Partie 3/3
La situation se présentait mal pour Mikael. Son intuition lui disait qu'il signait un contrat longue durée avec un nouveau genre d'emmerdes. Un comble, sachant qu'il n'avait rien parafé. Le voilà assigné à la protection d'un mioche à la suite d'arrangements magouilleurs de ses supérieurs. Une forme de rétrogradation 2.0 pour « destruction de biens publics ».
Certes, il s'était crashé sur le Gustav Brigde, mais ç'avait été « destruction de biens publics » ou « catastrophe écologique ». Le choix se posait-il ? Pour certaines personnes, apparemment oui. Cependant, pour Mikael, encastrer le planeur aux ballasts sabotés dans les câbles de soutènement du grand pont avait été la seule façon raisonnable de l'arrêter. Cette donnée dans son rapport passait pour un « détail » insignifiant. Il les verrait bien piloter un ASH 30 au centre de gravité instable et chargé de substances radioactives !
Il aurait atterri dans une réserve naturelle protégée du Zimbabwe, on lui aurait décerné une médaille. Une piste d'atterrissage improvisée, non loin de cet enclos à parachutes dorés nommé Little Balmer... Mauvais choix tactique, puisqu'on lui tapait sur les doigts. Polluer l'écosystème marin en envoyant par le fond les caissons d'uranium enrichi que contenait le planeur revenait moins cher à l'État, selon toute vraisemblance. Après tout, la radiotoxicité n'est qu'un mythe ! rumina Mikael, aigre.
Seulement, les poissons n'auraient pas apprécié. Les plaisanciers non plus. Conséquence : interdit de terrain de chasse jusqu'à nouvel avis. Un avis qui n'arriverait pas de sitôt, à moins de changer les règles du jeu. Pour l'heure, la marionnette Mikael Sainsbury dansait au bout des fils d'un mioche marionnettiste de dix-huit piges. Mikael détestait les « mioches ».
Le tatami s'enfonça sous ses pas. Le sol en paille de riz au revêtement de jonc crissa sous ses orteils. La familiarité de la sensation, d'ordinaire apaisante, ne l'aida pas à purger ses pensées tumultueuses. Voilà un moment qu'il n'avait pas visité un dojo. Celui de Wales Security© avait la particularité d'être composite. Différents types de tatamis se côtoyaient et déterminaient la discipline pratiquée, en fonction de la fréquence des chutes. Karaté, judo, aïkido, taekwondo, krav maga, yoga...
D'une longue inspiration, Mikael tenta de noyer ses sens dans l'odeur réconfortante de sueur et de propre. En seiza, il s'assit dans l'angle opposé aux portes, ferma les yeux, et ignora les regards des occupants du kamiza.* Pour eux, il n'était qu'un instrument ; un outil interchangeable dont on évaluait l'efficacité, le fil du tranchant. Évaluation, mon cul ! Le garnement fait mumuse.
« Ça ou une idée plus retorse de tes supérieurs. »
Mikael ravala un grognement. Hypnos était à Balmer. Ça ne l'étonnerait pas que l'homme soit mêlé à cette mascarade, il pouvait même en être le chef d'orchestre ; Sergil avait une intelligence viciée. Néanmoins, Mikael peinait lier Rudy Leblanc et l'un des cerveaux de l'IANS.
« Mais ce lien existe. Il y a toujours un lien, Mikael. »
Et le trouver lui garantirait peut-être de quoi marchander un semblant de liberté. Sa cage l'étouffait.
« Depuis quand ? Tu aimes ta vie de rapace en captivité, Mikael. Ta cage ne t'a jamais empêché de voler, elle est vaste. »
Refusant de tendre une oreille à cette voix au pouvoir persuasif dangereux, Mikael ouvrit les yeux. Il jaugea ses proies : huit molosses dignes de la garde présidentielle et plus confiants qu'Ouranos en personne... Avec des maîtres au sommet de leur art, Wales Security© formait de bons éléments. La nouvelle recrue de l'équipe d'instructeurs fulminait. À raison. Dakota savait qu'il humilierait ses élèves. Ses blessures ne constituaient pas un handicap.
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HOT CHILI - saison 6 ✥ volume 2/2
Romance. Pour le clan Leblanc, folie des grandeurs est raison. Est-ce acte de folie ou résolution raisonnable quand un Leblanc menace un empire de déclin ? Déterminé à exploiter la vulnérabilité de sa puissante famille qu'il juge coupable da...
