Chapitre 45

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Je fixe l'anneau autour de mon doigt. Il est toujours aussi magnifique.

"-Il faut y aller."

Je me relève, lissant ma blouse. Je vais enfin le revoir après trois mois. Je rentre accompagnée d'agents dans la salle du tribunal. Les juris sont déjà installés. Des hommes et femmes armés sont placés un peu partout dans la pièce. Je m'installe sur le rang des témoins. Je ne suis pas un témoin. Je ne veux pas témoigner contre Anatoli.

Le juge arrive dans sa grande robe noir me donnant la chair de poule. Je me fais pas d'illusions, je sais qu'il est coupable. Un silence s'installe soudainement. Merde. Mon coeur s'arrête de battre. Ses cheveux ont poussés, sa barbe n'est pas rasée aussi proprement que d'habitude. Il s'est battu, sa pommette est bleu et une de ses arcades est en train de cicatriser. Il est habillé d'une tenue ample orange. Même ça, ça lui va bien. Ses poignets et ses chevilles sont menottés, reliés ensemble. Ses yeux trouvent enfin les miens.
Qu'il m'a manqué.
Un petit sourire fait son chemin sur ses lèvres alors qu'un policier le pousse pour qu'il avance plus vite. Il s'assoit derrière un plexiglas qui l'enferme, un mirco devant lui. Mais nos regards refusent de casser le contact.

"-Bonsoir à vous. Commence l'avocat de la défense. Nous sommes ici pour juger une affaire sans précédent. Monsieur Star est accusé de trafique de drogue, de trafique d'armes, de torture, de meurtre, d'enlèvement, de séquestration et sûrement de détournement de mineurs et peut-être de viol qui sait ? Laisseriez vous un homme comme lui, non un monstre comme lui dans la nature ? N'avez-vous pas peur pour vos filles ? Vos fils ? Vos mères et vos pères ? Ne soyez pas indulgent avec lui, il ne le sera pas pour vous. Finit elle avant de se rassoir.

Les visages se tournent vers l'avocat d'Anatoli qui secoue la tête de gauche à droite. Quoi ? Il ne vas pas le défendre ? Même pas un minimum ?

-Bien. Commence le juge. Nous pouvons alors commencer. Maître. 

La femme se lève de nouveau, une petite télécommande à la main. Plusieurs photos s'affichent. 

-Etes vous bien Anatoli Star ? Vous êtes arrivé aux états-unis avec vos parents à l'âge de 5 ans mais malheureusement vos parents sont décédés dans un accident de voiture ?
-Oui.
-Recueillit dans une famille d'accueil qui sont morts, tués par un psychopathe. Et vous porté disparu ?
-Oui.
-Vous les avez tués puis découpés ?
-Oui.
-Pourquoi avoir fait cela ?
-J'en avait envie.
-A vos 15 ans vous vous êtes fait interner dans un centre spécialisé où on vous a diagnostiqué psychopathe ?
-Oui.
-Et vous vous êtes échappé. Aviez vous un complice ?
-Non. Mentit-il
-Très bien. Sur ces photos ont peut vous voir nettement diriger un trafique d'armes et de drogue.Qu'avez-vous vous à dire là-dessus ?
-Quel Sukin syn (fils de pute) m'a espionné ?
-Là n'est pas la question monsieur Star. Et veuillez ne pas parler en russe, je veux que tout le monde puisse vous comprendre. Êtes-vous coupable ou non ? C'est bien vous sûr les photos ?
-Oui.
-Et c'est bien Nate Loier à côté de vous ? 
-Je ne sais pas, c'est juste un homme de main. Je ne les connais pas tous.
-Sur quasiment toutes les photos que j'ai en ma possession il est présent avec vous. Je l'ai même en photo avec madame Elizabeth Guter que vous avez enlevé. 
-Je ne sais pas qui il est.
-Donc vous mentez à la cour ?
-Ecoute boleznennyy (emmerdeuse), je te dis que je ne le connais pas.
-Très bien. Dit elle en changeant de photo. Sur celle-ci on peut vous voir tabasser plusieurs hommes, les mettre dans le coffre d'une voiture et les menacer avec différentes armes. C'est bien vous ?
-Oui.
-Et sur celles ci des personnes mortes que VOUS avez tué, n'est-ce pas ?
-Oui.
-Avez-vous enlevé Elizabeth Guter ici présente avec mademoiselle Mona Schert ? 
-Oui.
-Les avez-vous séquestré ?
-Oui.
-Torturé ?
-Un peu.
-Pouvez-vous nous éclairer s'il vous plaît.
-Mes hommes ne les nourrissaient que très peu, je les empêchaient de dormir et j'ai aussi coupé deux doigts à Mona.
-Vous l'avez tué ?
-Un peu après, oui.
-Pourquoi ? Elle s'est rebellée ? Elle s'est battue pour sa vie ?
-Non, Elizabeth m'a trahis. 
-Pourquoi vous as t'elle trahis ?
-Je lui ai donné une mission qu'elle n'a pas honorée. Je me devais de la corriger. On ne me trahis pas.
-C'est une raison suffisante pour tuer quelqu'un ?
-J'ai tué des gens pour moins que ça. 

L'avocat sourit. Elle sait qu'elle va gagner l'affaire. 

-Et mademoiselle Guter, que lui avez-vous fait ? Pourquoi ne pas la tuer elle aussi ?

Son regard azur se pose sur moi me donnant des frissons. J'ai l'impression que mon coeur bat enfin. Il incline la tête, m'observant assez longtemps. 

-Je n'en avais pas envie tout simplement. 
-Donc vous ne l'avez pas torturée ? Elle n'était contrainte à rien ? Vous n'avez pas abusé d'elle ?

Sa mâchoire se contracte. 

-Si je l'ai droguée plus d'une fois, je l'ai lancée dans la gueule de mon plus gros ennemi, je l'ai obligée à m'obéir, je l'ai frappée quelques fois et je lui ai même fait torturer des hommes. Elle a tuée un connard avec moi. Mais jamais je n'ai ai abusé d'elle !

Son ton est monté rapidement, les deux agents ont rapidement mit la main sur leur arme prêt à intervenir. 

-Elle a tuer un homme ?
-Pas vraiment, j'ai appuyé sur la gâchette. 
-Mais vous avouez avoir drogué une mineure ?
-Oui.
-Lui avez-vous proposé de l'alcool ? En a t'elle consommé ?
-oui.

Elle sourit encore une fois.
Sale garce.

-Avez vous couché avec elle monsieur Star ?
-Oui. 
-Plusieurs fois ?
-Oui.

Mon regard se porte vers les juges qui sont outrés par cette déclaration. 

-Donc vous ne l'avez pas forcée ?
-Non. Crache t'il entre ses dents.
-Elle était consciente ?
-Oui.
-Est ce qu'elle était droguée ou alcoolisée ? Ou bien même les deux ?

Mens s'il te plaît, ne dit pas la vérité. 

-Quelques fois.
-Quelques fois ? Donc vous avez couché avec une mineure sous stupéfiants ? Vous avez couché avec une mineure alcoolisée ?
-Oui mais elle était consentante.
-C'est vous qui lui aviez fournis ?
-Oui.
-Je résume la situation. Vous avez drogué et alcoolisé un mineur afin de coucher avec elle. C'est ça ?
-NON ! 
-C'est pourtant ce que vous avez dit à l'instant. 
-Non, c'est ceux que vous vouliez me faire dire. Je ne l'ai jamais forcée, elle était toujours libre de ses choix. Elizabeth est peut- être mineur mais elle n’est pas stupide pour autant. Elle connait ses envie et ce qu'elle fait. Je n'aurais jamais, jamais abusé d'elle ou de quiconque. Je suis peut-être un criminel mais je ne suis pas un violeur que ça vous plaise ou non.
-Ça n'empêche que dans notre état, c'est un crime monsieur Star.
-Allez vous faire foutre.

L'avocat hausse les sourcils alors que les juris sont choqués. J'ai envie de pleurer. Il est foutu. 

-Vous alliez là tuer ?
-Non.
-La vendre alors ?
-Non.
-Que vouliez- vous faire d'elle ?
-Je lui est proposé de rentrer à Londres mais elle à choisi de rester.
-Pourquoi rester avec son bourreau ?
-Je ne sais pas, c'est elle qui choisit pas moi.
-Et vous ? Vous vouliez qu'elle reste ?
-Oui.
-Pourquoi ?
-J'en avais envie.
-Pourquoi ?
-Parce qu'elle compte.
-Elle compte pour vous ?
-Oui.
-Vous l'aimez ?

Ma respiration se bloque alors qu'il pose une nouvelle fois son regard sur moi. Mais il enlève rapidement le contact. 

-Possible.

Quoi ? Je sens mes larmes couler et mes mains trembler.

-Possible ?
-Oui.
-Elle n'est pas plutôt une obsession ? Un psychopathe ne peut pas aimer pourtant, si ?
-Peut-être qu'ils n'avaient pas le bon diagnostic après tout, c'est si facile de leurs faire croire ce qu'ils ont envie, de les manipuler. Je n'étais pas un gamin stupide.

-J'ai une dernière question. Regrettez vous tout vos actes ?
-Non, je ne regrette rien. La vie à fait de moi ce que je suis aujourd'hui. J'ai torturé et tué des gens qui m'ont trahit ou simplement parce que j'en avais envie. J'ai cette obsession de mettre les gens en morceaux, j'adore ça, je ne vais pas le nier. J'ai tué, hommes, femme, enfants et je le referai, peut-être même en pire si j'en avais l'occasion. J'ai séquestré pas mal de monde mais j'en ai gardé une en vie et je ne le regrette pas non plus. Elle me fait sentir vivant encore plus que l'adrénaline. Et je vais la garder quoi qu'il m'en coûte, si elle veut encore de moi. Que vous le vouliez ou non. Elle est ce que je veux."

Elizabeth.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant