Chapitre 25

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Tout semblait parfait. Presque trop beau pour être vrai.

Ember caresse mes cheveux alors que je garde la tête sur ses ces cuisses. De l'index, elle repousse ses lunettes de vue sur son nez en fixant toujours l'écran de son téléphone. C'était juste ça.

Elle, dans son pyjama large, son téléphone dans la main gauche et sa main droite dans mes cheveux et moi, dans mes sous vêtements, les yeux rivés sur son visage. Pendant quelques instants, elle semble très -trop- concentrée. Comme à présent.

J'observe méticuleusement ses traits ; ses lèvres charnues, sa mâchoire carrée, ses yeux... ses yeux si sombres. Ses cheveux quant à eux, sont paresseusement attachés à l'arrière de sa nuque. Lisses, noirs, courts, à la forme et aux mesures disproportionnées. Quelques mèches sont dispersées de part et d'autre et de son visage, ébouriffées.

-Tu vas continuer de me regarder pendant longtemps ? M'interroge Ember sur un ton ironique sans quitter des yeux son écran.

Un petit sourire vient se creuser dans le coin de ses lèvres. Je sens mes joues chauffer alors que je détourne précipitamment le regard. Lorsque je me suis réveillée, elle était déjà occupée sur son téléphone. La première chose à laquelle j'ai pensé, c'était au fait qu'au moins cette fois-là, elle n'était pas partie avant que je ne me réveille ; ça ne peut être que bon signe. À ma grande surprise, lorsqu'elle s'est rendue compte de mon éveil, elle a tapoté ses jambes comme pour m'y inviter.

Depuis un moment déjà, j'enroule une de mes mèches de cheveux autour de mon doigt alors que les siens me caressent. De temps en temps, sa peau frôle ma joue et c'est comme si elle me touchait pour la première fois, à chaque fois. J'abandonne, je récidive : je risque de nouveau un regard dans sa direction avant de me rendre compte qu'elle me regardait déjà.

Ses mèches sombres et ébouriffés retombent de chaque côté de son visage. Avec ses lunettes, son charme ne fait que s'accentuer. Je ne suis pas capable de distinguer son expression ; elle me regarde, le visage vide d'expression. Ce n'est que quelques secondes plus tard que je me rends compte que ses doigts se sont immobilisés. J'observe ses yeux qui restent figés sur moi. Ses yeux si foncés et si profonds..

-Quelqu'un frappe à la porte.

Ah. Je me redresse sur le lit et elle se lève.

-Je reviens.

J'aquiesce et sors du lit. J'entreprends de me brosser les cheveux après avoir rapidement enfilé une robe simple. Je me tiens devant le grand miroir posé contre le mur et sépare les mèches ondulées et entremêlées de mes cheveux avant de passer la brosse entre elles. Je remarque les tâches rouges sur mon cou et l'espace d'un instant, je ressens un petit picotement agréable dans le ventre. Les évènements de la veille me reviennent et je caresse du bout des doigts les traces du passage d'Ember.

-Mais tu te fous de ma gueule, toi ?

La voix d'Ember me parvient étonnamment malgré la grande distance qu'il y a entre la porte d'entrée et ma chambre. Alors soit elle a crié très fort, soit elle vient de le faire dans le jardin. Je me précipite à la fenêtre et me penche en avant, du mieux que je peux avant d'apercevoir deux voitures de police.

Sans penser davantage, je m'élance sur les escaliers et quelques instant plus tard, je suis devant une scène incompréhensible.

-Si vous renoncez à ce droit, tout ce que vous direz pourra être et sera utilisé contre vous devant une cour de justice.

-Tu l'as déjà dit ça, gros con.

-Mademoiselle Ember, vos invectives ne feront que vous condamner davantage.

Before i fall into your arms [gxg]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant