S06 (vol 2) - EP 28 ✥ part II

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Partie 2/3

— Je me demandais, commença Dean, pourquoi un Alder-Olsten chamboulerait sa routine pour assister à la soirée d'un gamin de dix-huit ans.

Sergil haussa les épaules.

— Il se trouve qu'au même titre que votre fils, j'entretiens une relation amicale avec l'un des petits-fils du président Lenny. Et le monde est petit, il s'agit de la même fratrie. On dira qu'entre progéniture de présidents, ça se comprend. Wales et Alder-Olsten n'ont jamais été rivaux.

— Même en politique ? fit Rey, sceptique.

— La rivalité des présidentielles n'a jamais entamé l'entente de nos parents.

Le regard acéré de Dean le mit mal à l'aise. Cet homme le rendait nerveux en l'obligeant à choisir ses mots avec soin.

— Si on suit ta logique, Alder-Olsten, Wales et Leblanc semblent garder leurs cochons ensemble.

La méfiance de Sergil grimpa. Où Dean voulait-il en venir ? Et qui était le punk à ses côtés ?

— Les Leblanc ont soutenu la campagne présidentielle Wales, de quoi justifier la cordialité entre Joachim et votre père. Mais je ne vous apprends rien. Les Alder-Olsten, en revanche, n'ont pas eu besoin de l'empire Leblanc pour s'élever. Ce qui explique pourquoi vous et moi sommes des étrangers.

À peine, songea Dean, qui soutenait une autre opinion. Vince s'était épargné les contraintes du marketing politique de la campagne présidentielle de Frederik Alder-Olsten parce que cet élément restait malléable et interchangeable. L'empereur Leblanc jouait à un jeu de pouvoir plus subtil en devenant le créancier d'Edwards Meister, l'homme chargé de protéger le State Palace.

Tant que Meister assurerait sa charge à la tête de l'IANS, Vince garderait une certaine emprise sur le régime en place, quel que soit le turn-over dans le bureau présidentiel. Le chef du gouvernement n'était l'homme le plus puissant de l'État que durant son mandat. Une puissance parfois symbolique, quand un avatar occupait le fauteuil présidentiel. Car le vrai pouvoir reposait entre les mains d'Edwards.

Si l'Agence se retrouvait compromise, la sécurité du président, du vice-président et de leur famille en pâtirait. La branche qui gérait la garde présidentielle s'occupait aussi de la sureté des anciens présidents et des représentants officiels étrangers en visite diplomatique ou de courtoisie. Le bien-être de ces hommes et femmes d'État reposait sur l'intégrité des services de protection. En cas de danger imminent, le décisionnaire devenait le chef de la sécurité, Edwards Meister.

Daniel-Ritchie avait placé un président à la tête du pays. Vince avait élevé au sommet l'homme qui protégeait les présidents. L'apprenti surpassait le maître dans le respect du bushido Leblanc. Voilà que l'IANS furetait autour du petit-fils de Vince. Dean comptait bien intégrer cette danse funeste.

— Poursuis ton raisonnement, Sergil, il m'intéresse.

Sergil flaira le piège. Hélas, il n'en voyait pas encore la nature. Difficile de l'éviter. Constatant son hésitation, Dean cessa de jouer à chat.

— On est étrangers parce que je ne rentre pas dans le moule. M'assimiler à un Leblanc façonné à leur image est une erreur. J'irai droit au but. Te rapprocher de Rudy t'attirera des ennuis si tu viens pour le compte des Alder-Olsten... ou de quelqu'un d'autre. Je sais que tu t'assurais de l'état de mon fils, à sa soirée. Pourtant je n'éprouve aucune reconnaissance envers votre « inquiétude ». Elle dissimule des desseins auxquels je n'adhère pas. Avais-tu la mission de vérifier qu'il est taillé dans la même roche qu'un Leblanc amené à diriger White Enterprise© ?

HOT CHILI - saison 6 ✥ volume 2/2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant