foutue planète ne serait-ce qu'une minute de plus.

- Tu es une femme bien, Luhan.

- Tu en doutais ? Demandai-he en penchant la tête sur le côté.

- Pas vraiment. J'ai toujours su que tu avais quelques choses de spécial. Sans arriver à mettre le doigt dessus.

Il secoue la tête lentement et ses yeux rencontre à nouveau les miens.

- Il t'aime comme un fou. T'es la meilleure chose qui lui est arrivé depuis toujours. Il... il a besoin de toi, Luhan. T'es comme... comme une drogue. Qu'importe ce que tu pourras faire, ou dire... rien ne pourra jamais vous séparer je crois. Je sais que ça parait cucul dit comme ça mais c'est la vérité. Vous êtes comme deux pièces d'un puzzle qui sont faites pour vivre ensemble. Ne le laisse pas tomber.

J'ai la gorge serrée, les larmes aux yeux. Entendre ça de la part du meilleur ami de celui qu'on aime... de celui qu'il considère comme son frère...

- Dis-lui. Tu verras bien comment il réagit. Et si ça part en vrille, bats-toi pour lui. Bats-toi pour ce que tu veux.

Il hoche une dernière fois la tête puis se lève et une fois devant moi se penche pour déposer un baiser sur ma tempe.

- Ca ira ma belle. Chuchote Hugo avant de me presser l'épaule et de se diriger d'un pas lourd vers sa chambre.

Je dépose le joint à peine consommé dans le cendrier puis ramasse les feuilles du dossier et les ranges dans l'ordre dans lequel elles se trouvaient, puis je le dépose sur la table basse et rejoint à mon tour ma chambre.

A l'intérieur de la chambre, la lumière de la table de chevet est allumée, Silent est assis sur le matelas, le dos contre la tête de lit, les bras sur les genoux, le regard dans le vide. Il ne tourne pas la tête vers moi quand j'entre dans la pièce, ni même lorsque je m'assois près de lui. Sa voix est dure lorsqu'il ouvre enfin la bouche après quelques instants de silence pesant.

- Ton père a tué mes parents.

Ses mots semblent résonner dans la chambre, ils résonnent dans ma tête.

- Oui. Finis je par dire

Je vois son visage se contracter, ses muscles se tendre puis il lâche un profond soupire.

- Je savais qui étaient tes parents.

- Quoi ?!

Mon exclamation n'a pas été un murmure mais bel et bien un cri de stupeur. Comment a-t-il pu me cacher ça ?

- Je le savais depuis que j'ai su qui tu étais... Sixx me l'avait dit... je... je pensais que tu étais au courant.

Il se passe la main sur le visage puis son regard rencontre le mien, il semble perdu, désolé aussi.

- Je n'avais pas vraiment réalisé que c'était ton père tout à l'heure puis je vous ai entendu parler avec Hugo...

- Tu... tu veux.. que je partes ?

Putain, les mots ont eu un mal fou à sortir. J'ai tellement peur qu'il acquiesce et que je doive m'en aller, le quitter...

- Non ! Répond-il vivement. Bordel... je... je t'aime bébé. C'est.. c'est un putain de cauchemar de savoir ça sur nos familles mais.. je supporterai pas de te perdre ok ?

J'acquiesce sans un mot et me rapproche de lui.

- Tu vas vouloir te venger... murmuré-je

Il hoche la tête lentement.

- Ton père n'a fait que son boulot. Et puis... maintenant qu'il est mort je peux plus faire grand chose.

J'accuse le coup. J'ignorai que mon père était décédé mais j'aurais dû m'en douter... un agent du C.E.F.S de son niveau...

- Bebe, il est mort en voulant te protéger.

- On en parlera plus tard, dis-je d'une voix sèche. On a autre chose a gérer pour le moment. Donc.. Tony ?

- Il sera bientôt six pieds sous terre. Dit-il d'une voix lugubre.