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Pour le clan Leblanc, folie des grandeurs est raison. Est-ce acte de folie ou résolution raisonnable quand un Leblanc menace un empire de déclin ? Déterminé à exploiter la vulnérabilité de sa puissante famille qu'il juge coupable da...
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Partie 3/3
— T'es pas obligé de te lever, chéri.
Red comptait éviter la circulation « gélifiée » de Balmer aux heures de pointe, d'où son réveil très matinal. Il croyait agir en silence pour ne pas perturber le sommeil de Dean. Voilà que son homme quittait le lit.
— Tu n'as pas besoin de m'accompagner. Je plaisantais hier, quand j'ai dit que je n'avais pas envie de me retrouver seul parmi les aristos qui assistent au cours du Chef Lefebvre.
— Je ne t'accompagne pas, je vais voir un vieil ami. Pour toi c'est « Chef Lefebvre », pour moi c'est Slimane.
— Et comme par hasard, tu programmes ta visite le premier jour de mon cours de pâtisserie. Ben voyons !
— Arrête de tout rapporter à ta personne.
Red lui pointa sa brosse à cheveux en bambou.
— Tu as le droit d'admettre que tu ne veux pas rester seul à la maison.
Ils tenaient cette conversation entre la salle de bain et la chambre. Maintenant que Dean était réveillé, Red jugeait inutile de fermer la porte coulissante séparant les deux espaces. Il avait un faible pour ces grandes portes de type shoji moderne, où le double vitrage de plaques opalines translucides remplaçait le traditionnel papier de riz à la japonaise.
— D'ailleurs, c'est une bonne chose que Rey soit là.
Grommelant, Dean vira la couette d'un geste contrarié.
— En quoi ça l'est ? Il accapare mon fils dès qu'il montre son nez !
— Reconnais que Rudy est stable en sa présence. Ton garçon a du mal à dormir dans son propre lit à la maison mais découche avec Rey. Quoique... ce n'est pas vraiment découcher, il est chez lui.
Dean le lui concéda de mauvaise grâce. Mais si Rudy n'avait pas eu de garde du corps, il se serait pointé à son appartement. Il n'empêche que Red avait déployé des trésors d'ingénuité pour le détourner de l'absence de son fils, la veille. Il développait sans doute une psychose ou une nouvelle forme de phobie.
Red le comprenait, néanmoins. L'état d'agitation dans lequel ils avaient trouvé Rudy de retour de cours avait troublé la petite routine qui peinait à s'installer. En deux jours de fac, les nerfs de Rudy étaient déjà à vif. Le garçon se murait dans son mutisme quand son père creusait. Et le manque de tact de Dean le desservait. Quant au garde du corps, le bougre leur posait un cas épineux avec son comportement peu orthodoxe et son omerta déplacée.
