Before i fall into your arms [gxg]

Chapitre 12

/!\ Les définitions des mots de langue(s) étrangère(s) (Espagnol ou Anglais) seront dorénavant à la fin du chapitre.

Trois ans que je ne l'avais plus vu. Il avait disparu des radars depuis l'incident. Pas à la télé, dans les journaux, pas un seul message de sa part. Il s'était comme évaporé dans le vent. Je n'ai pas eu de problèmes avec la police par la suite, donc j'ai supposé qu'il n'avait même pas pris la peine de porter plainte après notre altercation.

Sarah, je l'ai souvent vue elle. Lorsque je passais très rarement dans la rue où se trouvait le Dunkin' Donut dans lequel elle travaille, je l'apercevais à l'arrière de son comptoir, servant les clients qui prenaient plaisir à lui faire les yeux doux.

Je ne tardais jamais à cet endroit : Christophe garait la voiture dans un coin isolé et allait chercher ma commande. Ça avait été ma routine habituelle pendant un certain moment jusqu'à ce que mes allées retour au travail se transforme en retours sans allées. Je ne m'y rendais qu'une fois par semaine, j'achevais le boulot depuis mon bureau personnel dans ma propre maison.

Évidemment, l'ambiance était différente. Là j'étais seule, le silence était si perçant que mes oreilles en venaient à produire des bruits-fantômes. Certaines personnes pourraient penser que je préfère être seule, et que c'était la raison pour laquelle je travaillais depuis mon bureau calme. Mais la réalité est que je ne supporte pas les foules, encore moins être interrompue en plein travail -ce qui ne manque pas, là bas.

Dernièrement, la maison n'est plus si paisible qu'elle en a l'habitude. Les femmes de ménage passent à présent cinq fois par semaine pour nettoyer. Elles viennent très tôt le matin, et quitte les lieux avant même que Katherine n'aie le temps d'ouvrir les yeux.

Sa chambre à elle se fait nettoyer tous les 3 jours, mais Katherine a elle-même pour devoir de la garder propre et ordonnée, mais ça, elle le faisait sans même que je n'en fasse un ordre. C'était une qualité chez elle : cette habitude de tout garder propre.

J'ai remarqué les blessures sur ses jambes dont les traces s'atténuent avec le temps. Ils ne semblaient pas vouloir quitter les lieux cependant, mais au moins bientôt, ils ne seraient plus si lisible qu'ils le sont encore à présent. Je me sens presque honteuse lorsque je revois cette pommade et les anti-douleurs que le médecin avait prescrits pour Katherine et que j'avais gardés quelque part dans ma chambre sans jamais les lui faire administrer. Peut-être aurait-elle pu traverser cette période de cicatrisation plus facilement.

Lorsqu'elle était arrivée, ses blessures étaient encore fraîches, surtout les plus visibles. Comme si, quelques heures avant même que je ne les vois, elle avait été battue. Elle était si désespérée de fuire qu'elle n'hésita pas à en rajouter en se mutilant les cuisses.

Logan était là lui aussi. Cet immonde fis-de-pute qui infecte ma maison de sa présence. Je me trouve incapable de le regarder dans les yeux sans qu'il reflète l'image de cet homme que j'exécrais le plus au monde. Je vois en lui les traits de ce père qui n'en est pas un.

Je me suis isolée dans ma chambre toute la journée du onze février et celles qui suivies. Je ne voulais pas les croiser ; ni elle, ni lui. J'éprouvais encore un sentiment de rage inexpliquée après ce baiser si innatendu. Et je suis effrayée ; effrayée à l'idée que si je l'exprime, je ne puisse jamais m'arrêter.

Le troisième anniversaire qui passe et j'ai l'impression de vieillir sans le faire. Rien ne change depuis trois ans. Une routine macabre s'est installée en moi, et je ne peux m'en détacher. Mon âme est si jeune et en même temps si vieille.

C'était censé être une journée calme encore cette année, jusqu'à ce que Katherine décide d'agir le plus stupidement possible. La journée s'est ensuite déroulée normalement, du moins c'est ce que j'en ai pensé. Mais il fallait qu'il arrive autre chose. Ce baiser n'était pas suffisant, l'univers voulait s'acharner contre moi et m'a envoyé mon frère.