Tu me manquais

32.

Marc se réveille en pleine nuit. Difficile de dormir alors que Dany est agité et lui donne des coups de pied ! Il le secoue pour le réveiller.

– Tu fais un cauchemar ?

– Oui, horrible.

– Tu veux me le raconter ?

Marc pourrait se rendormir immédiatement, il n'en peut plus.

– C'est à cause de demain.

– Quoi, tu as peur d'aller à Disneyland ?

– C'est pas le parc qui me fait peur, mais le trajet.

Marc allume la lumière et se met en position assise sur le lit. Encore une fois, il y a une évidence à laquelle il n'avait pas pensé.

– Tu as déjà pris les transports en commun ?

– Non. L'école est pas loin du centre.

– Ah ouais, et j'imagine qu'ils n'ont jamais organisé de sorties en groupe, ne serait-ce que pour aller dans un musée. Si tu veux, on peut prendre un Uber, ce sera plus rassurant.

– Non, je veux essayer le métro !

– Tu es en train d'en faire un cauchemar, je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée.

– Il faut bien que j'apprenne et que j'arrête de te faire honte.

– Qu'est-ce que tu racontes ? Tu ne me fais jamais honte.

– Si. On est toujours en avance au sport pour que tu laces mes baskets.

– Les autres ne comprendraient pas.

– Ou tu n'oses pas le faire devant eux.

La logique de Dany est souvent imparable, Marc n'apprécie pas trop.

– Bon, comme tu veux, demain on commence par prendre le métro. Si ça ne va pas, on change de moyen de transport.

– D'accord. Tu crois qu'on va croiser Mickey ?

– C'est certain, si tu le vois pas c'est qu'on est au parc Astérix ! Allez, dors, demain on marchera beaucoup.

– Looping peut venir sur le lit ?

Oui, Dany a fini par trouver un nom à son cadeau d'anniversaire...

– Pour la centième fois, non, pas de chien dans le lit !

Le réveil est d'autant plus difficile que la nuit a été largement amputée. À huit heures, Romain sonne à la porte. Ils ne seront que tous les trois pour aller au parc, les autres n'ayant même pas pris la peine de se déplacer pour la fête d'anniversaire.

– Il y a du monde.

– Oui, c'est ce qu'on appelle les transports en commun. Tu te sens bien ?

– Pas trop.

Ils entrent dans la rame, déjà pleine. Ils devront rester debout, compressés contre les autres voyageurs. La respiration de Dany s'accélère.

– Ferme les yeux, essaie d'oublier le monde autour de toi.

– Je ne me sens pas bien.

– Il est en train de faire une crise de panique, il faut le sortir de là.

Manque de chance, même si c'était prévisible avec la RATP, le métro s'arrête en plein tunnel pour une raison totalement inexpliquée. Inutile de retranscrire l'excuse donnée par le conducteur, elle est de toute façon inventée.