Le temps passait à la vitesse de l'éclair. Tout allait trop vite, tout était trop court. Si elle avait pu, Natasha aurait arrêté le temps. En trois semaines, ils avaient déjà eu le temps de visiter la Pologne, l'Allemagne, le Luxembourg et maintenant, ils s'attaquaient même à la France. Natasha n'avait cessé d'en prendre plein les yeux, elle qui d'habitude n'était jamais intéressée. La Pologne était un pays vraiment mignon et acceuillant. L'Allemagne était un pays jovial, lumineux et magnifique, de même pour le Luxembourg. Mais de tous ceux qu'elle avait visité, elle préférait de loin la France. Elle n'y était que depuis hier, mais ce qu'elle avait vu était déjà magnifique. La tour Effeil donnait une magnifique vue sur la ville, et elle ne parlait même pas de la nourriture de Paris... C'était tellement délicieux que jamais elle ne s'en lasserait. Depuis trois semaines, Steve se contentait de lui montrer le monde, de lui apprendre ce qu'il savait déjà. Il était patient et compréhensif, et Natasha avait maintenant une entière confiance en lui.
- A quoi est-ce que tu penses ? lui demanda Steve en souriant, assis en face d'elle.
- A nous, se contenta de répondre Natasha en observant le paysage qui s'offrait à elle.
Assis sur une table d'un restaurant extérieur, ils se reposaient un peu. Autour de Natasha, plusieurs enfants couraient en riant aux éclats. Trois enfants, exactement. L'un semblait plus grand que les autres, mais n'était tout de même pas plus haut que trois pommes. Natasha s'appuya contre son coude, observant en souriant les gosses qui jouaient paisiblement. Steve les regarda aussi, le regard apaisé. L'un des trois petits mômes percuta le bout de la chaise de Natasha en ricanant. Il parut un peu déboussolé, mais à en voir son sourire il ne paraissait pas traumatisé.
- Tu ne t'es pas fait mal ? lui demanda Natasha en se baissant un peu à sa hauteur.
Le petit secoua la tête et se frotta les yeux.
- Est-ce que t'es une princesse ? lui demanda le petit d'une petite voix, l'air émerveillé.
Natasha ricana gentiment, dévoilant sa belle dentition.
- Tu trouves que je ressemble à une princesse ?
- Bah oui, toutes les princesses sont jolies comme toi. Et en plus, t'as un prince charmant ! s'exclama le petit en pointant Steve du doigt.
Steve sourit tendrement, amusé. Natasha tourna la tête vers l'intéressé et le regarda en souriant. C'était son prince charmant. La jeune femme se tourna une dernière fois vers le petit et lui chatouilla sa petite joue du bout des doigts.
- Si tous les princes charmants sont idiots comme lui, alors tu as raison, c'en est un, aquiesça la jeune femme en souriant.
Le jeune garçon gloussa et observa ses deux amis du coin de l'oeil.
- Mes frères m'attendent. Salut ! souria le petit en lui faisant un bref geste de la main avant de rejoindre ses frères qui l'attendaient quelques mètres plus loin.
- Je suis vraiment idiot ? la questionna Steve en croisant ses bras contre sa poitrine.
- T'as même pas idée... se contenta de répondre la rousse en lui faisant un petit clin d'oeil.
Les rires des enfants recommencèrent à raisonner autour d'eux. Ces rires qui comblaient Natasha de bonheur. De son plus jeune âge, elle avait toujours adoré les enfants. Ils semblaient si innocents, si gentils... C'était ça qu'elle avait toujours aimé chez les gosses. Ils avaient quelque chose de plus que les adultes : ils étaient encore plein d'espoir. Pour les gosses, la cruauté, la trahison et le sang n'existaient pas. Il n'y avait que l'amour, le bonheur et l'espoir. Mais c'est en regardant ces trois enfants que la chute ne fut que plus rude. C'était comme si une main de fer s'introduisait dans son coeur et l'arrachait sans aucun scrupule. Natasha ne pourra jamais avoir d'enfant. Jamais personne ne l'appelera maman.
***
La fin de journée n'avait été que plus dure. Natasha entendait en boucle les rires des enfants dans sa tête. Si ça continuait, elle allait exploser. S'asseillant sur le lit de sa chambre d'hotel, elle tenta tant bien que mal d'oublier qu'elle n'aurait jamais de "mini-Natasha".
- Est-ce que ça va ? Tu n'as pas dis un seul mot cet après-midi... demanda steve en soupirant.
Il s'assit à côté d'elle et déposa une main sur sa cuisse, comme pour lui montrer qu'il était là, prêt à l'écouter. Natasha soupira longuement avant de baisser la tête, épuisée. Elle devait lui en parler. Si elle ne le faisait pas maintenant, elle ne trouverait jamais la force de le faire plus tard.
- Il faut que je te dise quelque chose... dit-elle d'une petite voix, alors qu'elle sentit des larmes lui monter aux yeux.
La main posé sur sa cuisse, Steve put sentir les muscles de Natasha se tendre. Il hocha la tête, indiquant qu'il l'écoutait. Elle se tut un moment, rassemblant le peu de force qu'il restait sur ses frêles épaules.
- Tu sais, l'enfant qui nous a parlé ce matin, commença-t-elle en avalant difficilement sa salive.
- Oui ? demanda-t-il, perplexe.
- Et bien... il n'a fait que me rappeler une chose horrible... continua la jeune femme en étouffant un sanglot et en fermant les yeux.
Luttant pour ne pas éclater à tous moment, elle se mordit la lèvre inférieure tellement fort qu'elle pu sentir une goute de sang lui couler dans la bouche. Un goût amer se répendit dans sa bouche, aussi amer que ce qu'elle s'apprêtait à dire. Elle aurait voulu arrêter le temps, éclater en sanglot et revenir avant que cette discussion ne commence. Mais c'était trop tard, elle ne pouvait plus reculer. Elle devait lui dire, et maintenant.
- Je suis stérile Steve.
Elle avait lâcher ça comme on lâche un papier usé dans la poubelle. Elle avait lâcher ça sans oser le regarder dans les yeux, de peur de voir sa réaction. Elle savait très bien qu'en lui disant ça, la vie qu'il espérait un jour avoir avec elle venait de perdre tous son sens. Mais c'était comme ça, aussi cruel et amer soit-il. C'était comme ça et malheuresement, ni lui ni elle ne pouvait changer ça.
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Changement [Romanogers]
FanfictionOn ne peut pas modifier le présent, mais on peut changer le passé. La petite Natalia commençait à étouffer entre les quatres murs du KGB. Elle rêvait de voir le monde, d'effacer toutes les horreurs qu'elle avait commise autrefois. Et à sa grande sur...