Changement [Romanogers]

Chapitre 4

Dévorant les frites sur sa petite table, Natasha revivait. Ca faisait tellement du bien de manger un peu. Ca lui faisait tellement de bien de se sentir rassasié. Si elle continuait, son ventre allait exploser. Mais elle s'en fichait un peu, en fait. Elle avait tellement eu faim qu'elle ne pourrait jamais s'arrêter de manger. Ca changeait du pain qu'elle avait l'habitude de manger matin, midi et soir.

- Il faudra une septième commande où tu t'es enfin décidé à t'arrêter de manger ? demanda Steve assis en face d'elle, amusé.

Natasha avala avec difficulté la trop grosse quantité de frites qu'elle avait fourré dans sa bouche.

- C'est déjà la septième ? J'ai l'impression que c'est la première ! s'exclama Natasha en écarquillant les yeux.

- Si tu continues comme ça, tes bras seront aussi gros que les miens, ricana gentiment Steve en la fixant à l'autre bout de la table.

Natasha secoua la tête en ricanant. Elle n'avait pas vraiment l'habitude de rire, ni même de sourire. Au KGB, elle avait vécu entourée de robot, de gens n'affichant aucune expression humaine sur leur visage. Natasha n'avait pas l'habitude de rire aux éclats, mais elle adorait déjà le faire. La voir sourire était bien plus beau que de voir son visage impassible. Son vingtième anniversaire était peut-être fini, mais il avait été le meilleur de toute son existence, elle en était certaine.

- Alors, où est-ce que tu m'emmènes ? demanda Natasha en se replaçant sur sa chaise, prête à entendre la réponse du blondinet en face d'elle.

- Dans mon pays, en Amérique. Tu vas t'y plaire, tu verras, souria Steve.

Natasha fit la grimace et mangea une frite avant de reprendre :

- L'Amérique ? répéta la jeune fille.

Le sourire de Steve disparu.

- Tu n'aimes pas ? demanda précipitemment Steve, paniqué.

- J'y suis déjà aller pour plusieurs missions, c'est pour ça que je parle couramment l'américain.

- Et alors ? T'as pas aimé le pays ?

- Puisque je suis dehors, autant profiter, annonça Natasha en haussant les épaules.

Steve inclina sa tête sur le côté, faisant comprendre à Natasha qu'il ne la comprenait pas très bien.

- Je ne te suis pas trop Nat...

- J'ai besoin de voir de nouveaux pays, déclara sérieusement Natasha.

Les muscles du blond se tendirent un instant. Natasha se demanda ce qui pouvait tant le préoccuper. Personne n'osa reprendre la parole, et un silence pesant roda un instant autour des deux nouveaux amis.

- Qu'est-ce que tu veux visiter ? finit par demander l'américain.

- La France, l'Italie, l'Allemagne... N'importe où mais j'ai besoin de respirer un peu, ou l'air de Russie va finir par me tuer... soupira la jeune femme et baissant la tête sur le côté.

Steve approcha sa tête de celle de Natasha, de manière à réduire un peu la distance entre eux dont la table en était la cause.

- On commencera par la France, puis par l'Italie... On ira où tu voudras, et dès que t'en auras marre, on rentrera en Amérique, murmura Steve, heureux.

Natasha, qui jusqu'à maintenant fixait l'angle de la table, remonta son regard pour venir le planter dans celui de Steve. Elle le fixa intensément, pouvant exploser de joie à tout moment.

- Je pense que j'en aurai jamais marre... lui confia-t-elle en se mordant la lèvre inférieure.

- Alors on ne rentrera probablement jamais, souria Steve.

Natasha fixa Steve en souriant, n'en revenant toujours pas. Elle allait sortir de cet air Russe qui, elle en était sûre, aurait finit par l'étouffer. Elle ne savait pas de quoi allait être fait demain et bizarrement, ça ne lui faisait pas peur. Ca l'intriguait plus que ça ne l'effrayait. Elle allait enfin, après vingt d'existence, se sentir bel et bien vivante.

Elle croqua encore ses frites à pleine bouche pendant que Steve reprenait sa place initiale, réinstaurant de la distence entre eux deux.

- Alors, on pars quand ? finit par demander l'ex espionne russe, déjà impatiente.

- On va s'arrêter pour finir la nuit. Et demain, ton voyage commencera, annonça Steve.

Il était tellement gentil. Trop même. Trop pour Natasha. Elle n'avait jamais rencontré quelqu'un de gentil, quelqu'un qui prenderait soin d'elle comme il le faisait. Elle ne savait toujours pas pourquoi elle semblait si importante aux yeux de Steve, mais elle n'y prêtait plus vraiment attention. Elle attendrait d'en savoir la cause. Ce qui comptait maintenant, c'était qu'elle n'était plus seule. Elle avait enfin un ami sur qui compter. Elle se sentait enfin vivante et aimée.

- Notre voyage commencera, rectifia Natasha en insistant sur le "notre".