35 ~ Aujourd'hui

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Ces petits cheveux bouclés, ces fossettes, ce sourire, ces grands yeux noisette. Je pourrais mourir pour tout ça. Je pourrais en mourir s'il lui arrivait quoi que ce soit, si je le perdais. C'est pour ça que l'avoir enfin dans mes bras me fis un si grand bien.

—Tu m'as manqué, maman.

Je le serrais encore plus fort contre moi. Matt se racla la gorge derrière nous comme pour nous rappeler sa présence. Sacha leva les yeux vers l'origine du bruit.

—Et moi? Je ne t'ai pas manqué?

—Papa!

Sacha ne perdit pas de temps pour s'écarter de moi et aller se jeter dans les bras de son père.

Je me relevais et m'avançais vers Amélia. Elle me prit dans ses bras et je l'entendis se mettre à sangloter. Il ne m'en fallut pas plus pour que je la suive.

—Quand est-ce que ce fils de pute sera mort? me chuchota-t-elle avec hargne à l'oreille.

Je me reculais et pris son visage entre mes mains.

—Je ne sais pas, bientôt je l'espère. Mais en attendant, avec ton état, je ne veux pas que tu t'inquiète de quoi que ce soit. Tu ne dois penser qu'à toi et à la petite princesse là dedans, annonçais-je et lui touchant le ventre.

Elle me sourit et sécha ses larmes.

—D'ailleurs, il est temps qu'elle montre le bout de son nez celle-là. Je serais à terme dans quatre jours et je n'en peux plus.

Je ris en la voyant se laisser tomber théâtralement dans mon canapé.

—Et quand elle sera sortie et ne fera pas ses nuits, tu regretteras ce que tu viens de dire.

~

—Maman, c'est parce que vous êtes re-amoureux avec papa qu'il dort à la maison?

—Oui, mon amour. Maintenant, dodo.

Ce n'était pas un mensonge. Mais ce n'était pas la vérité non plus. Matt avait refusé de retourner vivre dans son appartement, sauf si Sacha et moi allions y vivre également. Et c'était hors de question. Je ne voulais pas chambouler l'équilibre de mon fils.

Heureusement, celui-ci n'avait pas remarqué les trente hommes autour de la maison, devant l'entrée et dans la rue.

Je descendis les marches pour rejoindre le salon où Matt, Clay et Pablo étaient en train de discuter d'un 'plan d'attaque'. 

L'atmosphère était pesante dans la pièce.

—Vous voulez boire quelque chose? leur proposais-je.

Tous répondirent à la négative et je m'assis à côté de Matt.

—Alors, les gars ont trouvé sa tanière. Il n'est pas sur New York, c'est pour ça qu'on ne le trouvait pas au début.

—Où est-ce qu'il crèche? demanda Clay, mâchoires serrées.

—A White Plains, au nord de New York, lui répondit Pablo.

—D'accord, et quel est ton plan?

Je sursautais en entendant l'intonation grave utilisée par Matt à côté de moi. Je le regardais à la dérobée du coin de l'oeil. Ses mâchoires étaient si serrées que j'avais peur qu'il ne se les casse. Il avait appuyé ses coudes sur ses genoux et regardait Pablo droit dans les yeux qui n'en semblait pas le moins du monde perturbé.

Je sursautais encore une fois en sentant la main de Matt me serrer doucement la cuisse. Il me sourit et je me calais un peu plus contre lui.

—Pour le moment, on attend. On préfère être surs qu'il n'a pas remarqué qu'on l'espionnait et qu'il ne décide de changer de planque. Et aussi, on attend l'arrivée des armes.

DESPITE LIES (histoire intégrale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant