4 ~ 7 années plus tôt

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– Regarde Zoé, je crois que l'on doit s'inscrire sur la liste et qu'après ils nous appelleront.

Nous nous dirigeâmes alors vers la liste et Amélia y inscrit son nom. Je fis de même. Alors que je reposais le stylo sur le comptoir, une main tatouée, me l'ôta des mains.

– Ce n'est pas possible, pas ici, me dis-je à moi-même.

Je me retournais sur la personne derrière moi. J'eus une montée d'adrénaline et commençais :

– Tu ne pouvais pas attendre que je le pose ?

– Je te demande pardon ?

– Tu n'étais pas obligé de m'arracher le stylo des mains.

Il rit.

– Ravie de te faire rire.

Je croisai les bras sur ma poitrine lorsque son regard se mit à descendre plus bas que la hauteur de mes yeux.

– Bon, dégage du milieu. Y en a qui attendent, Zoé.

Décidée à lui tenir tête, j'étais pourtant obligée de me plier à son ordre. Puis je réalisais. Il connaissait mon prénom. Comment ? Mon prénom que je n'avais pas écrit sur la liste. Et même s'il était beaucoup moins effrayant - mais tout de même impressionnant - le jour que la nuit, un frisson me parcourut et je partis m'asseoir à côté d'Amélia qui m'attendait.

– C'était qui celui-là ? me demanda Amélia, le détaillant du regard.

– C'est un des types dont je t'ai parlé l'autre soir. Ceux qui squattent en bas de ma fenêtre.

Ses yeux s'arrondirent.

– Reste loin de tout ça, Zoé, me conseilla mon amie. S'ils tournent le soir en bas de chez nous c'est que ce ne sont pas des gens fréquentables. Tout sauf des gens fréquentables, je dirais.

– J'en resterais le plus loin possible, crois-moi.

Mais mes yeux se posèrent sur lui pendant qu'il inscrivait son nom sur la liste. Penché sur le bord d'un présentoir, ses épaules larges étaient mises en valeur par un tee-shirt noir et ses hanches étroites - et ses fesses musclées  - par un jean porté beaucoup trop bas. 

Il m'aurait dit qu'il était mannequin, cela ne m'aurait même pas étonné.

~


Les heures avaient passé. Nous étions inscrites, nous avions mangé sur la Cinquième avenue et avions passé l'après-midi à Central Park.

– Je suis épuisée, New-York va faire de moi un vraie athlète si on continu à marcher autant.

Amélia était déjà grande et fine. Je l'enviais de pouvoir manger n'importe quoi et ne jamais prendre un seul gramme. Quant à moi, je devais me tuer au sport pour garder un poids qui me conférait malgré tout des formes très - très - généreuses. Un complexe que je me trimbalais depuis ma plus tendre enfance mais dont Théo avait réussi à en alléger le poids.

– Arrête de te plaindre, ça nous permettra de nous faire plaisir et de l'éliminer après.

Je posais mon sac bandoulière sur la commode de l'entrée et m'assis sur le canapé. Finalement, j'aimais bien ce concept de superposer plusieurs gros coussins pour en faire un sofa. Ils étaient dans les tons pastel, assortis avec le reste du salon.

– Je vais à la douche, me cria Amélia.

Je compris surtout que c'était à mon tour de faire le dîner. Je m'attelais donc à la tâche.

DESPITE LIES (histoire intégrale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant