Chapitre XXXI

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Eh bien, comme je vous l'avais dit, j'ai pris une décision. Mais tout d'abord, je tenais à raconter quelque chose : La plupart du temps, j'écris des histoires pour mon plaisir et pour celui des autres. Et je m'en désintéresse rapidement, j'avoue. Hors, j'avais commencé à écrire cette histoire pour moi seule, pour m'amuser, je pensais que cela ne durerait que quelques temps avant que je me lasse. Puis ça a commencé à faire un certain nombre de chapitres. Alors j'ai commencé à poster sur Wattpad. Et nous voilà, au trente-et-unième chapitre. La vache, ça fait long. Je vais pas vous faite un long speech émotionnel, je me dis juste que je suis partie très loin dans mon histoire et que j'ai pas l'impression de m'arrêter de sitôt (je ne peux rien promettre, cependant). Et que c'est un immense chemin parcouru que je n'avais pas du tout imaginé. Enfin bon, tout ça pour vous dire que c'est le dernier chapitre de ce livre et que vous pourrez trouver la suite de cette histoire dans un autre livre qui sera posté la semaine prochaine, comme d'habitude. Je suis impatiente de tout vous dévoiler ! À la semaine prochaine !

- Alors comme ça, notre royaume s'appelle "le Royaume du Nord"? Demanda Earine.

Je poussai un soupir.

- Je sais. Ça manque de créativité, pas vrai ? Dis-je.

- Je ne te le fais pas dire, répondit ma sœur. Qui lui a donné ce nom ? On dirait une idée d'Ada.

Je ris.

- Oh, ça date de bien plus loin ! De notre arrière-arrière-arrière grand-père au moins.

- Mais donc, il est au Nord ? Demanda Nessi.

- Wah, t'y as pensé toute seule ? S'étonna Earine.

Comme les sœurs commençaient à se chamailler, nous arrivâmes à la porte des cavernes. Elles se turent, Earine prit la main d'Aggur et lui lança un regard silencieux. Il sourit en poussant un soupir.

- On en a déjà parlé cent fois, dit-il. Je viens avec toi, que tu le veuilles ou non.

Earine eut un petit sourire, ses joues se colorant de rose. Nessimelle leva les yeux au ciel, échangeant un regard complice avec moi. Je souris.

Nous passâmes sans un mot les portes ouvertes du royaume de Elfes de la Forêt Noire. Au dehors, le soleil brillait, le vent caressa mes joues. Je me sentis aussitôt mieux. Je ne m'étais pas rendue compte à quel point l'extérieur me manquait. Je n'étais pas faite pour vivre dans les cavernes.

Nous traversâmes le pont, passant au-dessus de la rivière sans un mot. Nous ralentîmes en arrivant à l'orée de la Forêt, silencieux. Les arbres oscillaient dans le vent.

Nous entendîmes alors des pas derrière nous, et nous nous retournâmes vers les portes des cavernes. Je fis quelques pas vers le pont, intriguée.

Ce fut avec surprise que nous vîmes le prince Legolas, suivi de Tauriel, sortir des cavernes et s'avancer vers nous. Leurs visages étaient faits de détermination et de résignation.

- Que faîtes-vous ? Demandai-je, surprise.

- Nous venons avec vous, déclara Legolas.

- Je vous demande pardon ? Balbutiai-je.

- Nous vous accompagnons au Royaume du Nord et dans la reconquête de votre trône.

Nessimelle laissa échapper un couinement de surprise.

- Je ne peux pas vous laisser faire ça, dis-je fermement. Vous êtes loyal à votre père, pas à moi.

- Et, encore une fois, je n'ai pas d'ordres à recevoir de vous.

Il semblait amusé. Cette phrase commençait presque à devenir une plaisanterie entre nous.

- Tauriel, vous avez des devoirs envers le roi Thranduil, notai-je, m'adressant à l'elfe rousse.

- Oh, inutile de vous inquiéter, le prince Legolas a déjà essayé de me dissuader, répondit Tauriel avec espièglerie.

- Sans succès, ajouta celui-ci.

Je ne comprenais toujours pas ce qu'il se passait exactement. Ils n'étaient pas sensés venir, pourtant !

- Pourquoi avez-vous décidé de nous aider ? Demandai-je sans comprendre.

Il parut surpris de ma question.

- C'est ce que font les amis.

J'en perdis tout mes mots.

J'en étais si stupéfaite que je me contentai de le regarder sans réellement comprendre. Puis une bouffée d'affection me monta au cœur. J'avais un ami, et cela me faisait du bien.

Alors je souris. Un vrai sourire, si rare sur mon visage. Je l'aurai bien serré dans mes bras, mais c'était hors de question.

Bien sûr, je n'étais pas idiote. Il était là également pour réparer les fautes de son père à notre égard, mais il n'en avait pas besoin. Pour mon amitié avec son fils, je n'en aurais pas tenu rigueur au roi Thranduil. Mais ces mots restaient imprimés dans mon esprit, et me rendais heureuse.

Nous fîmes face à la forêt. Nous tous.

Une femme se battant au même titre qu'un homme. Un amoureux capable de garder le plus grand secret du siècle pour l'amour de sa bien-aimée. Un ex-assassin à l'esprit instable et aux techniques de combat imparables. Un prince portant le poid de son royaume sur ses épaules et pourtant encore capable d'amitié. Une jeune princesse à la douceur et à la gentillesse irrésistibles. Une princesse au tempérament de feu et capable de de regarder un roi dans les yeux en disant "non". Et une future reine, princesse déchue, aux pouvoirs inexpliqués, à l'esprit déchiré, portant le poids de sa famille toute entière sur elle.

Tous ensemble partis pour reconquérir un royaume sans doute plongé dans le chaos, seulement par eux-mêmes.

Oui, nous étions une drôle de troupe, tout de même. Mais cela nous était égale. Et, pour la première fois de ma vie, ce sentiment de solitude qui m'était si familier, si coutumier, se dissipa le temps d'un court instant.

Quel chemin j'avais parcouru en quelques semaines, depuis mon auberge délabrée dans laquelle j'avais caché mes secrets les plus précieux ! L'avenir était incertain, et j'en avais peur, mais j'étais sûre d'une chose : jamais, jamais je ne cesserais de me battre.

- Par où va-t-on ? Me demanda Nessimelle, tournant la tête vers moi.

Earine haussa un sourcil défiant, Aggur leva les yeux au ciel en la voyant faire. Je pris une profonde inspiration et déclarai-je avec détermination :

- Vers le Nord.

Trois paires d'yeux... BleuesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant