Partie 3/3
Séparé de ses amis, Rudy, que Mikael dirigeait vers un local de rangement, perdit patience. Le mystère perdait de son attrait.
— De quelle formation vous parliez ?
— Tu le saurais déjà si tu t'étais donné la peine de consulter l'appli Se@rch© de ton téléphone, quand tu n'as pas reçu plus d'infos sur le R66 ou le R44. Tu vis à une belle époque où tu as toute la connaissance du monde accessible en un clic, et tu attends encore qu'on te donne des réponses sur un plateau. Il n'y a pas que des vidéos de chats mignons sur internet, Rudy.
Ça ressemblait à une leçon de morale. Rudy se serait passé du ton exaspéré, en prime. Il ne s'attendait pas à être pris à rebrousse-poil, mais le Mikael grognon semblait de retour et n'y allait pas avec des pincettes.
— On ne te pardonnera plus ton ignorance. L'as-tu au moins compris ? Les ignorants sont faibles. Et contrairement à ce que pense Junior, dans ton cas, l'ignorance ne s'apparente pas au bonheur.
Rudy se pinça les lèvres. Il savait tout cela. Pas besoin de le lui dire de cette manière ! Nouveau soupir de Mikael. Il coulissa la porte vitrée d'un placard et caressa l'arrondi lustré d'un casque.
— Et maintenant, tu vas bouder. Après, tu t'étonneras qu'on ne te visualise pas à la tête de White Enterprise© avec une telle immaturité.
La question revenait : que savait Blacky du conflit dans sa famille autour de la succession ? Irrité, Rudy rétorqua :
— Pour quelqu'un qui a mal à la gorge, tu es plutôt bavard.
— La plupart du temps, je réponds aux imbéciles par le silence. Tu auras toute la gratitude de ma gorge si tu en es un, j'économiserai ma salive.
Le sentiment de honte de Rudy fleurit. Le sarcasme de ce type piquait fort.
— C'est pas ce que je voulais... dire.
Il préférait rester en bons termes avec son garde du corps, mais la versatilité de Blacky mettait cela à rude épreuve. Il ne comprenait pas la raison soudaine de sa froideur. Où était passé le jeune homme enjoué qui l'avait laissé conduire sa voiture ? Mikael lui lança le casque qu'il saisit par réflexe et se munit d'un second casque. Il en récupéra trois autres dans un second placard, puis l'enjoignit à le suivre.
Figé sur l'écran de son téléphone, Rudy n'écouta pas. Un Robinson R66 était un putain d'hélicoptère à moteur piston ! Et lui se trouvait dans un traquenard. Sa respiration s'accéléra. Son champ de vision se rétrécit. On passa un bras autour de ses épaules et l'obligea à marcher.
— Inspire et bloque, intima Mikael. (Le ton fut si autoritaire que Rudy obéit.) Compte quatre pas puis expire.
Mikael l'accompagna dans sa marche. À son quatrième pas – dont il n'avait même pas eu conscience –, l'ordre fut donné d'expirer. Puis d'inspirer et bloquer. Le manège reprit tous les quatre pas. Inspirer, bloquer, compter quatre pas, expirer. Bientôt l'esprit de Rudy se concentra sur le rituel. Il en oublia presque la raison de son hyperventilation.
— C'est bien, Rudy, approuva Mikael.
Il le fit assoir sur un caisson et s'agenouilla devant lui. Rudy eut vaguement conscience de l'entrée d'un employé de la compagnie dans le local. La porte se referma après son départ. Mikael ne laissa pas aux murs le temps de se rapprocher.
— Maintenant regarde-moi et écoute. Toi et moi allons piloter un hélico aujourd'hui.
La panique grimpa en flèche.
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HOT CHILI - saison 6 ✥ volume 2/2
Romance. Pour le clan Leblanc, folie des grandeurs est raison. Est-ce acte de folie ou résolution raisonnable quand un Leblanc menace un empire de déclin ? Déterminé à exploiter la vulnérabilité de sa puissante famille qu'il juge coupable da...
