17 ~ Aujourd'hui

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J'étais effondrée. Ma vie n'était qu'un tissu de mensonge. Rien de plus.

Affalée au sol, le dos contre la porte d'entrée, j'entendis les pas de Sacha dans l'escalier. Je levais les yeux vers lui. Il était adorable. Il tenait son ours en peluche contre lui et avait un pouce en bouche.

– Maman ? Pourquoi tu criais ? Tatie m'a dit que ce n'était pas grave.

Je tendais les mains vers lui et il s'avança. Il fallait que je le prenne dans mes bras. Que je le serre. Que je le protège. Il vint se réfugier contre moi. Ses petits yeux ronds couleur noisette me fixaient. De sa main libre il essuya une larme sur ma joue et je me sentis fondre. Ce petit garçon, mon petit garçon, était tellement gentil. Adorable. Bon. Il ne pouvait pas être comme eux. 

Je le serrais plus fort.

– Pourquoi tu pleures, maman ?

– Pour rien, mon amour. Comme tatie a dit, ce n'est pas grave. Tu sais, des fois les adultes ne sont pas d'accords et ils se disputent. Maman et tonton Clay n'étaient pas d'accord tout à l'heure. Mais ce n'était rien de grave.

– Promis ?

Sa voix me transperça le cœur.

– Promis.

– J'aime pas quand tu pleures, maman.

Sacha ne pouvait pas faire partie de ce monde. Je le refusais. Il ne devait pas grandir dans la même violence qui avait toujours entouré son père.

Je pris une grande inspiration.

– Dis-moi, ça te dit une pizza et un film ?

Il hocha rapidement la tête et me sourit. Ses fossettes se creusèrent. Je fus une fois de plus frappée par la ressemblance.

~

Sacha était déjà installé dans le canapé, entouré d'une couverture. Je préparais des pop-corn salés (ses préférés) et j'allumais mon téléphone. Je ne l'avais pas rallumé depuis que j'étais sortie des bureaux de Matt. J'avais une vingtaine d'appels en absence de lui et encore plus de messages de sa part. Je voyais même que certains venaient tout juste de m'être envoyés. Amélia aussi, avait essayé de me joindre. Je ne pris pas la peine de lire ses messages, ni écouter ses messages vocaux. J'allais chercher le numéro de la pizzeria et appelais. Après deux sonneries, quelqu'un décrocha.

– Bonsoir, que puis-je pour vous ? demanda une voix d'homme à l'accent italien.

– Roberto, c'est Zoé.

– Zoé ! Ma petite, s'enthousiasma-t-il. Comment vas-tu ?

Sa voix me réchauffait un peu.

– Bien et toi ? Toujours pas à la retraite ?

– J'aimerais ma petite. J'aimerais. Bon, dis-moi ce que je peux faire pour toi.

– Tes employés livrent toujours à domicile ?

– Affirmatif.

Je souriais.

– Alors il me faudrait une peppéroni et une quatre fromages s'il te plaît.

– C'est noté. Toujours dans le Bronx ?

– Je suis à Brooklyn. Je n'en pouvais plus du Bronx.

– Je te comprends, petite. Mais n'oublies pas d'où tu viens. Tu es une fille de chez nous.

– Je n'oublis pas, Roberto. 

Comment le pourrais-je?

– Au fait, petite, j'ai lu tes livres. Ils sont super.

DESPITE LIES (histoire intégrale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant