Je me réveillais en sursaut. C'était ce soir.
— Zoé? me demanda la voix encore endormie de Matt. Qu'est-ce qu'il y a?
Il se tourna et vint se caler dans mon dos, sa main caressant mon ventre. Tout cela serait peut-être fini ce soir...
— Matt, crois-tu qu'on ait une chance de s'en sortir?
— Nous serons plus nombreux et nous sommes bien armés.
— Ce n'est pas la réponse que j'attendais. Oui, ou non?
Je le sentis m'embrasser l'épaule avant de me faire basculer sur le dos pour se mettre au dessus de moi
— Oui, mon amour.
— Mais l'homme qui est venu hier...
Je ne terminais pas ma phrase. Ma gorge s'était serrée.
— Je savais que tu avais tout entendu, et c'était voulu. C'est mon avocat. Oui j'ai fais ça hier mais j'aurais dû le faire depuis longtemps. La vie peut basculer à tout moment. Cela ne veut pas dire qu'aujourd'hui sera ma dernière journée sur Terre.
Je hochais la tête, légèrement rassurée.
Matt m'embrassa sur la bouche puis fis glisser ses lèvres jusqu'à mon cou. Il dénuda mes épaules et continua de faire pleuvoir des baiser sur ma peau.
Je gloussais, sa barbe de trois jour chatouillant ma peau sensible.
— Je croyais que tu ne voulais plus rien faire à cause du bébé.
— M'en fous, répondit-il alors qu'il descendait entre mes seins. Je compte profiter de toi toute la matinée.
Mon coeur se gonfla.
~
— Tu as bien été sage avec tatie Amélia aujourd'hui?
— Oui, maman.
— C'est bien, mon ange. Il faut que tu continues à être sage, sinon, tatie et tonton me le diront et tu n'auras pas ta surprise lorsque l'on se reverra.
— C'est parce que vous me faites une surprise que je suis avec tatie et tonton?
J'inspirais profondément. Ne fonds pas en larmes, ne fonds pas en larmes, ne fonds pas en larmes.
— Oui, mon amour. Papa et maman ont du partir pour aller te la chercher.
— Trop cool! hurla Sacha dans le téléphone. J'espère que je l'aurais bientôt.
— Moi aussi, mon grand. Bon, je dois te laisser. Tu écoutes bien tout ce qu'on te dit, d'accord?
— Oui.
— Je t'aime, Sacha. Fais de beaux rêves.
— Moi aussi, maman.
Et je raccrochais. Assise sur un pouf dans le dressing, je me regardais dans le miroir face à moi. Ça y est, l'heure était venue. Matt avait insisté pour que je sois vêtue tout de noir. Je ressemblais à une espionne, et si les circonstances avaient été différents, j'aurais pu aimer le look que me procurait ma tenue. Je me levais, attachais mon gilet pare-balle et rejoins Matt dans le salon.
Qu'est-ce qu'il était beau. Il portait un tee-shirt noir moulant qui laissait donc voir les tatouages de ses bras et de son cou. Son jean, noir, accentuait sa taille fine. Il releva les bras pour enfiler son gilet et je pus entrevoir le V de son ventre se perdre dans la ceinture de son jean.
— Tu aimes ce que tu vois, poupée? me demanda-t-il, l'air taquin.
— J'ai été prise la main dans le sac, c'est ça?
Il se mordit la lèvre inférieure et une vague chaude déferla dans mon bas ventre. Ce n'est pas le bon moment, là, Zoé. T'en as eu assez ce matin.
Il s'approcha de moi et m'attira par les hanches contre lui. Ses lèvres vinrent se poser sur les miennes d'une infinie douceur. nous nous embrassâmes pendant quelques minutes. Assez pour que je recharge mes batteries. Ce baiser n'était et ne sera pas le dernier. J'en étais convaincue.
— T'es prête?
— Oui, allons tuer ce fils de pute.
~
Le trajet jusqu'à White Plains se fit dans un total silence. Je ne savais pas comment Matt s'était débrouillé pour que notre cortège n'interpelle personne et que la police ne vienne pas voir ce qu'il se passe. Vingt gros quatre-quatre noirs aux vitres teintées qui se suivent, ce n'est pas tous les jours qu'on en voit.
Après plus d'une heure de trajet, toutes nos voitures coupèrent leur phares. Mon stress redoubla d'intensité. Matt posa sa main sur ma cuisse pour ma calmer. Pour une fois, c'était inefficace.
Nous arrivèrent au niveau d'un vieil entrepôt désaffecté au beau milieu de nulle part. Il était légèrement éclairé et je pouvais voir que déjà cinq voitures étaient garées. Mais ce n'était pas les nôtres...
Mon coeur frappa contre ma cage thoracique d'une telle force que j'eus peur qu'il ne s'en échappe.
— Matt...
— Ne t'en fais pas, Zoé. C'est la mafia italienne.
Mon coeur rata un battement, ou dix.
— La quoi?
— Des alliés mon amour.
La voiture s'arrêta ainsi que tout notre cortège. C'est maintenant.
Matt ouvrit sa portière et je le retins par le bras. Il se retourna.
— Reviens me chercher.
Il me sourit et m'embrassa sur le front.
Un froid glacial envahit l'habitacle de la voiture lorsque je me retrouva seule avec trois hommes des Miles et que je puisse plus voir ou était Matt. Ils étaient tous rentrés dans l'entrepôt, brandissant leurs armes.
Une envie soudaine me frappa. Je joins mes mains l'une contre l'autre et fermais les yeux.
— Maman, papa, veillez sur lui, je vous en supplie.
Je n'avais jamais "parlé" à mes parents depuis qu'ils étaient morts, mais j'espérais que de là où ils étaient, quel qu'en soit l'endroit, ils ne m'en voulaient pas et allaient nous aider à nous en sortir.
Personne ne dit rien dans la voiture, nous étions tous concentrés sur la seule porte de l'entrepôt. Soudain, les coups se mirent à retentir. La lumière qui éclairait le parking clignota et je crus que mon coeur allait me lâcher une bonne fois pour toutes.
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DESPITE LIES (histoire intégrale)
Romance"Ils disent qu'il suffit de quelques secondes pour tomber amoureux. Je veux bien les croire. Je n'ai eu qu'à te regarder l'espace d'un instant pour savoir que ce serait toi qui changerait ma vie." Elle s'attendait à tout sauf à ça. A tout sauf à le...