Un monstre. Voilà ce qu'elle était. Du moins, ce qu'elle pensait être.
- Nat je sais que tout...
- Non tu ne sais pas ! J'en ai marre de devoir faire comme si rien de tous ça ne s'était jamais passé ! J'ai tellement de sang sur les mains Steve, tu n'as même pas idée, avoua Natasha en haussant le ton.
Elle était à bout. Elle en avait marre, marre de tout. Marre de devoir faire comme si tout allait bien alors qu'en fait, rien n'allait. Elle broyait du noir et n'arrivait jamais à cesser de penser à toutes ces choses qu'elle avait commise dan son passé.
Steve passa une main dans ses cheveux, perplexe.
- Je ne veux pas savoir ce que tu as fais avant. C'est ton passé et je ne te forcerai jamais à m'en parler. Mais je sais quand même que s'il y a bien une personne de vraiment humaine sur cette terre, c'est toi, déclara Steve d'un ton autoritaire.
Natasha le fixa longuement, abasourdie. Peu à peu, sa colère redescendait et elle parvint assez vite à se calmer.
- Je ne suis pas humaine Steve. J'ai tué trop de gens pour espérer pouvoir l'être un jour.
- Natalia à tué plein de gens. Natasha n'est qu'une jeune fille ayant garder son âme d'enfant, innocente et sensible.
Un couteau en plein coeur. C'était cette sensation que Natasha redoutait le plus. Mais cette fois, elle n'avait pas pu fuir. Steve lui avait avoué toute la vérité, dans le plus grand des calmes. Parce qu'il avait raison, Natasha était bien différente de Natalia. Natalia était encore au KGB, sûrement encore en train de comettre des horreurs. Mais Natasha, quand à elle, n'était qu'une fille désirant avoir une vie normale. Une fille qui, au fond, rêvait de pouvoir vivre une enfance toutes rose, avec des arcs-en-ciels et des licornes à volonté. C'était quelqu'un de sensible et de vulnérable, son âme pouvant se casser comme du verre sur le sol à tous moment. Et contrairement à Natalia, Natasha avait enfin le droit de vivre une véritable vie. Une vie sans arme, sans combat, sans sang et sans cauchemars.
- J'ai peur que toi aussi tu me vois comme un monstre, lui avoua-t-elle alors que lentement, une larme salée coula le long de sa joue.
Steve ouvrit ses bras, et Natasha vint s'y blottir dans la seconde qui suivait. Pleurant toutes les larmes de son corps, elle ne s'arrêtait plus. Toutes les larmes qui avaient dû couler il y a déjà bien longtemps pouvait enfin s'échapper. Et espérons qu'en même temps, la souffrance de Natasha puisse s'en aller un peu.
- Je te promets que tu seras toujours la petite fille qui veut découvrir le monde à mes yeux. Et je suis toujours honnête, précisa Steve en esquissant un petit rictus en coin.
Natasha esquissa un léger sourire, toujours dans les bras du blondinet. Elle aimait s'y blottir, elle se sentait tellement bien contre lui qu'elle pourrait y rester toute sa vie. Contre lui, elle se sentait vraiment vivante. Elle n'avait pas l'impression d'être un fantôme sans âme et sans coeur. Steve était le seul qui croyait en elle, et elle lui serait à jamais reconnaissante.
Fermant les yeux pour profiter du moment, Natasha sursauta lorsqu'elle sentit délicatement les lèvres de Steve se poser contre son front. La chaleur que dégageait si ardemment Steve lui réchauffait le coeur.
Doucement, Natasha approcha sa main dangereusement de celle du jeune homme. Natasha tentait d'établir ce contact qui, en temps normal, l'effrayait. Doucemenent, sa main froide entra en contact avec celle de Steve. Comme à chaque contact, la peau de Steve était chaude. Tellement chaude que Natasha frissonna. Leurs doigts s'entrelacèrent délicatement et la jeune femme put y sentir toute la délicatesse du monde. Steve savait que le contact physique délicat n'était pas le point fort de Natasha, et il faisait de son mieux pour ne pas l'effrayer.
- Steve ? demanda Natasha, finissant par briser le silence.
Elle leva doucement la tête vers lui, toujours blottie contre lui et leurs doigts toujours enlacés. Steve bougea légerement et baissa la tête pour regarder Natasha dans les yeux.
- Oui ? demanda-t-il simplement.
Natasha se mordit la lèvre inférieure, nerveuse. Puis, après un bref silence, elle se décida enfin à prendre la parole.
- J'ai entendu, lui susura-t-elle d'une petite voix.
Steve eu un bref mouvement de recul, ne comprenant pas de quoi elle parlait. Il fixa longuement Natasha de ses yeux bleus scintillants. Voyant qu'il ne comprenait toujours pas malgré le regard insistant de Natasha, elle reprit :
- Hier soir. Je ne dormais pas quand tu l'as dis, continua-t-elle.
Steve sembla se figer un instant. Ses yeux descendirent en direction du sol. Gêné, il n'osa même pas nier. De toute façon, il ne voulait pas mentir. Il ne mentait jamais. Mais Natasha ne pouvait s'empêcher de se dire que ce type ne savait pas ce qu'il disait, qu'il ne connaissait pas l'amour, le vrai. Qu'il ne savait pas ce que ça faisait d'être vraiment amoureux de quelqu'un.
Mais après tout, Natasha ne savait pas non plus. Elle ne connaissait même pas la véritable signification du mot amour. Mais même si c'était loin d'être une experte en la matière, elle était quasiment sûre qu'on ne tombait pas amoureux si facilement, ça ne marchait pas comme ça.
- Tu sais que je suis un très mauvais menteur, lui fit-il remarquer, un sourire un coin.
Il n'avait pas nié. Elle n'avait pas rêvé. La jeune femme russe n'en croyait pas ses yeux, elle ne pouvait pas y croire. Alors quelqu'un l'aimait ? Qu'avait-elle de si particulier pour qu'on l'aime ?
— Mais tu m'aimes comme une amie pas vrai ? demanda Natasha d'une voix hésitante.
Steve esquissa un rictus.
— J'en ai beaucoup des amis, Nat. Mais jusqu'à maintenant, il n'y a qu'avec toi que j'ai fuis. Alors pour moi, ça veut dire que...
Natasha se dépêcha de le faire taire en déposant une main sur la bouche de Steve. Elle avait trop peur de le voir prononcer ses mots. Elle ne voulait pas l'entendre, pas lorsque ces mots lui étaient destinés.
— Ne dis rien Steve. Je ne mérite pas de l'entendre.
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Changement [Romanogers]
FanficOn ne peut pas modifier le présent, mais on peut changer le passé. La petite Natalia commençait à étouffer entre les quatres murs du KGB. Elle rêvait de voir le monde, d'effacer toutes les horreurs qu'elle avait commise autrefois. Et à sa grande sur...