Heart or reason 2

7 KYLE

Le départ est annoncé, mon adversaire a l'air plus coriace que celui de la dernière fois. Et vu l'état de mes mains de ses derniers jours, je ne suis pas confiant. Je lui donne le premier coup mais sa riposte m'étourdi pendant plusieurs secondes. Je recule pour reprendre mes esprits et pouvoir lui rendre un coup bien plus puissant grâce à l'élan. Mon poing percute sa joue et une giclé de sang atterri sur le sol.

Les coups fusent, autant que les poings que les pieds. Les gens hurlent notre nom à tour de rôle. Mon corps me fait déjà mal, je n'arrive plus à me redresser entièrement. Et quand je lui donne le dernier coup, je souffle un bon coup. La victoire est à moi. Le combat a duré trop longtemps pour moi, j'ai l'impression que ça fait une heure que mon adversaire et moi se foutons sur la gueule. La dernière fois au bout de 15 minutes c'était fini.

A peine, je descends du ring qu'un autre commence. Je file aux vestiaires mais soudainement, je me fais attraper par derrière, un bras m'enroule la gorge et me serre jusqu'à couper ma respiration. Je me débats avec le peu de force qui me reste, avec toute la douleur que je ressens. Un autre gars s'avance vers moi et me fait face.

- La prochaine fois que tu combats avec lui... en fait, non. La prochaine fois que tu combats, tu as intérêt de perdre sinon je te fais ta fête, tu as bien compris ?

Je suis incapable de répondre, j'ai besoin de respirer. Mais bordel, c'est qui ce type ? Je ne l'ai jamais vu. Petit à petit, je me sens partir. Alors qu'il me dégage pour que je reprenne enfin de l'air, je m'écroule sur le sol. Et là, je ressens tous les coups de pieds que le groupe de mecs autour de moi me balancent. La douleur me fait gémir, comme si mes côtes se brisaient une par une. Mes yeux se ferment et je me retrouve très vite dans le noir le plus total.

***

- Bonjour Monsieur Owens. Comment allez-vous ?, me demande une voix inconnue alors que mes paupières ont du mal à s'ouvrir.

- Bonjour, dis-je la voix basse. Je suis où ?

- A l'hôpital de Berkeley. Je suis l'infirmière qui vous prend en charge. Votre père va venir vous chercher.

- C'est mon beau père, pas mon père.

- Ah pardon. Votre beau père.

- Pourquoi l'avez-vous appelé ?

- On avait besoin de renseignements. C'est la personne à contacter dans votre dossier.

- Ok, fais-je en me redressant difficilement. Il arrive quand ?

- On ne sait pas, il a dit en fin de journée. Vous devez rester encore un peu avec nous avant de sortir. Le médecin doit passer.

Je souffle par agacement mais acquiesce. Elle n'y est pour rien cette pauvre femme. Je repense à ce qui s'est passé hier soir quand la douleur se réveille. Ce groupe de mec m'a complètement achevé. Je ne sais pas comment j'ai atterri ici et je n'ai pas envie de savoir, je veux juste sortir. Alors j'espère que James ne va pas tarder.

- Vous savez pourquoi vous êtes là ? Vous vous rappelez de votre soirée ?

- Oui je m'en rappelle, je n'ai pas de perte de mémoire, ne vous inquiétez pas.

- La douleur si vous deviez l'évaluer, vous diriez qu'elle est comment ?

- Intense, très intense, mais ça prouve que je suis encore en vie, ce n'est pas un soucis. Allez vous occuper des patients qui ont besoin de votre aide.

Je me lève du lit avec la douleur qui demeurent, comme si on ne cessait de me frapper dans les côtes. Je sens le bandage qu'on m'a mis tout au autour parce qu'instinctivement, ma main se pose où le mal me lance.