DESPITE LIES (histoire intégrale)

22 ~ 6 années et 10 mois plus tôt

Le réveil le lundi matin fut difficile. J'étais restée plus longtemps au chaud sous la couette et avais choisis d'aller à la fac le ventre vide pour rattraper le retard que j'avais pris.

Matt m'attendait à l'entrée de mon immeuble. Fidèle au poste.

– Salut, lançais-je.

Je ne savais pas comment il fallait que je m'y prenne. S'il fallait que je fasse comme si de rien n'était ou que je m'avance et l'embrasse, chose dont j'avais très envie.

C'est lui qui se chargea de prendre la décision puisqu'il s'avança vers moi et m'attrapa par les hanches pour me ramener vers lui. Il me fixa un instant et me chuchota d'une voix suave :

– Bonjour.

Ses lèvres trouvèrent les miennes et je m'agrippais à ses bras pour intensifier le baiser. Son odeur et sa chaleur m'enivrèrent, me firent voyager.

– Prête à reprendre ?

Je hochais la tête, un sourire pendu aux lèvres.

~

J'avais commencé ma semaine par l'option littérature que j'avais choisie avant les vacances. Je ne connaissais personne dans ce cours et avais fait la connaissance d'une fille. Sarah, je crois. Elle non plus ne connaissait pas grand monde à la fac et nous avions prévu de déjeuner ensemble pour mieux se connaître.

– Oh la la. Ça doit être génial la France. Tu as tellement de chance, me dit-elle alors que nous sortions de l'amphi.

Ah oui. Sarah était également un moulin à parole.

– Je préfère largement New-York, je t'assure.

Elle haussa les épaules.

– Je n'ai jamais rien connu d'autre. Je suis une pure New-Yorkaise. Mais du coup, tu es déjà allé à Paris ?

– Oui.

– Oh la la, s'extasia-t-elle, du rêve plein les yeux.

Je ris. Je ne comprenais pas cet amour qu'avaient les américains pour la capitale française. La vie ici me paressait tellement mieux.

D'un coup, elle m'attrapa le bras pour me stopper et me dit :

– Oh mon dieu, regarde celui qui arrive en face. Ça fait plusieurs fois que je le croise à la fac et je rêve encore qu'il me remarque.

Elle me fit rire et je tournais la tête pour voir de qui elle parlait.

– Le quel ? Le grand blond contre le mur ?

– Non non.

Elle prit mon visage entre ses mains pour m'indiquer dans quelle direction regarder. Le monde s'arrêta. Une pointe de jalousie se planta dans ma poitrine. J'appréciais un peu moins Sarah, pour le coup.

– Tu ne le trouves pas super hot ?

Oh que si...

Je revins sur Terre et la regardais à peine avant de reposer les yeux sur Matt qui avançait toujours dans notre direction.

– Si si, assurais-je.

Matt m'avait remarqué depuis le début. Son regard ne me quittait pas et son sourire perfide me fit chavirer. Il arriva à notre hauteur et je crus que Sarah allait tomber dans les pommes.

Il me prit par la taille pour me rapprocher de lui et planta un baiser sur ma tempe. Tout mon corps frissonna à son contact. Malgré moi je lançais un regard noir vers Sarah qui était devenue livide. En fait, j'avais envie de la mettre en garde, du genre 'il est à moi'. Elle regarda la scène, la bouche grande ouverte et Matt ne semblait toujours pas l'avoir remarqué.