Silent & The Black Sky MC. (T1) - Terminée

20-2

Silent

Adossé à ma Harley, je fume tranquillement attendant mon client. Je ne suis pas vraiment à l'aise ici, entouré par ses usines désaffectées. Le ciel est gris, comme s'il allait pleuvoir mais il fait chaud comme un jour d'orage. Les bâtiments sont orangés par la rouille, je peux apercevoir quelques rats d'où je me trouve. Soit ce client à la flippe de ce qu'il s'apprête à me demander de faire, soit c'est un mafieux et dans ce cas deuxième cas plus que plausible, j'ai intérêt de me méfier.

Une grosse voiture noire aux vitre teintées s'arrête à quelques mètres de moi. Je soupire, c'est bel et bien des mafieux, reste plus qu'à savoir si ce n'est pas une famille de cinglés. Je décolle mon cul de ma bécane et balance mon mégot avant de rejoindre la voiture. La vitre arrière descend à mon approche et j'aperçois le type assis sur le siège. Il a le teint mate, des yeux sombres et froid.

- Montez, Monsieur James.

C'est une famille de mafieux très puissante, autrement, il ne saurait pas comment je m'appelle réellement. Néanmoins, je ne reconnais pas ces types, je devrais pourtant.

Je monte dans la caisse, le cuir blanc est immaculé, l'intérieur sent le propre avec une touche de cigare, celui qu'est entrain de fumer le patriarche de la famille assis en face de moi. Là, encore, je ne remet pas son visage. Impossible de dire qui il est. Un silence de plomb règne dans l'habitacle, un silence pesant qui me dérange, ce qui est quand même ironique. Le vieux prends tout son temps pour terminer son cigare, le regard fixé sur moi détaillant chacun des tatouages qui recouvrent mes bras.

- Ravi de vous rencontrez, Monsieur James. Dit-il enfin, d'une voix rocailleuse et qui inspire la méfiance.

J'hoche brièvement la tête, tout ceux qui me contact savent que je ne prononce pas un mot, pas question d'ouvrir la bouche devant ce type. Je croise les bras, attendant patiemment la suite.

- Nous allons faire un tour. Vous n'y voyez pas d'inconvénient ? Dit-il avec un petit sourire

Merde. Ça craint vraiment là ! Toutefois, je ne dis rien et la voiture démarre lentement.

Nous roulons dix minutes, peut-être plus je n'en sais rien, le silence est toujours omniprésent et j'ai presque envie de parler pour alléger l'ambiance glaçante qui règne. Enfin, la voiture s'arrête et un des bras droit du vieux ouvre la porte. Je sors en dernier, accompagné du regard froid du bras droit. Merde, je flipperai presque devant sa gueule abîmé. Il tourne la tête devant mon regard insistant et je remarque qu'il lui manque une oreille. Une punition de mafieux je suppose...

- Merci pour le colis. Lance une voix

Je relève brusquement la tête. Cette fois je suis dans la merde. Les mafieux se sont éloignés, et cinq types aussi flippants les uns que les autres m'entourent, armes aux poings.

- Je crois que vous vous demandez qui je suis n'est-ce pas monsieur James ? Lance un type avec une moustache

Il s'avance, réajustant sur costard et fais signe aux autres de baisser leurs armes.

- Allons, allons, on se détends. On est là, uniquement pour discuter. Je me présente, Freddy Cook.

Je me répète ce nom inlassablement dans ma tête tout en fixant sa main tendue vers moi. Freddy Cook. Le président du Commando d'Elites des Forces Spéciales en personne. Cette fois, c'est bien ma veine tiens ! Je n'ai aucune arme sur moi, je pensais que c'était juste un entretien banal comme j'en ai eu des centaines de fois. Quel abruti je suis ! J'aurais dû me douter que ces connards allaient vouloir me parler ou pire, me tuer.

Il décide enfin de baisser sa main avec un bref haussement d'épaule et ouvre la bouche à nouveau :

- Mademoiselle Luhan se porte-t-elle bien ?