Ils ne sont réveillés que par l'équipe du matin, qui apporte le petit déjeuner.
– Je vous ai pris deux plateaux.
– Merci, je ne veux pas vous embêter.
L'infirmière prend la température du patient, puis son pouls, note les résultats dans le dossier et se retire.
– Il faut que tu manges, Dany.
– J'aime pas la compote.
– C'est tout ce que tu auras, tu sors d'une opération.
– C'est pas bon.
– On est dans un hôpital donc on ne va pas se battre. Fais-le pour moi, je veux te voir manger, il faut que tu ailles mieux rapidement.
Dany s'exécute sagement.
– C'est dégoûtant ce tuyau.
– Tu ne peux pas te lever, alors ils l'ont relié à ta vessie.
– Ça ne te fait rien de voir ça ?
– Non, c'est normal, ils prennent bien soin de toi.
– Tu as eu peur ?
– Évidemment. Dany, tu avais mal depuis quand ?
– Je sais pas, deux semaines.
– Pourquoi tu n'as rien dit ?
– Je ne veux pas être embêtant.
– Quand on a mal, on le signale. On aurait pu aller chez le médecin et programmer une opération tranquillement au lieu d'attendre d'être en urgence vitale.
– Désolé.
– Je ne suis pas en train de te faire la leçon, même si ça y ressemble. Tu n'embêtes personne et si tu es malade, tu le dis.
La porte de la chambre s'ouvre doucement. Les deux garçons sont surpris de voir entrer :
– Mademoiselle Sauge ?
– Bonjour. Je suis toujours informée de ce qui arrive à Dany, je venais aux nouvelles. Il va bien ?
– Il se remet. Vous pouvez repartir.
– Je peux vous parler, monsieur de Saint-Alban ?
Ils sortent dans le couloir pour ne pas fatiguer le patient.
– Je suis navrée pour tout ce qui est arrivé. Je n'ai pas su protéger Dany alors qu'il vivait une chose terrible à l'intérieur du centre.
– Je crois que la justice s'occupe de vous, moi je n'ai pas le temps de vous haïr ou de vous pardonner.
– Sachez que j'ai retiré la plainte. Vous avez prouvé que vous êtes un bon garçon et vous êtes certainement la meilleure chose qui soit arrivée à Dany.
– Je ne veux plus que vous l'approchiez.
– Je comprends. Vous veillez sur lui mieux que je l'ai fait durant toutes ces années.
– Je retourne le voir, je ne veux pas le laisser seul.
Marc rentre dans la chambre, sans un regard pour mademoiselle Sauge.
– Qu'est-ce qu'elle voulait ?
– Rien, ne pense plus à elle, tu ne la verras plus jamais. Tu as mangé ta compote ?
– C'est pas bon.
Marc s'installe près du lit, plante la cuillère dans la compote et l'approche de la bouche de Dany.
– Ouvre, je vais te faire bouffer ce truc que tu le veilles ou non !
Souriant, Dany ouvre la bouche et se laisse nourrir.
– Toi aussi tu dois manger.
– Ouais, j'irai prendre un sandwich à la cafétéria.
– C'est pas juste.
– J'ai pas caché mes problèmes de santé, moi.
– Je peux sortir bientôt ?
– Si tu manges et fais ce que le docteur dit, oui.
– Tu restes là ?
– Je ne bouge pas de cet hôpital.
– Mais les cours ?
– Rien à foutre, et puis ce sont les vacances dans deux jours.
– Pourquoi tu restes ?
– Tu en es encore à poser ce genre de question ? D'après ce que tu dis je suis ton frère, alors je ne te quitte pas.
– Jamais ?
– Jamais.
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Tu me manquais
RomanceMarc est le plus populaire du lycée. Dany a du mal à trouver sa place. Lorsque les deux garçons apprennent à se connaître, ils découvrent qu'ils se manquaient...