Tu me manquais

52.

Ils se retrouvent pour le petit déjeuner, ne parlant pas pendant un long moment.

– Tu boudes toujours ?

– J'ai juste rien à dire.

– T'es encore énervé.

– J'ai un rencard à midi.

– Qu'est-ce que tu racontes, Dany ?

– Puisque tu veux pas de moi, je continue ma vie.

– J'ai pas le droit de prendre mon temps ?

– On s'est pas rencontrés hier, on est ensemble depuis des mois, la décision est simple.

– Puisque tu as l'air de tout savoir, qu'est-ce que tu veux que je fasse pour te montrer que je t'aime ?

– Je sais pas.

– Voilà, c'est facile de vouloir me forcer mais toi-même tu n'as aucune idée de ce qu'il faut faire. Peut-être que j'attends un signe de toi.

– N'importe quoi, tu sais ce que je ressens, depuis longtemps.

– Oui, eh ben j'ai peut-être besoin que tu te montres un peu plus gentil, attentionné. Moi aussi j'ai besoin de sentir qu'on m'aime.

– Je n'y connais rien, c'est à toi...

– Bah non, Dany, c'est pas toujours à moi de prendre les initiatives.

– Mais...

– J'en ai marre de parler, à un moment je veux des actes pas juste du blabla. Alors vas-y, sors avec un autre, amuse-toi, je m'en fous.

– Parfait.

– Oui, parfait.

À midi, Dany entre dans la chambre de Marc.

– T'es pas encore habillé ? Je croyais que t'avais un rencard.

– Ta gueule, Marc.

– Je rêve !

– Tu veux des actes ? Bon eh bien je vais faire ce dont j'ai envie depuis longtemps.

– C'est-à-dire ?

– On ne parle plus, on agit.

Dany s'allonge sur Marc et commence à l'embrasser. Puis il descend lentement, dépose des bisous dans son cou avant d'embrasser son torse.

– Oui !

– Je sais que tu aimes ça.

De sa langue, il joue avec les tétons de Marc.

– Je te connais par cœur.

Il poursuit sa descente. Avant d'entamer la suite, il regarde Marc dans les yeux, pour avoir son consentement.

– Tout ce que tu veux.

Il prend son sexe en bouche et l'emmène jusqu'au plaisir. Puis il vient s'allonger à côté de Marc.

– Qu'est-ce que tu veux ?

– Rien.

– Mais, enfin, il faut que toi aussi tu prennes ton plaisir.

– C'est fait. J'aime m'occuper de toi, partager ton intimité, te faire plaisir. Ça me suffit.

Marc est dépassé par les événements. C'est à son tour de ne plus savoir comment réagir, quoi dire. Sans doute que c'est réellement le moment de se taire et de laisser les choses se faire.

Ils se réveillent de leur sieste, surpris puisqu'ils ne s'étaient pas rendu compte qu'ils s'étaient endormis. Dany est allongé sur le ventre. Marc le caresse doucement.

– C'est bon ce que tu fais.

– Parfait si tu aimes, la suite risque d'être plus difficile.

– Pourquoi ?

Marc s'allonge sur Dany.

– Qu'est-ce que tu fais ?

– J'ai envie de toi.

– Mais, il faut mettre une capote.

– Quelqu'un est déjà entré en toi ?

– Non. De ton côté...

– Je n'ai jamais rien fait Dany. J'ai menti, je suis vierge.

– Pourquoi tu as dit des mensonges ?

– Parce que je suis gay, je ne le suis pas devenu du jour au lendemain, je... et puis zut, avec tes questions tu gâches tout.

Marc se relève et commence à s'habiller.

– Tu vas où ?

– À la salle. Prépare-toi tu viens avec.

– Je croyais qu'on allait...

– Eh bien ce sera une bonne leçon, quand j'ai envie de toi il ne faut pas poser des questions, juste se laisser faire.

– T'as plus envie ?

– Non, c'est passé. Dépêche-toi, enfile un short et un tee-shirt on y va.

– Je veux discuter.

– Comme toujours mais manque de chance je n'ai pas envie de parler.

– C'est nul, un moment t'es gentil et après t'es énervé.

– Devine qui arrive à m'énerver ?

– Vas tout seul à la salle, je reste ici.

– Quoi ?

– Là tout de suite j'ai pas envie d'être avec toi.

– Sympa.

– Laisse-moi tranquille.

– Comme tu veux.

Marc prend son sac et quitte l'appartement. Dany reste allongé sur le lit. Il se met à pleurer.