S06 (vol 2) - EP 16 ✥ part III

1.7K 220 65
                                    

Partie 3/3

— Andy ? On est arrivés.

Bah sonnez. Dean vous ouvrira. Je me suis assuré qu'il reste à la maison. Je n'y suis pas encore. J'arrive.

Jeff toisa vertement son portable. Cet abruti avait raccroché !

— Qu'est-ce qu'il dit ? s'enquit Jay.

— Il n'est pas là.

— Il se fout de nous ? rouspéta Korgan.

— Dean y est, fit Jeff en direction du grand portail.

— Y'a plus qu'à montrer patte blanche, soupira Rebecca. Je me faisais une joie de voir Andy.

Elle se planta devant la caméra de l'interphone et sonna. Jay retourna à la voiture, son fils se réveillait. Mìo ouvrait les yeux à l'arrêt de son véhicule : voiture, poussette, porte-bébé ou bras de ses parents. Quand ces derniers cessaient leurs cent pas en le berçant, il s'éveillait ou vagissait de plus belle. De manière étrange, seule sa grand-mère maternelle échappait à ce traitement. Tandis que le batteur distrayait son fils, le maître de céans se manifesta.

— C'est vous ?

— Tu as l'air surpris de nous voir, sourit Rebecca.

— Andy est resté mystérieux à ce sujet. Je me demande pourquoi, grommela Dean.

Trois voitures s'engagèrent dans l'allée dallée de la villa et se garèrent derrière une Aston Martin reluisante. Jay siffla son admiration face au bijou automobile.

— Ils ne se refusent rien. Après une Huayra pour Red, une Vanquish pour Dean !

— Rien ne nous dit qu'elle lui appartient, souligna Korgan.

— C'est la caisse d'un Leblanc, insista Jay. Les plaques d'immatriculation de leurs voitures officielles sont toujours marquées « LBC ».

— Il peut s'agir de celle d'un autre Leblanc, avança le guitariste. Balmer est leur ville par excellence.

— C'est celle de Dean, Red me l'a dit dans son millième texto de pipelet vantard, révéla Jeff.

Rebecca s'attarda sur le jardin. Elle le devinait vaste ; les dernières lueurs du couchant ne lui permirent pas d'en évaluer l'étendue. Au loin, se laissaient deviner les dunes blanches annonçant la présence de l'océan. La végétation, sur la route, comptait de nombreux palmiers nains et des tamariniers. Majestueuse, cette dernière espèce avait été introduite sur la côte, il y a plusieurs siècles, comme au Guatemala ou au Mexique. Dans cette formation verte s'inséraient des flamboyants bleus, connus pour leur charme féérique en pleine floraison.

— C'est un quartier de rêve, ici. On aimerait y élever ses gosses. Calme, à proximité des plages, et vu le peu de touristes qu'on a croisés, elles sont sûrement privées.

— Des panneaux indiquaient la direction d'un village vacances, remarqua Jeff. À mon avis, c'est plus peuplé en été. En revanche, il y a beaucoup de pistes cyclables. Ça leur épargne le plus gros de la pollution automobile.

La porte d'entrée s'ouvrit sur Dean qui essuyait ses mains maculées de peinture. Avaient-ils interrompu la réalisation d'une toile ? Sensible à ce genre de chose, Korgan s'inquiéta :

— J'espère qu'on ne t'a pas coupé dans ton inspiration.

Il avait vu des artistes-peintres au Conservatoire de Soslë se mettre dans des états terribles, une fois contrariés dans leur travail. Un de ses camarades jugeait contrariant le fait même de se nourrir, car il perdait du temps ! Le malheureux tombait parfois d'inanition pour avoir dédaigné plusieurs repas, considérés subsidiaires au regard de l'avancement d'une fresque. La beauté de l'œuvre s'avérait proportionnelle à ses carences alimentaires. De quoi se demander si s'esquinter la santé valait son pesant d'art. Dean étouffa l'angoisse vagabonde de Korgan.

HOT CHILI - saison 6 ✥ volume 2/2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant