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Je n'ai quasiment pas fermée l'œil de la nuit. Je me sens faible. Je ne sais pas comment je vais tenir plus longtemps. Mona est faible aussi, elle n'a rien mangée ni bu depuis maintenant 3 jours.

La porte s'ouvre, Anatoli entre avec le blond et s'approche de notre cellule.
"-Coucou les filles. Sourit la tête d'ange.

Je ne répond pas. Mona non plus, surtout qu’elle n'est même plus en capacité de lever la tête.
-Pas très bavardes celles-là.
-Arrête de jouer dermo (merdeu) et va la chercher.
-Bien chef. Grogne t’il avant d'ouvrir la porte de la cellule.

Il s'approche vivement de nous. "viens là ma petite beauté" chuchote t’il en mettant son bras droit sous les épaules de Mona et le gauche sous ses genoux afin de la porter. Je me lève pour emboîter le pas. Mais Anatoli me ferme la porte de la cellule au nez.
"-Non s'il vous plaît ! Laissez-moi venir...
-Ne. (Non) C'est elle qui est blessée pas toi.
-S'il vous plaît, elle a besoin de moi.
-Tu es médecin ? Non. Alors elle n'a pas besoin de toi. Crache t’il avant de me tourner le dos."

Alors, je l'attrape par le bras. Je sens ses muscles se contracter sous mes doigts, je retire immédiatement ma main et recule de quelques pas pour ne plus être à sa portée. Je vois le blond me regarder, les lèvres retroussées avec un regard compatissant.
Ne pas le toucher s'il n'en donne pas l'ordre.
Le blond sort du sous-sol alors qu'Anatoli se tourne lentement vers moi. Terriblement lentement. Je recule jusqu'à ce que mon dos touche le mur alors qu'il est déjà rentré dans la cellule. Mon dos glisse contre le mur jusqu'à ce que mes fesses touches par terre et que mes bras viennent protéger mon visage.

Je l'entend s'accroupir devant moi, ses grandes mains attrapent mes chevilles, me faisant glisser jusqu'à lui. 

-Regarde moi.

Je secoue la tête de gauche à droite. Il doit être si près de moi, je sens son souffle.

-Regarde moi Elizabeth.

Comme hypnotisée, je lève lentement la tête vers lui en plantant mes yeux dans les siens. Et la seconde d’après, je me retrouve vautrée sur le sol, la joue en feu.

-Lèves toi. M'ordonne t'il alors qu'il m’attrape par le bras pour le faire à ma place. Est ce que tu es sourde ? TU GLUKHOY? (TU ES SOURDE ?) NE TROGAY MENYA (NE ME TOUCHES PAS SI JE NE TE L'ORDONNE PAS !) PONYAL ? (COMPRIT ?) 

Dieu qu'il m’effraie. Son regard est assassin. Je sens qu'il veut me tuer, il se retient. Il me fait si peur. Il me pousse alors, ma tête cogne contre le mur mais rien à faire, je me relève difficilement.
-S'il vous plaît... Mona... Implorais-je alors que ma voix se brise. Je ferais ce qu'il vous plaira mais laissez-moi être auprès d'elle, elle a besoin de moi... 
-Ce qu'il me plaira ? Ne laisses pas tes désirs te mettre dans la merde meloch'. Crache t’il en se retournant.
-LAISSEZ MOI ÊTRE AUPRÈS D'ELLE !
-NE PISHI MNE! (NE ME CRIE PAS DESSUS) S'écrit il a son tour.
Son visage est à deux centimètres du mien.
Il va me tuer. Je baisse une nouvelle fois la tête en reculant. 
-Ce qu'il me plaira, hein ?
-Je... Oui.
-Ty Etogo khotel. (Tu l'auras voulu)."

Il agrippe mon poignet et me tire vers la sortie jusqu'à Mona qui est allongée sur le canapé. Un homme est en train de lui bander la main.

"-Il lui faut du repos à cette petite, de l'eau et de la nourriture. Matin et soir lui désinfecter ses plaies jusqu'à cicatrisation. Bonne journée. Dit il en partant.

Quoi ? C'est tout ? Il ne s'inquiète même pas ? Il ne demande pas ce qui s'est passé ? Mais c'est quoi ce médecin ?

-Remets là au sous-sol.
-Non-pitié ! Vous avez entendu le médecin...
-Mais tu vas la fermer sombre idiote ! Me crache t’il à la figure. Ce n'est pas la croix rouge ici.
-J'ai une information. Lachais-je.
-Informatsiya?

Pas besoin de parler russe pour comprendre.

-Pomettez moi que les soins seront effectués, que vous me donnerez la nourriture comestible pour Mona, et enfin qu’elle puisse se reposer et je vous dirais de quoi il s’agit.
-Parce que tu crois que tu as le choix ? Rigole t’il. Tu penses être en droit de parlementer meloch' ? Puis comment tu aurais pu avoir une information, hein ?

-Quand j'étais au buffet, deux hommes parlaient de vous.
-Que disaient t'il ?
-Je ne dirais rien, seulement que vous êtes dans la merde. Alors acceptez mon marché. S'il vous plaît...

Le regard noir qu'il me lance me donne envie de me pisser dessus.

-S'il vous plaît...
-Je m'occuperais de Mona. Nous coupe une voix.
-Sur Nate ?
-Oui, je n'ai rien d'autre à faire de toute façon pour l'instant.

Anatoli se retourne une nouvelle fois vers moi.

-Contente ? Tu as jouée la dure à cuire deux minutes ? Tu t'es sentie poussée des ailes ? Maintenant crache l'info ou je te brises les os.
-Deux hommes se sont alliés pour vous faire tomber.
-Ça je m'en doute qu'on veuille me faire tomber. Qui ?
-Andrew et un autre homme mais je ne sais pas son nom.
- À quoi ressemble t’il ?
-Un grand noir baraqué il a un tatou...
-NO CHTO UBLYUDOK ! (MAIS QUEL FILS DE PUTE !)

Je me recule alors que le brun est en train de retourner tout ce qu'il se trouve sur les meubles.

-Il peut tellement nous enculer s'il le veut. Annonce Nate.
-Eh bien, on va l'enculer avant !
-Moi ça me dérange pas. Rigole le blond.

Il est gay ?

-Arrête de rire ! Faut qu'on les infiltres pour qu'ils crachent leur plan. Faut qu'on les infiltres tout en finesse, qu'ils ne voient rien venir... Mais comment ?

Son regard se pose soudainement sur moi.

-Oh Meloch'(petite chose), tu as promis.
-Je... Je ne comprends pas...
-Andrew ta bien appréciée, il me semble, non ?
-Ben... Je ne sais pas on a parlé 30 secondes avant que vous n’arriviez...
-Tu vas être ma petite taupe Elizabeth. Oh oui...

Je sens mon coeur louper un battement et mon visage blanchir. Une taupe ? Je ne veux pas infiltrer de gang, je veux juste retourner chez moi à Londres. Retrouver ma petite vie tranquille, mon père et Jason.
-Peu importe les moyens que tu dois utiliser, je veux des informations.
-Mais je ne...
-Ça ne va pas être les doigts que je vais lui couper cette fois-ci, crois moi ça va être tous les membres, et je vais t'obliger à regarder encore et encore tout les jours car je filmerai la scène.

Je suis vraiment foutue... 

-Il va vouloir vérifier si ce n'est pas un piège. Déclare Nate. Il va vouloir débarquer à l'improviste, la voir au dernier moment. Il n'est pas con ce mec-là.
-On va bien trouver un petit appartement dans sa ville de merde.
-Tu vas la laisser seule ?
-Non bien sûr que non. On va lui implanter une puce avec un traqueur. Sacha se chargera de placer des caméras et des micros un peu partout dans l'appartement et sur elle.

-Après ça, vous allez nous libérer ?
-Non. Puis vous m'avez toujours pas craché le nom de ce sobaka ( chien) qui a volé ma voiture avec ma putain de drogue à l'intérieur. Et crois moi, j'ai été plus que clément avec vous mais ça commence sérieusement à me chauffer. Il y en avait pour 10 milles dollars ! 10 milles putain de dollars. Et ta copine a intérêt de cracher le morceau car sinon, ses parents vont recevoir une tête pourrie pour Noël."

Je ravale ma salive encore une fois. Comment peut on être si cruel ? Qu'avons-nous fait pour mériter ça ? Nous ne sommes toujours pas sorties d'affaires et je sent que Mona n'est pas au bout de ses peines la pauvre, et je ne serais pas là. Elle a déjà perdu deux doigts à cause de ces connards. Il faut qu'on se sortes de là, sinon on est mortes.

Elizabeth.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant