Chapitre 9

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La journée avait été longue. La Russie était un pays bien loin de la France, et en conséquent Natasha devrait patienter un peu avant de pouvoir se détendre complètement. Pour l'instant, elle devait se contenter de passer la journée dans une voiture, avec Steve.

Avec Steve. Cela n'arrangeait rien.

Aujourd'hui, il avait réussit à détendre un peu la tension qui s'était instauré à l'hôtel. Mais juste un peu. Il n'avait pas reparlé de ce sujet sensible après que Natasha lui ai interdit de prononcer ces mots si difficiles à entendre. Il n'avait pas abordé le sujet et c'était mieux pour tout le monde, au risque de provoquer une guerre. Parce que même si ça paraissait ridicule, Natasha était prête à l'écorcher vivant s'il désobéissait et prononçait ces mots là.

L'hôtel qui se tenait juste devant eux semblait assez accueillant. Natasha et Steve entrèrent à l'intérieur.

— Assis-toi là et attends moi ici, ordonna Steve en indiquant les quelques chaises positionnées dans l'angle.

— Qu'est-ce que tu veux faire encore ? demanda Natasha, sentant qu'il y avait anguille sous roche.

— Assis-toi et ferme là, tu verras bien.

Natasha décida d'obéir, devinant que c'était perdu d'avance. Steve avait beau se plaindre de l'entêtement de Natasha, il était un bon cas également. Natasha ne rechigna donc pas et s'assit sur une des chaises. Elle observa Steve qui était déjà loin. Il s'avançait vers la dame de l'accueil. Ils semblèrent échanger quelques mots, et Steve sortit ensuite plusieurs billets de son porte feuille. En échange de la monnaie, la dame lui donna plusieurs clés, qui étaient sûrement celle de leur chambre pour ce soir. Après ça, Steve revint enfin vers Natasha, un sourire scotché au visage. Natasha se leva d'un bond.

— Alors ? demanda précipitamment la rousse, voulant savoir pourquoi Steve tenait tant à ce qu'elle reste assise sur une chaise.

Steve lui jeta une clé et, par chance, Natasha savait utilisé ses réflexes quand il le fallait. Elle saisit donc la clé que Steve lui avait lancé, le regard interrogateur.

— Chambres séparées pour ce soir, lui dit-il en lui montrant sa clé à lui.

Natasha resta silencieuse un instant. Elle ne s'y attendait pas du tout. Peut-être l'avait-elle vexé ce matin, en lui empêchant de lui dire qu'il l'aimait de vive voix. Pourtant, il n'avait pas l'air si mal que ça. Actuellement, il semblait sourire, fier de son coup.

— Pourquoi ça ? demanda Natasha, essayant tant bien que mal de cacher son désemparement.

— J'ai peur de prendre trop de place dans le lit, avoua Steve.

Natasha leva les yeux au ciel.

— Je t'ai déjà dis que ce n'était pas ta faute si je n'arrivais pas à dormir, soupira Natasha.

— On dirait que la petite Natasha voulait dormir avec Steve... lança le blondinet en faisant une moue avec sa bouche.

Natasha lui tappa l'épaule, gênée. Elle détourna le regard et secoua la tête.

— N'importe quoi, nia-t-elle même si elle savait parfaitement qu'il avait raison.

Steve ricana un instant avant d'emprunter les escaliers jusqu'à leur étage, suivit de près par Natasha. Heureusement, Steve avait penser à prendre des chambres côtes à côtes. C'était déjà ça.

— C'est là que nos chemins se séparent, annonça Steve ironiquement en dévérouillant la serrure de sa chambre.

— Je suis prête à parier que de ma chambre, je pourrais entendre tes pleurnichages parce que tu n'auras pas mes bras autour de toi, lâcha Natasha en croisant les bras sur sa poitrine, s'appuyant légèrement contre le mur du couloir.

Elle marquait un point. Elle n'avait pas besoin de la réponse de Steve pour le savoir.

— À demain Nat, la salua Steve précipitemment, ne voulant pas aborder le sujet fâcheux.

Il parvint enfin à ouvrir sa porte et à se faufiler dedans en moins de deux. Une fois seule dans le couloir, Natasha explosa de rire. Elle aimait beaucoup la positivité maladive de Steve. S'il continuait comme ça, Natasha finirait comme lui d'ici quelques années.

Après quelques secondes passées seules dans le couloir, elle se résonna enfin à entrer dans sa chambre. Elle tourna sa clé dans le serrure et la porte s'ouvrit en moins de deux, révélant par la suite une petite chambre agréable et chalereuse. Natasha entra et s'assis sur le lit, soupirant et explorant la chambre du regard. Il faisait chaud, elle était jolie, elle était meublée... Mais pourtant, Natasha avait l'impression qu'il manquait quelque chose pour que cette chambre soit parfaite.

Il manquait Steve. La jovialité de la chambre n'était pas la même quand il n'était pas là. La chambre semblait plus sombre et morose.

Après avoir visité la petite chambre, Natasha eut besoin de prendre une bonne douche. Elle ouvrit doucement la porte et entra dans la salle de bain. Elle retira ses vêtements sans y prêter une grande attention et se glissa sous la paume de douche. L'eau froide coula presque instantanément sur la peau de Natasha, et ça lui faisait un bien fou. Ses cheveux roux qui tombaient sur ses épaules étaient maintenant mouillés et elle commença à les frotter, du savon dans les mains.

Elle ne se rappelait pas s'être déjà sentit aussi bien après une bonne douche. Là, elle avait pu prendre le temps de peigner ses cheveux soyeux sans forcé sur le petit peigne de mauvaise qualité du KGB pour aller plus vite.

Après ça, elle sortit enfin de la salle de bain et ne tarda pas à découvrir quelque chose d'anormal. Un petit papier était posé sur le lit. Elle s'avança lentement, sans décroché son regard de cette petite chose. Elle le saisit avec méfiance, regardant par la même occasion autour d'elle pour voir s'il n'y avait personne. Elle s'assit sur le lit et, soupirant, elle déplia le petit mot.

« Je ne peux pas te le dire alors je te l'écris. Je t'aime. »

Changement [Romanogers]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant