7 ~ Aujourd'hui

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Je faisais les cent pas dans son bureau. Cristal n'était pas là et heureusement. Elle était stupide, mais pas totalement. Elle avait compris que si je la voyais ne serait-ce que passer la tête dans l'entrebâillement de la porte, je lui referais le portrait.

– Assieds-toi.

Il tendit la main vers le canapé mais une vision d'horreur m'envahit lorsque je regardais l'objet en question et je trouvais préférable de rester debout. Matt le remarqua. Il secoua la tête et se retint de sourire.

– Zoé. Elle est fétichiste des bureaux. Il n'y a rien eu sur ce canapé.

Je lui lançais un regard meurtrier qui lui fit comprendre qu'il ne pouvait pas plaisanter sur ce sujet-là avec moi. Quoi ? Il pensait qu'il pouvait me parler de ses parties de jambes en l'air comme si j'étais une amie de longue date ? Non.

– Désolé. Bon, dis-moi de quoi tu voulais qu'on parle en entrant tout à l'heure.

Mon corps se mit à trembler, c'était plus fort que moi.

– Il est... il est libre, hésitais-je. Il n'est plus en prison.

Matt devint blanc. Livide. Vidé de toutes ses couleurs. Les traits de son visage se durcirent, visiblement en colère. Il vint se poster tout près de moi. Son corps tout près du mien. Ses mains posées sur mon visage pour me forcer à le regarder dans les yeux, ses pouces qui caressaient mes joues. Je déglutis. Respirer correctement était compliqué lorsqu'il était si proche de moi. Même après toutes ces années.

– Comment le sais-tu ?

J'inspirais un bon coup pour me donner du courage. Il allait s'énerver. Je le savais déjà. Je le connaissais par cœur.

– Il était devant chez moi. Il attendait que je sorte.

– Putain!

Il hurla.

Il passa ses mains dans ses cheveux et les immobilisa derrière sa tête. Il se tourna vers les vitres. La vue qu'il avait depuis son bureau de New-York était incroyable. Je n'avais jamais remarqué que l'on voyait si bien la ville. Il se retourna et se posta devant moi. Pendant quelques minutes, je laissais son regard me scruter. De son doigt il releva mon menton, dégagea mes cheveux derrière mes épaules et observa mon cou. Je devais très certainement avoir une marque. Une marque de ses doigts. C'était encore douloureux.

– Qu'est-ce qu'il t'a fait ?

Sa voix s'était brisée en me posant la question.

Je ne répondis pas. Le souvenir était trop frais pour que je puisse dire un seul mot.

– Zoé, dis-moi. Tu me rends fou à ne pas me répondre.

– Rien... Rien de plus. Il m'a juste pris à la gorge et m'a frappé la tête contre le mur. Mais ça va.

– Non ça ne va pas ! Putain, Zoé ! J'en deviendrais malade s'il t'arrivait quoi que ce soit. Je préfèrerais mourir.

Je déglutis. Mon cœur se mit à battre la chamade. Matt... J'aurais voulu lui dire tout ce que j'avais sur le cœur. Mais je ne pouvais pas. Les choses avaient tellement changé. Je ne pouvais simplement plus.

C'était à son tour de tourner en rond dans le bureau tandis que je restais droite comme un i. Je sursautais lorsqu'il envoya au sol une statuette et qu'elle se brisa en un millier de morceaux.

– Putain, répéta-t-il encore une fois.

Dos à moi, je voyais ses épaules se lever au rythme de sa respiration. Je m'avançais vers lui et passais mes bras autour de son buste. Ma joue contre son dos, je le sentis se raidir. Avant, j'en avais l'habitude. Ses muscles se contractaient toujours lorsque je le touchais. Aujourd'hui, cela m'avait un peu surprise.

DESPITE LIES (histoire intégrale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant