A cet instant je me sens vide. Un vide infernal qui ne finit pas. Un vide qui me tire de plus en plus fort, qui me fait sombrer dans la partie la plus obscure de ce monde. Je me sens vide de sentiments, qu’est-ce que j'ai fais ? Je me sens comme éteinte de l'intérieur. Ça ne me ressemble pas. J'ai l'impression d'être dans un cauchemar éveillé c'est si étrange.Qui suis-je maintenant ?
Une meurtrière ?
Je ne sais pas.Il y a encore quelques mois, j'étais une adolescente banale qui rigolait à pleins poumons, qui souriait à pleines dents, qui pleurait, qui criait. Il y a quelques mois j'étais cette adolescente qui vivait, qui ressentait toutes sortes de sentiments.
Mais maintenant c'est comme si mon cerveau avait supprimé ces 18 ans de ma vie. A cet instant je me sens tellement vide que je n'ai pas la sensation d'être en vie. Je suis perdue. Je me bat avec moi-même.
Une main se pose délicatement sur ma cuisse me faisant sortir de mes pensées.
Je ne relève pas les yeux. J'ai tuée un homme aujourd'hui.
J'ai tuée un homme.
Je le voulais tellement, je voulais qu'il perde la vie mais maintenant je suis aussi cruelle que lui. Je suis aussi horrible que lui. Je suis tellement désolée papa... Mon coeur se serre
J'ai tuée un homme putain !
Qu'est-ce que j'ai fais ? Qu’ont ils faits de moi ? De mon humanité ? Des gouttes d'eau tombe sur le parebrise de la voiture. C'est une des pires journées de ma vie. Je regarde mes mains prise de tremblements. J'ai pris la vie de quelqu'un. La main d’Anatoli me fait de douce caresse mais ça ne me réconforte absolument pas. Je revois ses yeux animés par la haine plantés dans les miens, puis sa tête renversée les yeux vides de toute vie. Ce sang coule de son front à son menton, dégoulinant sur son corps inanimé. Mon dieu. Qu'est-ce que j'ai fais ? Je suis une criminelle.
"-Tu veux rentrer ? A Londres ?
Je ne dis rien. Rentrer où ? Je n'ai personne qui m'attend. Je n'ai plus personne qui m'aime. Ils me pensent tous morte. Ils ont déjà du m'oublier depuis longtemps. Je suis une adolescente qui a disparue, son amie retrouvée morte. Je ne suis plus personne. Je laisse mon regard se perdre sur le paysage. Qu'est-ce que Nate fait du corps d'Andrew ? Il va sûrement le brûler avec sa maison pour ne laisser aucune trace, aucune preuve.
-Ecoute. Ne culpabilises pas pour ce Ublyudok (batard), il le méritait après tous ce qu'il t'a fait subir.
-Et moi ? Je mérite quoi ?
-La paix.Je tourne la tête vers lui, il est concentré sur la route alors que la pluie ne cesse de tomber.
-La paix ? J'ai tuée un homme.
-Et moi Elizabeth ? Je ne peux compter le nombre de personne que j'ai tué.
-Es-tu en paix avec toi-même ?
-Non. Et je ne le serai sûrement jamais. Je mourrais dans ce milieu.
-Pourquoi ? Pourquoi ne pas partir ?
-Pour allez où ?
-Je ne sais pas recommencer ailleurs. Où personne ne te connaît.
-Je suis solitaire certes, mais je m'enmerderai vite. Glousse t'il.Je me tais. La vérité me revient vite dans la figure. Il ne veut pas de moi comme je veux de lui. Je m'accroche à lui comme une folle. Il est le seul à me tenir en vie sans même qu'il ne s’en rende compte. Je ne suis qu'une gamine alors qu'il est un homme. Anatoli me jette furtivement un regard alors que sa main compresse mon genoux.
-Tu voudrais venir avec moi ?
Je me contente d'hausser les épaules. Il a pitié de moi, de cet enfant qui n'a plus rien.
-Tu ne peux pas tout abandonner pour moi.
-Et si j'en avais marre de tous ça ?
-Ça te manquerait.
-Sûrement.
-Et une fois que tu te seras lassé de moi ? Que feras tu de moi ? Tu me tura ?
-Et si je ne me lasse jamais meloch (petite chose) ?Je touche automatiquement l'anneau qui entoure mon index. Comment ne pourrait il jamais en avoir marre de moi ? Nous n'avons pas la même vision des choses.
-C'est plutôt toi qui ne voudras plus de moi quand j'aurai des cheveux blanc.
Je relève les yeux surprise. Vient il vraiment de dire ça ? Il se voit avec moi aussi longtemps ? Je dois me faire des films. Je m'accroche trop à lui.
-Il t'arrives de rêver ?
-Mechtat' ? (De rêver ?)
-Oui. De tout recommencer, d'être quelqu'un d'autre, de faire des choses que tu ne peux pas faire ici...
-Je suis celui que je suis. La vie à fait de moi ce que je suis avec les bons et les mauvais côtés.
-Moi, j'ai toujours rêvé de partir loin. De courir nue sur une plage, de faire la fête jusqu'au petit matin avec des étrangers, de construire une petite maison en bois de mes mains, de me faire tatouer ou bien de me raser le crâne. D'apprendre une nouvelle langue, de manger des insectes ou de boire du coca transparent.
-Ne ta rases jamais le crâne Elizabeth."Je sourie malgré moi. Il n'a retenu que ça. Ma main vient prendre la sienne. Ses sourcils se foncent alors qu'on entend des sirènes.
Qu'est-ce qu'il se passe ?
Des voitures de police et des camions militaires arrivent droit devant nous et derrière, nous obligeant à nous arrêter. Alors que je panique Anatoli charge ses deux revolvers avant de se détacher. Des centaines d'hommes sortent de leurs voitures armes en mains prêt à nous mitrailler. Des bruits d’hélicoptères se font entendre.
"-Sortez du véhicule les mains en l'air."
Merde.
Je jette un regard au russe, ses sourcils sont toujours froncés cherchant une solution mais il n’en a aucune. On va finir en prison pour le reste de notre vie. Ce n'était pas à ça que je pensais quand je disais que je voulais partir ailleurs.
-Laissez l'otage sortir en première.
L'otage ? Mais je ne suis pas une otage !
-Sors Elizabeth. Ne meurs pas aujourd'hui.
-Quoi ?! Non, je ne veux pas !
-Ecoutes moi. M'ordonne t'il en prenant fermement mon visage dans ses mains. Je te promets de venir te chercher, d'accord ? On s'enfuira.-Pormis ?
-Obeshchano (promis). Me chuchote t'il avant de m'embrasser brutalement.Il m'embrasse comme si c'était la dernière fois. Je sens mes larmes couler alors que j'entend un homme lui hurler de me lâcher sous peine de tirer. Ses lèvres me quittent alors qu'il pose son front contre le mien.
"YA pridu, chtoby nayti tebya (Je viendrais te chercher)" Me dit il avant de m'ouvrir la portière. Je sors doucement de la voiture alors que trois hommes me rejoignent protégés comme si ils allaient à la guerre, avant qu'un d'eux ne m'attrape le bras me mettant derrière eux. Le bruit de la seconde portière se fait entendre. Anatoli sort les mains en l'air, les flingues dirigés vers le ciel. En quelques secondes il finit désarmé plaqué contre la voiture, menotté. Son regard me fixe, des promesses dans les yeux. Mes larmes coulent à flot. C'est la fin. Je me débat t'elle une lionne pour aller le rejoindre. Par je ne sais quel moyen j'arrive à le rejoindre, mes mains ne veulent pas le lâcher alors qu'on me tire de lui.
"-YA lyublyu tebya, Elizabet. YA tebya lyublyu. (Je t'aime Elizabeth. Je t'aime.)"
Qu'est-ce qu'il me raconte ? Je ne comprends rien. Je n'ai jamais entendu ces mots. Les militaires me traînent jusqu'à leurs voitures, me jetant sans délicatesse à l'arrière d'une d’entre elles. Je tape contre les carreaux alors que je regarde Anatoli se faire embarquer dans une autre après avoir été fouillé.
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Elizabeth.
RandomElizabeth & Anatoli Il est fou, libéralement bon à enfermer et je vais finir comme lui. Histoire terminée en correction. -Histoire violente avec des scènes qui peuvent choquer. -Histoire à caractère sexuel consentie et non consentie qui peuvent ch...