Partie 3/3
Une procession de gardes en costume allait et venait devant l'hôtel, qui communiquant par radio, qui réajustant son oreillette, qui scrutant les lieux. Rudy et ses amis accédèrent au parking grâce à une carte MIP et franchirent la première ligne de sécurité grâce au badge de Mikael. Dans le hall, côté ascenseurs, trois hommes en costume sombre – dont deux refileraient des complexes à un rugbyman samoan –, montaient la garde.
Un client, libéré par un ascenseur, n'apprécia pas le comité d'accueil des armoires en costard. Après un échange froid avec les agents de sureté, il décida d'épandre son mécontentement auprès de la maitresse d'hôtel. Celle-ci lui servit un sourire crispé, l'air d'implorer en silence son indulgence. Il serait fâcheux que le Sérénissime cesse de recevoir les largesses de son portefeuille !
— Je comprends, Mr Hirsch. Mais c'est temporaire, en raison de la présence d'éminentes personnalités. Ce ne sera que l'affaire d'une soirée.
— Quelles personnalités ?
Au renfrognement du client, l'hôtesse parut embêtée. Elle n'était pas tenue de révéler leur identité mais devait ménager la chèvre et le chou, pour peu que Mr Hirsch juge offensant de n'être point considéré comme une « éminence ».
— N'avez-vous pas reçu le petit mot de l'hôtel ? demanda-t-elle.
— Je n'y ai pas prêté attention, dédaigna Hirsch. J'ai pris ma douche tout de suite après mon réveil et j'ai quitté ma suite sans tenir compte de ce qui sortait de l'ordinaire. Je cours derrière le temps, voyez-vous ?
S'il courrait derrière le temps, pourquoi s'accoudait-il au comptoir pour lorgner dans le décolleté de l'hôtesse ? pensa Rudy. Profitant de la relative diversion offerte par ce voyeur, il se dirigea vers les ascenseurs. Sans surprise, les chiens de garde voulurent le renifler. Rudy tendit sa carte MIP. Elle n'eut aucun pouvoir : les hommes ne cédèrent pas le passage.
— Mon père et mon grand-père sont là-haut.
— Vous devez passer par l'accueil, fit l'un des agents, intransigeants.
Il ne daigna pas jeter un œil à la carte. Mikael la saisie et la présenta au visage de l'homme.
— Ne joue pas au bulldog.
Bulldog sourcilla à peine.
— C'est non négociable.
De toute évidence, les ordres ne souffraient aucune exception. Rudy capitula.
— C'est bon, Blacky, allons signifier notre présence à l'accueil.
Mikael soupira comme Rudy s'exécutait, suivis par ses amis.
— Tu serais passé en faisant comprendre à ces gros bras que tu es l'exception qui confirme la règle.
— Je n'ai pas envie de faire d'esclandres. Et ce n'est pas dit que Mir et Junior passeront. Je les narguerai tout à l'heure. Parce que je monterai dans cet ascenseur, n'en déplaise à ces messieurs.
— Ça ne les atteindra pas, ils font leur job. En attendant, tu perds du temps. D'où je viens, rater le coche peut coûter une vie.
Rudy s'impatienta.
— Ton milieu n'est pas le mien.
— Je te l'accorde, mais ton milieu est pire que le mien, renvoya Mikael.
Le sien possédait encore des règles sous-tendues par une logique biscornue, un certain code à suivre qui évitaient la dérive. Dans le monde de Rudy, du moins de son ascendance régie par une irrationalité propre aux gens de pouvoir, tous les coups étaient permis.
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HOT CHILI - saison 6 ✥ volume 2/2
Romance. Pour le clan Leblanc, folie des grandeurs est raison. Est-ce acte de folie ou résolution raisonnable quand un Leblanc menace un empire de déclin ? Déterminé à exploiter la vulnérabilité de sa puissante famille qu'il juge coupable da...
