Heart or reason 2

20 KYLE

Je suis devant la maison et à ma grande surprise, la voiture d'Ivy y est garée. Bordel qu'est ce   qu'elle fout là ? Je sors mon portable de ma poche et je réalise que je devrais le regarder plus souvent, j'ai environs 15 messages d'Ivy et de James et trois appels. Putain, et s'il s'est passé quelque chose de grave ? Je me dépêche d'ouvrir la porte, James est assis sur le comptoir de la cuisine.

- Qu'est ce qu'Ivy fout ici ? Il s'est passé quelque chose ?, dis-je l'air inquiet, à bout de souffle.

- Non mais tu devrais faire davantage attention à ton portable, il te sert à quoi franchement ? Vu l'heure qu'il est je suppose qu'elle s'est endormie. Je n'ai pas été voir je t'avoue.

- Elle ne m'avait rien dit je ne pouvais pas deviner.

- C'était une surprise.

Je me mets à culpabiliser quand j'entends le mot surprise. J'ai comme le sentiment qu'il me reproche en plus de ne pas faire assez attention à elle. Il a sûrement raison. Alors que je m'avance vers les escaliers, James m'interrompe :

- Kyle, qu'est ce que tu as fait encore ? Pourquoi tes mains sont si... amochées ? Tu t'es encore battu ?, se lève-t-il de la chaise furieux.

- Oh ça va, ce n'est pas le moment, je dois aller la voir.

Étonnement, il ne bronche pas, il se contente de porter les mains à son visage, d'un geste désespéré. Je monte les escaliers et ouvre doucement la porte pour éviter de la réveiller. En effet, elle dort, paisiblement. Du moins, elle en à tout l'air.

Je me demande si c'est une bonne idée que je reste ici. Je devrais profiter qu'elle dorme pour m'éclipser. Je sais pertinemment qu'elle va me harceler de questions pour savoir où j'étais et ce que je faisais. Surtout quand, comme James, elle aura remarqué les marques sur mes poings, pour une fois que je n'ai pas laissé mon adversaire toucher à mon visage. Il n'a que mes poings qui ont pris ce soir, normal.

Puis je la regarde et renonce, je ne peux pas partir, c'est au dessus de mes forces. Quelque chose a changé dans ma chambre. Je regarde tout autour de moi, c'est quoi de ça ? Alors c'est ça la surprise. Je regarde attentivement la guirlande allumée au dessus de sa tête. Plusieurs photos de nous y sont accrochées. Je souris quand je vois celles qu'elle a choisi. Une étagère sur le coté de mon lit m'attire l'œil sur le cadre. Une photo d'elle, bordel, elle l'a vraiment bien choisi, elle est magnifique, comme toujours, mais c'est celle que je préfère dans son portable. Je souris de plus belle. Deux voitures entourent celle-ci. Une ancienne Cadillac et Mustang. Elle sait à quel point j'aime les belles voitures. C'est là que je m'arrête sur l'énorme cadre derrière moi : la route 66. Un rêve que je compte bien réaliser...avec elle. Toutes ces petites attentions me font sourire, je n'arrive pas à croire qu'elle est pris autant de temps pour moi, décorer ma chambre alors que c'est le dernier de mes soucis. C'est ce que j'aime chez elle. Elle me porte tellement d'intérêt, même pour les choses les plus insignifiante de ma vie.

James a raison, je devrais faire plus attention. Autant qu'elle. J'ai pensé à elle pendant mon combat, je ne peux pas faire autrement. Mais ce n'est pas ce dont elle a besoin elle, je le sais.

Je file dans la salle de bain, sans faire de bruit, jetant un dernier coup d'œil aux œuvres qu'elle a ajouté dans ma chambre. Je décile de prendre une douche, j'en ai besoin. Je prie pour ne pas la réveiller, quand je suis enfin prêt à me mettre au lit, elle dort encore. Ce qui me rassure, je ne suis pas prêt pour une engueulade, parce que franchement, elle me pend au nez et je ne peux pas lui en vouloir. Je me glisse sous les draps et me colle à elle, elle est brûlante. Elle bouge légèrement en soupirant mais ne se réveille pas pour autant. Je ne trouve pas le sommeil, incapable de penser à autre chose que le tournant qu'a pris ma vie. Est-ce que je mérite tout ça ? Est-ce que je la mérite ? Je me mets à douter sur notre relation car je suis persuadé que mon  bonheur n'est pas partagé. Elle ne peut pas être heureuse, elle, avec un type comme moi. Je le suis néfaste et pourtant, ça ne m'empêche pas de continuer. Je ne peux pas la quitter, c'est elle qui doit le faire...