Chapitre 1

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Le grand portail se déroulait lentement sous mes yeux en même temps que ma voiture s'apprêtait à s'engager à l'intérieur du grand bâtiment. Parmis les quatre autres voitures, je gare vigoureusement celle-ci en m'assurant qu'il y ait la distance acquise entre mes bagnoles.

À mon poignet, les aiguilles de ma montre indiquent 23h 42. En me dirigeant vers les portes d'entrée de ma maison, je m'interromps près d'un arbre, me permettant un moment de silence et de calme. J'observe le portail par lequel je suis entrée se refermer automatiquement pendant que j'allume une cigarette. J'entreprends des mouvements alternés en retirant, puis en superposant de nouveau la cigarette entre mes lèvres en finxant les alentours.

Le vent est frais, et s'immisce dans mes cheveux. C'est si calme que mes oreilles en viennent à bourdonner. J'entends quelques voitures passer dans les rues voisines de temps en temps, ou des chats huler leur manque d'habitation.

La tâche de café sur ma veste cependant, me ramène aux événements de la journée. Cette idiote de Caroline a détruit un smocking à plus de deux milliers de dollars, et Jean, des dossiers sur lesquels j'avais mis des heures à travailler.

Je jette un dernier coup d'œil à la verdure m'entourant tout en laissant tomber le mégot de ma cigarette à même le sol, avant de l'écraser de mon pied. Mes pas résonnent sur l'herbe pendant que je rejoins enfin les portes. Je tape habilement le mot de passe d'entrée à la gauche de celle-ci, et quelques secondes plus tard, le temps que l'authentification s'achève, les portes souvrent dans un bruit sourd, pendant que l'appareil clignote.

D'un simple coup sur l'interrupteur, le hall s'illumine presque cinématiquement. Les portes derrière moi se referment pendant que je me dirige vers le canapé afin de retirer mes chaussures. Lorsque je me baisse pour retirer la première, quelque chose au coin de la pièce qui semble animé attire mon attention.

Sous la couverture d'une table sur laquelle sont entreposés des objets de valeurs, dépasse une espèce de mèche de cheveux châtaigne qui disparaît sous le tissu lorsque je l'appercois. Je relève la tête, abandonnant ma paire, et me lève doucement, intriguée.

Tout en marchant lentement vers la table, je saisis un trophée en argent dans l'armoire en chemin, et m'en approche dangereusement. Plus je m'avance et plus les gémissements que j'entends s'accentuent. Une fois au chevet de la table, je relève ma main pour prendre de l'élan, puis soulève violemment la table, l'éjectant jusqu'au milieu de la pièce.

Les effets en verre qu'il y avait à sa surface s'écrasent au sol dans un bruit de verre brisé et s'éparpillent dans toute la pièce. Sous mon nez, une jeune femme recroquevillée sur elle-même et tremblante se tient.

Lorsqu'elle relève la tête vers moi et aperçoit le trophée que je tiens fermement, elle se lève difficilement mais précipitamment, accourant vers la cuisine alors que je la poursuis. Elle prend de l'avance sur moi et fouille rapidement les premiers tiroirs qui s'offrent à elle dans lesquels elle trouve un énorme couteau de boucher dont elle s'empare fermement, le dirigeant dans ma direction.

Je m'arrête lorsque son arme pointe directement sur mon visage.

-Oula, doucement, je murmure en levant les mains, en signe de paix.

-Pose cette chose, dit-elle en m'indiquant le trophée de son arme.

Tout en gardant une main levée, et sans la lâcher du regard, je me baisse et pose le trophée sur le sol. Je lève alors à nouveau les mains au ciel en faisant des pas discrets vers elle.

-Écoute, si tu me donnes cette arme, personne ne sera blessé, d'accord ? Essaie-je difficilement de paraître tendre.

Alors que je pensais l'avoir amadoué pendant qu'elle baissait son arme, elle la relève brusquement à nouveau, le bout pointant directement sur ma gorge, à quelques centimètres.

J'aperçois ses jambes trembler, elle tient difficilement et s'aide de son autre main pour se maintenir au plan de travail.

-Si vous vous approchez, c'est vous qui serez blessée, dit-elle de sa voix tremblante, toujours en pointant son arme vers moi.

Ses yeux verts se plantent dans les miens. Elle n'est pas confiante, pas le moins du monde, et elle le cache très mal. Elle essaiera sûrement de me mettre un coup aléatoire en espérant qu'il m'assome et s'enfuira en courant.

-Écoute, je n'ai pas toute la nuit, et même si c'était le cas, je n'aurai pas la patience. Alors donne-moi cette arme et je te laisserai partir.

Mes mots semblent la convaincre et elle se met à m'étudier du regard, tentant de déceler ne serait-ce qu'une once de mensonge.

-Vous me laisserez vraiment partir ? M'interroge-t-elle en murmurant.

-Bien sûr.

Elle baisse sa garde et dépose après mon affirmation, le couteau sur le plan de travail sans me quitter du regard. Je m'écarte alors, la laissant passer, ce qu'elle fait tout en me regardant, en prenant une distance de précaution. Elle s'avance vers la porte sans me lâcher du regard, puis, dans un moment d'inattention, alors qu'elle jete un regard à la porte verrouillée, j'accours vers elle et lui mets un coup de pied puissant dans les mollets.

Elle s'effondre sur place, son menton heurtant violemment le carrelage de la cuisine pendant que je me rue sur son dos pour amasser ses bras à l'arrière de son corps. D'une main, je les tiens, et de l'autre je défais ma cravate avec laquelle je noue ses poignets, en serrant assez pour être sûre qu'elle ne puisse pas s'en détacher.

Je la retourne alors à même le sol, en la tenant par ses vêtements pour apercevoir son visage. Celui-ci est tâché de quelques goûtes de sang et recouvert de cicatrices et de saleté. Ses yeux embués de larmes et emplis de terreur me fixent et son torse se lève et se baisse au rythme de sa respiration haletante.

Je suis au dessus d'elle, tirant sur le tissu de sa robe pour la relever légèrement, attendant qu'elle dise quelque chose. Un gémissement de douleur lui échappe lorsque je la pousse à nouveau contre le sol, y écrasant ses mains nouées.

-Je vous en prie, détachez moi. Ça fait mal, dit-t-elle en appuyant ses supplications par un autre gémissement. Je vous en supplie.

Je me redresse, puis me baisse à nouveau pour la soulever, et la redresser sur le sol. Je la tiens par ses vêtements, dans le dos, et mets une pression pour la faire marcher.

-Je vous en supplie, je.. je ne peux pas..

Elle encre une dernière fois son regard dans le mien avant de s'effondrer dans mes bras, le corps complètement vidé de ses forces.

Before i fall into your arms [gxg]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant