DESPITE LIES (histoire intégrale)

3 ~ Aujourd'hui

Dans l'ascenseur, je me surpris à passer inconsciemment mes doigts sur mes lèvres. Mon esprit commençait à divaguer, mais Matt restait Matt. Je m'étais dit qu'au bout d'un an sans l'avoir vu, il n'aurait plus aucun effet sur moi. Faux. Mais, pour me rassurer je me disais qu'il faisait cet effet-là à tout le monde.

En bas de l'immeuble, j'attendais que le voiturier revienne avec ma voiture. Je checkais mes mails, en espérant que la maison d'édition ne m'en ait pas envoyé de nouveaux depuis la veille. Ouf! Je n'en pouvais plus des coups de pression qu'ils m'envoyaient. Un bip m'avertit que je venais de recevoir un texto. C'était en fait une photo d'Amélia et ses parents. On les voyait plus qu'heureux de voir leur fille bien ronde tandis qu'elle, elle soufflait. Je ris. Je ne lui répondis pas car je pensais passer chez elle dans l'après-midi pour saluer ses parents.

Ma voiture arriva et je me mettais au volant. Une après-midi seule. Voilà ce qui m'attendait. Will n'était pas sur New York à cause d'un déplacement et Sacha était avec son père. J'allais rattraper un sacré temps perdu dans l'écriture de la suite de mon livre.

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Après m'être arrêtée au supermarché sur le chemin du retour car je n'avais plus rien dans le frigo, je m'installais sur le canapé du salon, l'ordinateur sur les genoux, prête à charbonner. J'attrapai la télécommande de la chaîne stéréo et la mise en route. La musique m'avait toujours stimulé. Elle me permettait de m'évader plus facilement et de libérer mon imagination. Aujourd'hui, je travaillais sur mon cinquième bouquin. Le second volet d'une histoire pour ado. Ça pouvait paraître barbant au premier abord mais j'adorais écrire ce genre d'histoire d'amour à l'eau de rose. Le premier s'était vendu comme des petits pains alors il lui fallait immédiatement une suite d'après mon éditeur.

– Tu es l'écrivaine chouchoute des USA, Zoé. Tu t'en rends compte? m'avait-il dit la dernière fois que j'étais allé le voir dans son bureau.

Même moi je n'y croyais pas. J'avais toujours aimé lire et écrire, mais ce n'était qu'un hobby comme les autres m'étais-je dis à l'époque. Je ne m'étais pas destiné à l'écriture, mais plutôt aux sciences. Elles ne manquaient pas du tout. Jamais je ne m'étais dit que j'allais être éditée pour quelque chose que je faisais durant mon temps libre, et encore moins que ce serait un succès et que ça en deviendrait mon métier. Comme quoi, on a beau faire des choix, la vie en fera d'autres pour nous.

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Après ce qui me semblait dix minutes de travail mais qui se révélait être trois heures, je décrétais avoir assez écrit pour la journée. Je posais l'ordinateur sur le canapé, à côté de moi et me levais.

Dans la cuisine, je grignotai un cookie et me délecta d'un verre de jus d'orange. En présence de Sacha, jamais je n'aurais pu en manger un seul. Une boîte complète ne lui suffisait jamais donc je n'y touchais pas. Assise autour de l'îlot de la cuisine, je pianotais sur mon téléphone. Will avait essayé de m'appeler. Note à moi-même: je le rappellerai dans la soirée. J'inspectai autour de moi. Il fallait que je range le lave-vaisselle et fasse tourner une machine. Je me levai du tabouret et m'occupais de la vaisselle.

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Marc et Corinne m'avaient manqué. Leur joie et leur enthousiasme les suivaient partout et c'était toujours un plaisir de les voir quand ils venaient aux Etats Unis.

– Et toi, ma chère Zoé, tu ne veux pas un deuxième enfant pour accompagner Amélia?

Je ris de bon cœur.

– Ouh la! Non. Sacha est un vrai amour mais il me suffit. Déjà que ma maison est un vrai champ de bataille avec un enfant, alors qu'est-ce que ce serait avec un deuxième?