Chapitre 17

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Ça faisait environ huit jours qu'Ember quittait la maison à plusieurs reprises. C'était étonnant pour tout le monde : Katherine, Logan. Ils pensaient qu'elle se rendait au travail et ne cherchait pas plus loin, l'idée qu'elle leur laisse la grande maison luxueuse autant de fois les rendant heureux. Du moins, Logan. Katherine, elle, était moins rassurée en l'absence d'Ember. Certes, elle la détestait -du moins c'est ce qu'elle se disait, et malgré l'agressivité dont elle a toujours fait preuve, elle se sentait en sécurité à ses côtés.

Dernièrement, cette dernière ne l'a pas une seule fois touchée. Elle lui jetait de temps en temps des regards brefs, mais c'étaient tout. Elle ne lui adressait jamais la parole, comme si Katherine n'était qu'un fantôme dans cette maison. Elle ignorait pourquoi cette derrière autorisait encore leur présence dans la maison. Elle semblait tenir beaucoup à sa solitude, et pourtant elle ne les met pas à la porte. Peut-être que Logan n'a pas d'appartement ? Se demandait-elle. Mais en même temps, ils ont l'air si riches. Comment un homme qui s'habille de vêtements aussi chers, peut manquer d'argent pour un trois-pièces ?

Cependant, malgré ses questionnements, Katherine était rassurée et heureuse qu'Ember ne mette pas Logan à la porte. Parce qu'elle savait pertinemment que si Logan avait à partir, il l'entraînerait sûrement avec lui. Et elle préférait cette endroit. Là au moins, elle savait où elle était, elle était nourrie, logée, habillée et le tout gratuitement. Certes, elle n'avait toujours pas la réelle raison pour laquelle elle était encore là, mais elle évitait de chercher. À présent, tout allait bien dans sa vie -enfin presque. Après six ans d'enfer, elle avait enfin de l'espoir : elle était jeune, allait bientôt retrouver ses parents, et si jamais Logan devenait tendre avec le temps, peut-être envisager quelque chose de plus sérieux et de moins opportuniste. Certains instants de réflexion la faisait imaginer sa vie toute tracée. Ce traumatisme derrière elle. Elle rêvait de fonder une famille, d'avoir des enfants qu'elle chérira tout comme ses parents la chérissent.

-Pourquoi c'est toi qui m'ouvre ?

Katherine était debout devant la porte, frottant ses yeux après avoir été interrompue dans son sommeil. Elle portait une chemise de nuit blanche qui s'achevait aux cuisses. Il était aux alentours de trois heures du matin, et Ember venait seulement de rentrer.

-J'ai entendu un bip pendant plusieurs minutes, j'ai pensé que vous aviez du mal à rentrer alors je suis venue.

-Tu n'as pas le droit de.. de descendre de ta chambre toute seule, je te l'ai déjà dit.

Elle avait les yeux mi-clos, et la voix faible. Ce n'est que lorsqu'elle traversa l'embrasure de la grande porte métallique que la forte senteur d'alcool parvint aux narines de Katherine. Elle recula sous l'effet de la surprise.

Ce n'était pas la première fois qu'Ember rentrait ivre chez elle cette semaine. Mais c'était la première fois qu'elle avait du mal à ouvrir la porte. En même temps, elle s'était littéralement buté la gueule ce soir-là.

Elle se tenait au mur, le bras tendu et la main contre celui-ci. La tête baissée, elle tentait de rassembler toutes ses forces pour ne pas vomir avant d'avoir monté les escaliers. Parfois, elle se maudissait vraiment d'avoir renoncé à installer un ascenseur.

Elle était honteuse que Katherine la voit dans cet état de faiblesse ; elle se redressa, et se dirigea vers les escaliers. Mais à peine avait-elle fait quelques pas de plus qu'elle s'effondra sur le sol du hall. Katherine accouru vers elle et tenta de l'aider à se redresser mais Ember frappa sa main avant même qu'il y ait un contact.

-Ne me touche pas, souffla-t-elle sans la regarder.

Elle se leva de nouveau, et se retourna doucement vers Katherine.

Before i fall into your arms [gxg]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant